15.6.06

La mobilité selon Pascal Smet

J'ai beau être un piéton enthousiaste et un usager (nettement moins enthousiaste) des transports en commun, l'hystérie anti-voitures de certains me court quand même sérieusement sur le haricot.

Un de ses principaux thuriféraires bruxellois - où à Bruxelles plutôt, puisqu'il s'agit d'un "allochtone primo-arrivant" - est le ministre régional Pascal Smet, qui depuis son arrivée à Bruxelles s'est fait remarquer principalement par une capacité peu commune à occuper le devant de la scène médiatique avec des interventions et propositions que même ses amis politiques qualifient d' "originales", telle la construction d'une piscine en plein air à Bruxelles par exemple, en prévision du réchauffement climatique j'imagine.

La dernière en date desdites interventions concerne l'aménagement de "zones confort" au centre-ville, ce par quoi il faut entendre des zones d'inconfort pour les catégories d'usagers de la route que réprouve la morale écolo-gauchiste. Mais ce n'est pas suffisant pour Pascal Smet, qui désire "piétonniser" plus encore (on remarquera à la comparaison de la version néerlandaise et de la version française de son article que le logiciel de traduction du ministre n'est pas tout à fait au point).
"Pascal Smet choisit d'agrandir radicalement la zone piétonne et de l'élargir par la suite à d'autres quartiers. Tout d'abord, il faut créer des zones piétonnes autour de la Grand-Place, de Saint Géry, du Vieux Marché aux Grains, de Sainte Catherine, de Fontainas et autour de la cathédrale Saints Michel et Gudule. Ensuite ce sera le tour du quartier du Beguinage, de la place du Jardin aux fleurs et du quartier Alhambra. Il demande encore que le stationnement dans les zones 30 soit limité à un seul côté de la chaussée et que l'on ajoute des plantations."

Pascal Smet voudrait-il interdire de facto la circulation à l'intérieur de la petite ceinture, puisque c'est non seulement le boulevard Anspach, mais également le Boulevard de l'Impératrice, soit deux des principaux axes d'accès au centre-ville qui seraient bloqués si on devait relier ces différentes zones piétonnières, comme le suggère le site de son parti ? D'après TV Brussel, l'idée est bien d'étendre à terme cette interdiction de circuler à l'ensemble du pentagone. Le pentagone n'est d'ailleurs pas le seul visé, Smet veut également "piétonniser" le goulet de l'avenue Louise. Mais, demandent les esprits chagrins, quid des habitants, des visiteurs étrangers à la ville, des handicapés (les ministres par exemple, on sait qu'ils sont bien trop impotents pour se déplacer autrement qu'en voiture avec chauffeur) ou tout simplement de gens qui vont faire leurs courses ? Pascal a réponse à tout:
"Chaque riverain, taxi et fournisseur a accès au centre historique et on peut faire une distinction pour certaines rues entre le jour et la nuit. Pascal Smet entend garder une très bonne accessibilité du centre de la ville via les grands axes le long desquels les visiteurs sont dirigés vers les parkings publics. Les places de parking en voirie sont uniquement réservées aux riverains et les visiteurs doivent se garer dans les parkings publics. Les parkings sont à quelques dizaines de mètres du centre ou proches de stations de transport public. Il est aussi important de limiter le nombre de terrasses de manière à garantir la viabilité du piétonnier."

Voilà, j'espère que vous êtes rassurés. Et si vous n'êtes pas contents, vous pourrez toujours vous consoler en pensant à la chance que vous avez de pouvoir compter sur l'intelligence suprême de Pascal Smet qui prend pour vous les bonnes décisions que vous seriez bien incapables de vouloir spontanément, bande de petits ingrats ! Et ce qui est super-chouette, c'est que c'est vous qui les payerez ! Elle est pas belle, la vie ?


PS : ne pas rater le billet de Climax consacré aux efforts de Pascal Smet pour éviter que sa future société sans voiture soit une société duale, ce qui serait bien dommage.