"Je libère d'une main; je contrôle de l'autre"
Depuis le 1er juillet, le prix du pain a enfin été libéré en Belgique. En effet, nos gouvernements successifs continuaient jusqu'à cette date de perpétuer l'antique tradition dirigiste du contrôle gouvernemental de cet article, héritée de la guerre 40-45. Toujours cette idée que, sans intervention de l'Etat, les pauvres citoyens crèveraient de faim sur les trottoirs tant l'appât du gain des commerçants est mortifère. Notons, entre parenthèses, que plusieurs activités subissent encore cette contrainte anti-économique.Mais voilà, pour différentes raisons, dont la pesanteur fiscale n'est sans doute pas la moindre, plusieurs boulangers ont, depuis cette tardive libéralisation, augmenté leurs prix. Horreur ! La disette, complotée par ces vils exploiteurs mercantiles, hurle déjà dans le lointain. Guidée par le sens de l'intérêt général, Fientje Moerman - ci-devant ministre de l'Economie - a décidé de saisir le Conseil de la concurrence, afin que celui-ci vérifie s'il n'y a pas eu entente entre les boulangers ayant pratiqué cette opération. Le cas échéant, les "coupables" devront payer une solide amende pouvant aller jusqu'à 10% de leur CA.
D'abord, notons qu'il est assez curieux que certaines ententes apparaissent, aux yeux des hommes de l'Etat, pires que d'autres. Lorsqu'il s'agit de conclure un accord plus ou moins occulte entre présidents de partis pour évincer un adversaire ou pour échanger des postes plus ou moins prestigieux, tout cela sur le dos du contribuable, cela démontrerait un grand sens de la probité. En revanche, il faudrait criminaliser des entrepreneurs et commerçants qui décident, éventuellement, de fixer des prix. Point de méprise: loin de moi l'idée de défendre cette dernière pratique. Mais tant qu'ils n'empêchent personne de leur faire concurrence, où est le mal? J'irai plus loin, ce type de cartel est, de toute façon, voué à ne pas durer... sauf si les hommes de l'Etat trouvent quelque intérêt à le préserver en fermant le marché.
En conclusion, ne tuons pas la concurrence au nom d' une fausse conception de la concurrence.
2 commentaires
Le résultat directy fut que les boulangers ont en effet augmenter le prix du pain, mais les grandes surfaces, elles, se sont penché sur le marché et ont produit des pains de qualité moindre que les boulangers mais à un prix bien inférieur.
Parallèlement à ça, les boulangeries ont pu innover et proposer de nouveaux produits aux consommateurs (petits pains, pains aux céréales...) Je ne sais pas comment cela se passe en Belgique, mais en France, lorsque le prix du pain était décidé par décret, pour créer un nouveau pain, il fallait le faire entrer dans la nomenclature officielle.
Il faudra m'expliquer en quoi la détermination du prix du pain entre dans les tâches régaliennes !
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