L'extrême gauche méprise l'Homme
Besancenot propose LA solution miracle pour faire disparaître le chômage. Adapter le temps de travail aux besoins de l'économie.Alors là, j'admire.
La première question à se poser est de savoir comment il est capable de connaître et d'adapter le temps de travail hebdomadaire de chacun dans notre système. J'imagine la création d'un méga ministère du temps de travail qui définira chaque mois les besoins détectés. En fait, c'est un peu en suivant ce système de planification que l'URSS s'est plantée. Mais, bon, l'Histoire, c'est une discipline bourgeoise.
Mais surtout, quel retard intellectuel ! La gauche a toujours été en retard d'une guerre. Et là, encore une proposition digne du plus grand idéologue d'analyse d'un système industriel de production de masse. Alors, bon, il est temps d'apprendre à la gauche que nous ne sommes plus dans un tel système de production.
Et puis quel mépris pour l'Homme de prétendre que baisser le temps de travail permet de réduire le chômage. Une telle absurdité revient à dire que tout travailleur est remplaçable au pied levé. Plus d'effet d'expérience, plus d'apport personnel à son travail. Plus rien. L'homme n'est plus qu'une machine substituable du jour au lendemain par une autre machine.
Il faudrait peut-être leur dire que nous ne vivons plus dans un système fordiste dans lequel les travailleurs se limitaient à serrer des boulons à la Charlot. Dans les entreprises industrielles, les tâches sont enrichies, ce qui demande plus de savoir-faire, l'organisation implique un travail d'équipe. Chaque individu apportant sa pierre à l'édifice. Quant aux sociétés de service, la relation établie entre un salarié et son client est unique. Il faut faire preuve d'une méconnaissance de ce type d'entreprise pour croire que n'importe qui peut remplacer n'importe qui.
Et il existe encore des gens pour penser que l'extrême-gauche est humaniste !
3 commentaires
Je crois que le petit facteur est diplômé en Histoire.
Pour passer quelques minutes chez Auchan, j'ai lu quelques pages de son livre "Révolution", celles au sujet de l'Union Soviétique (ha ha ha, un anti-capitaliste qui vend son livre chez Auchan, quand j'y pense, j'en ris encore).
Il écrit à peu de choses près que Staline est venu pervertir un système génial qui avait provoqué un immense espoir chez les prolétaires. Staline aurait appliqué des méthodes dont la description se rapproche de celles que ce brave facteur attribue aux néo-libéraux: pensée unique, concentration des pouvoirs, usage de la force, etc...
Je ne serai pas surpris de l'entendre un jour, comme je l'ai déjà entendu dans la bouche de certains gauchistes, dire que l'URSS à l'époque de Staline n'était qu'une forme particulièrement aboutie de capitalisme, puisque tout appartenait à une seule personne. Staline serait finalement un ultra-libéral.
Comme quoi, le révisionnisme nait souvent de l'incapacité à se regarder en face dans la glace.
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