7.6.04

T'as pas cent balles?

J'ai discuté hier soir avec l'épicier en bas de chez moi, en train de faire sa comptabilité quand je suis entré dans son magasin. Il semblait très occupé, je me suis permis d'approcher pour regarder ce qu'il faisait.

Sa technique est simple, je la trouve extraordinairement astucieuse: il achète des biens, et les revend ensuite plus cher à des clients de passage comme moi. Bref, il s'arrange pour ne pas travailler pour rien, et faire en sorte que son épicerie soit une petite affaire économiquement saine: dépenser moins que ce qu'il gagne lui assurera un revenu, sans cela, il ne peut que disparaître.

Avec l'Etat, c'est un peu différent.

Allez donc jeter un oeil ici: la situation du budget de l'Etat au 30/04/2004.

Entre le 01/01/2004, et le 30/04/2004, l'Etat a:
- dépensé 105 milliards d'euros
- encaissé 78 milliards
- donc créé un deficit de 40 milliards d'euros.

Oui, vous avez bien lu: du premier janvier 2004 au trente avril 2004, l'Etat a créé un trou de 40 Md€. Je sais, l'addition n'est pas correcte (105 moins 78 ne font pas 40), mais il y a des subtilités: aller voir le lien que je propose ci-dessus pour se faire une idée.

L'essentiel est de comprendre que malgré une augmentation des recettes fiscales de 10% (merci la TVA), le gouvernement ne parvient qu'à contenir le deficit: à la même époque, en avril 2003, le deficit était de 40 milliards aussi.

Ci-dessous une courbe qui représente l'évolution du "compte en banque de l'Etat français".


Question: qui va éponger ces deficits? Vous ne voyez pas?

Non, vraiment, vous ne voyez pas?

Tiens, une autre question: lorsque l'on dit "l'Etat français a un deficit budgetaire de 4 %", cela correspond à peu près à 56 milliards (pour 2003), mais que l'on divise par 1200 milliards environ (total du PIB français). Pourquoi ne rapporte-t-on pas ces 56 milliards au budget 2003 de l'Etat français (ce qui donne 22% de deficit), plutôt que de les rapporter au PIB français total (ce qui donne 4%) ?

1 commentaires

Anonymous Anonyme a écrit...
Il n'y a qu'à nommer ton épicier premier ministre. Vu ce que nous avons déjà, il ne peut pas faire pire.
à 12:05 AM
 

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