Mon collègue la brêle
Quand je suis rentré dans l'enseignement il y a un an, je pensais naïvement que les professeurs avaient tous les compétences requises pour exercer leur métier.J'ai vite compris que ce n'était pas le cas. Entendons-nous bien : dans leur grande majorité, mes collègues de mathématiques en classes préparatoires maîtrisent leur sujet. La seule chose qu'on puisse leur reprocher est un certain je m'en foutisme dans la présentation des documents qu'ils fournissent à leurs élèves : polycopiés et feuilles de TD manuscrites pour les uns, ou tapées avec un traitement de texte miteux pour les autres.
Mais il est un autre catégorie de professeurs qui ne cesse de m'étonner : les authentiques brêles. La brêle est persuadée de faire un cours top niveau parce qu'il aborde des notions hors programme, mais dans la pratique son cours est bordélique, les démonstrations y sont rédigées n'importe comment, et les formulations mal tournées. Tout simplement, la brêle n'a pas pensé son cours. Une des raisons qui explique ce comportement est le désir de travailler le moins possible et à la limite un désintérêt du sort des élèves. La brêle en question est alors bien aidée par le fait que la qualité de son travail n'aura pratiquement aucune influence sur sa carrière.
Les dégats subis par les élèves d'une brêle sont assez impressionnants : les collègues qui les récupèrent mettent une année à leur faire perdre les habitudes détestables qu'il leur a fait prendre. Et chaque année c'est la même comédie. Alors évidemment les collègues de la brêle râlent (un peu), et essayent de lui expliquer comment mieux s'y prendre, mais rien n'y fait : l'estime de soi est étrangère à la brêle (à moins qu'il ne s'agisse d'un aveuglement volontaire...).
Tout cela serait vite réglé s'il y avait possibilité de sanctionner les brêles : quand un employé fait un travail de porc, on lui fait savoir, on le vire si nécessaire, et on a bien raison. A l'inverse, dans l'Education Nationale, les brêles sont inspectées une fois tous les 20 ans, leur notation administrative est maximale, et de toute façon ils sont indéboulonnables tant qu'ils ne se livrent pas à des attouchements sexuels sur leurs élèves.
Ainsi va la vie
dans l'Education Nationale
"que le monde entier nous envie"...
4 commentaires
Le fait est également que cela désigne, au choix, une moto ou (mais c'est peut-être un effet de dérivation) la célèbre 103 de Peugeot...
Il y a peut-être un rapprochement à faire avec le terme "breloque" (initialement montre mais aussi "tête" ou "cerveau") et particulièrement l'expression "faible de la breloque" qui désigne un imbécile ou un idiot. Mais cela ne me convainc pas.
L'explication la plus satisfaisante, à mon avis, est celle (hors argot classique) d'une origine arabe ou berbère : le mot "brêle" (j'écris en "phonétique") signifierait mulet, âne, bourricot. A la faveur des déformations banlieusardes cela aurait donné le sen semployé dans le (très bon) article de VéloDeus.
Je tiens cette explication d'amis, elle demande donc quand même vérification (ce ne sont pas des arabisants ou berbérophones érudits).
Monsieur Valium
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