15.3.05

Flic story

Notre excellent ami Constantin nous relate une histoire dont Zek ne parlera pas.

9 commentaires

Blogger jabial a écrit...
De fait, il est étonnant de voir comme certains preque-libéraux se créent une dichotomie "flic de leur pays"/"flic étranger", et refusent de voir qu'il n'y a pas que dans les pays communistes que la police abuse quotidiennement les pouvoirs qui lui sont conférés.

Et il ne s'agit pas d'actes individuels isolés, bien au contraire - ceux-ci sont la concrétisation, différente en degré mais non en nature, de toutes les petites violations de la dignité humaine auxquelles ils se croient autorisées à se livrer sur des innocents.

C'est un principe économique de base que toute entreprise monopolistique verra son rapport qualité/prix baisser d'une manière constante et linéaire, jusqu'au point où, malgré le monopole, des gens se passeraient bien du "service" rendu. C'est le cas de la police, et il est frappant de voir à quel point toutes les dérives dont on accuse préemptivement une police privée sont en fait déja effectivement commises.

De plus, un peu comme pour l'interdiction des armes à feu, il est tout aussi intéressant de voir qu'un pur effet d'externalité négative se produit - ainsi, les actes violents des policiers conduisent à des lois qui finalement ne seront utiles qu'aux criminels, car un honnête citoyen arrêté par la police pour la première fois n'a pas la moindre idée de celles-ci.

Pour enfin retrouver la sécurité, il faut introduire la concurence et permettre aux gens d'un quartier de chosir qui les protègera, ne serait-ce qu'entre la police et la gendarmerie.
à 9:55 AM
 
Blogger Harald a écrit...
Ce fait divers est lamentable et doit être sanctionné. Mais comme je l'ai dit en commentaire sur le blog de Constantin à moins de se faire violence et de dénoncer (c'est vilain) cet abus à l'inspection des services, ces dérives perdureront. Comme je l'ai également indiqué, la police est à l'image de la société qui l'a créée. Elle comporte son lot de cons, d'altruistes, etc...

Ceci dit en ce qui concerne la police privée ou ce qui s'en rapproche (centre commerciaux, etc...) j'ai pu constater les mêmes dérives, parfois en pire, à l'encontre des jeunes et souvent des jeunes d'origines étrangères. Les types en question ne peuvent pas être taxés de racisme puisqu'il s'agissait de blacks.

Alors problème policier ou problème simplement humain votre histoire ??
à 6:42 PM
 
Blogger melodius a écrit...
Harald, nul n'affirme que les policiers seraient plus mauvais que les autres êtres humains, la question n'est pas là.

Par contre, le problème vient d'une part du monopole qu'exercer la police (voir les excellentes remarques de Jabial) et d'autre part du statut d'exception, légal ou de fait, dont jouissent les policiers. Il est par exemple tout à fait curieux de constater comme il est difficile de faire aboutir une action pénale ou civile contre un policier qui a abusé de ses fonctions.

Je ne considère pas pour ma part le flic comme un ennemi, bien au contraire, mais je sais que lorsqu'un flic commence à mal se conduire, les limites seront beaucoup plus éloignées qu'elles ne le sont pour le simple quidam.
à 11:13 AM
 
Blogger Harald a écrit...
Je n'ai jamais imaginé que vous puissiez penser que les flics étaient pire que le reste de l'humanité, seulement je tenais à préciser que les dérives apparaissent dès lors qu'un quelconque pouvoir est confié à un homme, qu'il soit flic, gendarme, vigile, etc... Il faut une bonne dose de force morale et de probité pour résister aux sirènes de l'abus de pouvoir, ce qui n'est pas donné à tout le monde, vous en conviendrez.

La difficulté quant à l'aboutissement d'une procédure lancée contre un flic vient de ce qu'il y a, schématiquement, deux sortes de policiers:

- ceux qui couvrent les collègues.
- ceux qui ont à coeur d'honorer leur serment.

La nature humaine étant ce qu'elle est il y a bien souvent plus d'individus de la première catégorie que de la deuxième.

