Néo-bismarckisme
Sur ce blog, nous ne nous faisons pas d'illusions sur les soi-disant libéraux que l'on trouve à droite. Leur "libéralisme" se limite en réalité à un rousseauisme de droite s'énonçant comme suit : "L'Etat est bon, c'est la gauche qui le corrompt." Ainsi, selon cette interprétation, en créant l'Etat-Providence, la gauche aurait avili une direction et gestion beaucoup plus saine de l'organisation politique.Or il ne faut pas se lasser de répéter que le Welfare State n'est pas une invention de la gauche, mais provient d'une conception typiquement conservatrice. Premièrement, au sens large du terme, il a commencé par être une initiative politique servant les entrepreneurs ayant failli - c'est le fameux colbertisme. Il s'est ensuite progressivement étendu aux autres individus. Deuxièmement; le premier gouvernant moderne à avoir élaboré un programme stato-providentialiste cohérent fut le sinistre Bismarck, tout à sa soif de jeter ses compatriotes dans les chaînes nationalo-étatistes.
Quand, ici ou ailleurs, des politiciens nous enjoignent de perdre nos dernières libertés parce qu' "il faut sauver la Sécu, les retraites, etc.", ils entendent par là qu'ils veulent maintenir le statu quo, voire aggraver leur système keynéso-malthusien, en se fichant comme d'une guigne de ce que les générations futures seront ruinées par l'escalade fiscale devant servir à ces fins.
C'est aussi la même rengaine qu'entonne Bush, le président soi-disant "ultralibéral" que décrient les esthètes de gauche et qu'encensent leurs frères ennemis de droite. A ce titre, je vous conseille ce brillant récapitulatif d'Anthony Gregory, qui nous explique combien W, loin d'essayer de favoriser cette "société de responsabilité" dont se gargarisent ses laudateurs de droite, loin encore d'essayer de ralentir le rythme d'accroissement du socialisme sanitaire, essaie d'étendre le domaine d'action du gouvernement. Il faut en conclure que le gouvernement US actuel n'est autre qu'une équipe de post-trotskistes dirigée par un nouveau Bismarck. Au moins, dans son malheur social-démocrate, l'Europe n'est plus dirigée que par des demi-Bismarck, résignés à ne plus se lancer dans des guerres impériales.
3 commentaires
Je t'ai déja dit à quel point j'adore cette expression... Ce sera ma première citation de toi :)
Bravo pour cet article=
(Ronald Reagan, 1975)
Je pense quant à moi que Reagan était un libertarien raté, et qu'il ne voyait dans le conservatisme en général et dans le Républicanisme en particulier que ce qui lui évitait de remettre ce choix en question.
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