14.4.06

Une sorte d'impôt volontaire

Trouvé via Les Echos, la nouvelle chronique de Michel Ktitareff, à propos d'un produit de la société Terrapass qu'il qualifie, à juste titre je trouve, d'impôt volontaire.

L'idée est ici de créér un produit permettant d'aider à lutter contre les émissions de CO2 dans l'atmosphère, et notamment ceux issus des gaz d'échappements des voitures. La société Terrapass commercialise en ce sens une sorte de "vignette" automobile, lisez plutôt :
Aux Etats-Unis, on peut désormais s'acheter une bonne conscience écolo
[ 13/04/06 ]

Pour ceux qui se sentent concernés, les Américains ont maintenant la possibilité de s'acheter - à bon compte ? - une conscience « écolo ». Une start-up de la Silicon Valley, Terrapass, propose à ses concitoyens d'acheter une « étiquette verte » (« green tag ») pouvant coûter jusqu'à 125 dollars par an. Elle se sert de l'argent récolté pour investir dans la production d'énergie propre : éoliennes, panneaux solaires, etc. Terrapass aurait déjà vendu 3.000 de ces étiquettes, dont le tiers à des Californiens. Tous les témoignages des adeptes concordent : c'est une sorte d'impôt qu'ils acquittent de leur plein gré pour atténuer la pollution qu'ils génèrent, principalement au volant de leur voiture.

Et le mouvement se diffuse. Ainsi, une autre organisation, à but non lucratif celle-là, a poussé la même logique plus loin encore. DriveNeutral propose un système qui permet à chacun de calculer la pollution de son véhicule. Grâce à de savantes équations détaillées sur son site Internet, chaque automobiliste a la possibilité de chiffrer en dollars le « coût » de sa propre pollution en gaz à effet de serre. L'automobiliste culpabilisant envoie alors la somme correspondante à DriveNeutral, qui l'utilise pour acheter des droits à polluer sur le Chicago Climate Exchange. Ce marché privé a été ouvert volontairement
(les Etats-Unis ne sont pas signataires du protocole de Kyoto) pour permettre aux entreprises américaines de participer, elles aussi, à ce marchandage qui ne concerne en théorie que les pays signataires du fameux protocole.

Et, de fait, le phénomène concerne de plus en plus d'entreprises américaines, à l'écoute d'une opinion publique qui est en train de changer. Starbucks, la célèbre marque américaine de café qui possède près de 10.000 établissements dans le monde, a choisi d'acheter désormais 20 % de son énergie à partir de sources d'énergies renouvelables. Un intérêt certes bien compris : ces firmes évoluent dans un univers mondialisé où beaucoup de leurs concurrents doivent déjà tenir compte du facteur écologique. Elles anticipent.

MICHEL KTITAREFF (À PALO ALTO)
Apparemment cette initiative est soutenue (moralement, pas financièrement), excusez du peu, par le gouverneur de Californie Arnold Schwartzenegger.

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