L'augmentation des dérives tout au moins en ce qui concerne la France vient essentiellement de ce que pour des raisons de basse politique racoleuse la condition de diplôme avait été supprimée. Tant et si bien qu'à force de pratiquer le nivellement par le bas... Quant à la mise en concurrence de la police et de la gendarmerie évoquée par Jabial elle me semble pour le moins utopique, les effectifs étant ce qu'ils sont, tout au moins en ce qui concerne la gendarmerie, d'énormes problèmes de gestion des effectifs et de couverture de territoire apparaitraient.
à 10:04 AM
 
Blogger melodius a écrit...
C'est précisément parce que le pouvoir est corrupteur qu'il faut éviter de le concentrer. Vous venez de formuler le meilleur argument qui soit contre le monopole de la police !

Sinon, l'impunité relative dont jouissent les flics pourris n'est pas seulement due à l'aide que leur donnent certains de leurs collègues, mais à toute l'institution judiciaire et au monde politique, qui, pour des raisons plus ou moins honorables, ont une grosse tendance à couvrir des flics qui ne le méritent pas.
à 11:05 AM
 
Blogger jabial a écrit...
Quant à la mise en concurrence de la police et de la gendarmerie évoquée par Jabial elle me semble pour le moins utopique, les effectifs étant ce qu'ils sont, tout au moins en ce qui concerne la gendarmerie, d'énormes problèmes de gestion des effectifs et de couverture de territoire apparaitraient.

Comment, tu veux dire qu'on les obligerait à s'adapter, à être flexible? Ca doit ressortir de la Cour Pénale Internationale, ça ;)
à 2:44 PM
 
Blogger Harald a écrit...
"Comment, tu veux dire qu'on les obligerait à s'adapter, à être flexible? Ca doit ressortir de la Cour Pénale Internationale, ça ;)"

Pour les consommateurs de sécurité, l'organisation et la répartition des forces de l'ordre en France reste quelque chose de nébuleux. Il est vrai que lorsque l'on connait le dessous des cartes, on comprend mieux le silence radio des autorités sur ce point.

Pour faire simple, il existe en france deux sortes de zones. Les zones étatisées, en général les fortes concentrations urbaines, qui sont généralement dévolues à la police nationale et les zones non étatisées qui ressortent du domaine de la gendarmerie. Ainsi les commissariats de police gèrent des circonsciptions qui peuvent comprendre jusqu'à 8 ou 9 communes et en général une population d'environ 80 à 100.000 habitants, grosso modo. Apparemment simple et net. maintenant passons à la brigade territoriale de gendarmerie, la zone non étatisée qui lui est allouée recouvre à peu près une population égale, à la seule différence c'est que la superficie cette fois peut aller jusqu'à un demi département. Sachant que ces brigades ont un effectif généralement très inférieur à celui d'un commissariat moyen... Ce n'est plus de la souplesse là mais du contorsionnisme et du grand écart à la fois. Si tu ajoute à celà le fait qu'il sont en astreinte même hors service, qu'ils alignent des semaines de 70 heures voire plus, heures supp' non payées, un matos vieillissant, des ordis qu'ils sont souvent obligés de se payer pour pouvoir bosser décemment.

La police elle a d'autres problèmes à gérer pas plus simples. La masse salariale est telle qu'elle phagocyte une bonne partie des crédits du MI ce qui explique les véhicules miteux bien incapables de poursuivre une simple BMW, un armement qui doit être changé mais à toute petite vitesse, des commissariats non équipés en pare-balle pour tout le monde, un système radio largement perfectible, etc...

Bienvenue dans le monde de la sécurité made in France.

La flexibilité telle que tu la souhaite est actuellement quasiment impossible. Tout est à refaire, complètement.
à 5:58 PM
 
Blogger melodius a écrit...
J'imagine que personne ne contestera ce que tu écris, et qui tend à démontrer que l'état ne gère pas très bien les services de police. Pourquoi dans ces conditions ne pas donner sa chance au privé ?
à 12:10 PM
 
Blogger Harald a écrit...
Pour ma part, je suis partisan d'une municipalisation de la police, tout au moins en ce qui concerne les effectifs en tenue. Je pense que seules les personnes en prise directe avec la réalité locale du terrain sont en mesure de mener une politique sécuritaire cohérente et efficace.

Quant au privén les expériences américaines de quartiers dotés de polices privées ne me choquent pas. Encore une fois, le choix doit être laissé.
à 4:16 PM
 

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