BADD boys go home !
Depuis quelques jours, la situation est particulièrement tendue à Schaerbeek et surtout à Saint-Josse, dans le "Turkbeekistan" bruxellois. Lundi, "manifestation" devant l'ambassade des Etats-Unis agrémenté du tabassage d'un journaliste, Mehmet Koksal, et de l'incendie d'un café arménien. Mercredi émeutes en bonne et due forme : vitrines fracassées, attaques de bus et de trams dont des passagers ont été blessés (le soussigné a assisté à un de ces incidents) incendies, voitures vandalisées, assaut d'un commissariat, confrontations musclées avec la police (plusieurs policiers sont blessés, certains assez gravement semble-t-il), bref, la totale. C'est quoi la suite ? Vendredi, incendie d'une église arménienne ou assyrienne ? Les coupables sont des délinquants turcs ou d'origine turque qui prétendent exprimer ainsi leur haine du PKK et qui visiblement sont convaincus que tous les non-Turcs, à commencer par les Belges chez qui ils vivent, sont membres de cette organisation.Le toujours aussi risible Emir Kir (PS) déclarait ce matin sur les ondes que pour ramener le calme, il fallait que chacun "puisse s'exprimer". J'imagine déjà les débats au conseil communal de Saint-Josse: entre une délibération sur l'écoulement des eaux Place Houwaerts et l'examen de l'état des toilettes réservées au personnel communal, on pourrait voter la formation de brigades de volontaires pour combattre le PKK en Irak sous la bannière communale, le tout avec l'aide d'un petit subside de l'échevin de la culture et de la cohésion sociale. Pour ma part, je trouve qu'ils se sont déjà bien assez exprimés comme ça.
Ces incidents sont loin d'être les premiers - un centre culturel kurde avait déjà été assiégé et incendié il y a quelques mois - et à chaque fois le pouvoir politique socialiste - Saint-Josse est au main du PS depuis des décennies - minimise la gravité de ces incidents. Faut-il s'étonner de la gravité des incidents de hier soir, lorsqu'on sait par exemple que jamais personne n'a été condamné pour l'incendie de ce centre culturel kurde ?
Car "there's more than meets the eye". Pendant que les gugusses radotent au sujet de l'affreuse menace islamiste "dans les quartiers", c'est un mouvement laïque et "progressiste" qui fout le boxon dans nos rues et organise des ratonnades anti-kurdes, anti-arméniennes et sans doute bientôt anti-araméennes ou anti-alévis sous prétexte d'événements qui n'ont aucun lien avec leur pays d'accueil. Quelques dizaines de personnes terrorisent en toute impunité et dans l'indifférence générale toute une communauté. On sait par exemple que si les commerçants turcs ont tous des drapeaux à leur vitrine, c'est parce qu'ils y ont été gentiment "invités". Le journaliste d'origine turque Mehmet Koksal se fait traiter jusque sur son blog de "traitre à la patrie" et "d'Arménien" parce qu'il ose critiquer les kémalo-fascistes. Les médias turcophones qui s'expriment sur ces incidents prennent le parti des "patriotes", les autres se taisent prudemment. Les hommes politiques d'origine turque tiennent, lorsqu'ils n'ont pas le choix, des discours lénifiants en Français mais se gardent bien de condamner les délinquants en Turc, de manière à ce que "la communauté" comprenne bien qu'il s'agit juste de calmer "les Belges" et que leurs déclarations ne sont que poudre aux yeux.
Voilà le résultat du clientélisme du PS, qui a désigné comme interlocuteurs privilégiés et représentants auto-proclamés de la communauté turque des disciples du fasciste Atatürk, allant jusqu'à les mettre sur ses listes, sans doute parce qu'ils sont "laïques" et "progressistes". Imagine-t-on par ailleurs une "Associazione Belga del Pensiero di Benito Mussolini" avec pignon sur rue chaussée de Haecht ? Eh bien on a "l'Association Belge de la Pensée Atatürk" (BADD), dont il serait d'ailleurs grand temps d'examiner la responsabilité dans les récents incidents, ainsi d'ailleurs que celle de certaines radios, notamment Radio Anatolia, qui attise le feu depuis des semaines en incitant les turcophones à aller "manifester" et en tenant des propos haineux envers les Kurdes et les Arméniens. Certains murmurent d'ailleurs que l'ambassade de Turquie elle-même ne serait pas étrangère à ce petit jeu. Pour ma part, je ne suis pas loin de deviner une manoeuvre de ce qu'en Turquie on appelle "l'état profond", c'est-à-dire l'establishment kémaliste, "progressiste" et laïque, lié à l'armée, qui essaie par tous les moyens de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement du parti musulman (et non "islamiste") AKP de Recep Erdogan. Il faudrait d'ailleurs qu'on s'aperçoive enfin que ce gouvernement mérite toute notre sympathie et notre soutien, pour la bonne et simple raison que c'est le premier à avoir réellement tâché de faire respecter les droits civils et politiques de tous les Turcs, en ce compris les minorités ethniques et religieuses.
Quoi qu'il en soit, il est grand temps que cette chienlit comprenne qu'ici on est en Belgique et que nous refusons qu'ils importent les problèmes de la mère patrie chez nous. Exauçons le voeu de tous ces valeureux "soldats turcs" que nous avons vus à l'oeuvre hier soir. Qu'on les expulse vers l'Irak où on pourra voir s'ils sont aussi courageux face au PKK qu'ils le sont face à leurs malheureux voisins qui n'en demandaient pas tant. La communauté turque, qui est composée majoritairement de gens très favorables au "law and order", même si elle protestera sans doute pour la forme, comprendra très bien qu'une limite a été franchie et qu'il est normal de sanctionner les délinquants. Ou préfère-t-on attendre que Belges, Marocains, Congolais, et autres aillent mettre le feu au repaire des "BADD boys" ? C'est cela, la société multiculturelle chère au PS ?