8.7.04

Méthode d'analyse et 35 heures

L'Ecole Autrichienne a développé un principe d'analyse basé sur une vision qualitative et non quantitative de l'économie et des phénomènes sociaux.
Je m'explique. Les penseurs "autrichiens" estiment que l'étude quantitative d'un phénomène se fait a posteriori (une fois le phénomène réalisé et les données quantitatives connues) mais qu'il est impossible de prévoir a priori l'impact quantitatif d'une mesure. Par contre, il est tout à fait possible de décrire a priori les mécanismes qui joueront à la suite de ce phénomène.

Par exemple. Lorsque un produit est lancé sur le marché, on peut dire qu'il va suivre le principe d'offre et de demande (plus le produit sera cher et moins il y aura d'acheteurs. Mais il est impossible de dire a priori qu'en augmentant le prix de 10 %, la demande diminuera de 2 %. Seul l'acte d'achat compte dans cet exemple.

En suivant ce principe, il est impossible de dire aujourd'hui, comme le prétendent certains instituts économiques bien peu recommandables, que la mesure des 35 heures ont créé 700.000 emplois. Pourquoi ? me direz-vous, la mesure fait partie du passé, elle est donc quantifiable a posteriori ! Mais, vous répondrais-je, bien sûr, l'impact de cette mesure en elle-même est quantifiable, mais n'est pas quantifiable l'impact sur l'économie du statu quo ni celle de la libération du marché du travail. Il est donc impossible de dire que les 35 heures ont créé plus d'emplois que ces autres politiques.

En conclusion, je dirai qu'heureusement pour les promoteurs de cette politiques, les libéraux "autrichiens" ne croient donc pas aux sondages (l'expression d'une pseudo-opinion recalculée en fonction de modèles économétriques) mais aux actes individuels (pour votre culture, l'étude des actes individuels s'appelle la praxéologie) Parce que, sinon, nous aurions beau jeu de claironner que les Français veulent à 66 % une réforme de la loi des 35 heures, mais surtout à 90 % qu'on les laisse choisir leur temps de travail.