24.6.04

Profiteur libertarien ?

"T'as beau critiquer l'état, t'en profites bien toi aussi. Ce qu'il te prend par tes impôts, il te le rend sous d'autres formes. Si t'étais réellement libéral, t'arrêterais de te faire rembourser tes médicaments, t'irais pas à l'université publique, tu ne regarderais pas la télévision..."
Face à ce genre de critique, plusieurs raisonnements me viennent à l'esprit. Il y a d'abord l'éthique pure qu'on pourrait qualifier de "John Galt-ique", cet affreux néologisme reprenant le nom du personnage d'Ayn Rand dans Atlas Shrugged qui a décidé de ne jamais dépendre de qui que ce soit.

"I swear by my life and my love of it that I will never live for the sake of another man, nor ask another man to live for mine."


Son opposé qui pourrait être l'attitude de résignation : "De toute façon j'y ai droit donc autant en profiter."

Mais à ce dernier raisonnement peut s'ajouter une vision plus machiavélique de l'assistanat. Comme le soulignait Ronnie dans son post Vive l'inefficacité étatique !, nous ne souhaitons pas que l'état fonctionne comme une machine bien huilée. Je me fiche de savoir que les comptes de la SS sont équilibrés, que les intermittents ne sont pas un poids pour l'Unedic. De toute façon la chute sera dure, on souffrira, donc autant que ça aille vite. Les gouvernements successifs de l'UMPS peuvent se succéder et "arranger" la situation, ils ne font que reculer l'échéance.

La date de cette catastrophe ? Impossible à dire, dix ans, cinquante ans ? L'URSS a tenu quatre-vingts ans, il nous reste encore un petit bout de chemin.

Seulement lorsque ce moment viendra, je souhaite que nous soyons nombreux à appuyer sur le bouton rouge pour stopper l'état, parce que sinon la conclusion pourrait fortement ressembler à celle de ce livre.

En attendant, j’essaierai de respecter mon éthique, je ne reprends pas plus que je ne donne. C’est dur de tenir les comptes, et l’état ne m’y aide pas. Mais si je suis toujours vivant lors du jour du bouton, je fais le serment ici-même de ne pas regretter mon confort étatique.