13.5.06

Petite purge entre amis

En Wallonie, et à Charleroi en particulier, le nettoyage des écuries d’Augias ressemble plutôt à la malédiction du rocher de Sisyphe. Ou à l’éternel retour du même. Une preuve supplémentaire en a été apportée par l’affaire Cariat. Après la Carolo, chacun avait juré ses grands dieux que la Wallonie avait adopté une nouvelle culture politique. Eh bien, le traitement des immondices laisse pourtant sérieusement à désirer.


Comme il semble impossible à la presse - subventionnée par la Communauté française (vive la liberté de la presse !) - de reconnaître dans ce parfum de scandale les miasmes pestilentiels du socialisme en action, elle préfère fustiger dans l’apparatchik PS une nouvelle incarnation du " diable ultralibéral " ! La ficelle est un peu grosse !


Mais, justement, plus le mensonge est gros, plus aisément il passe. Ainsi, lors de l’inauguration d’une énième succursale du PS carolo, le bourgmestre Van Gompel a benoîtement développé, devant les caméras de RTL-TVi, un argument d'une rare puissance intellectuelle : "La Carolo et l’ICDI sont deux affaires distinctes. C’est la Région wallonne qui va faire la lumière à ce sujet." Autrement dit : le PS (qui s’identifie totalement et officiellement avec le pouvoir wallon depuis que le chef des socialos est à la tête du gouvernement régional).


On pourrait croire qu’à la faveur de ces multiples révélations, les socialistes wallons risquent d’en pâtir politiquement. Or, hélas, il semble qu’il n’en soit rien ! La raison me paraît simple : quand Di Rupo prétend "en avoir marre des parvenus", il entend simplement se débarrasser de vieilles casserolle maculées par la mauvaise graisse, pour y substituer le socialisme à micro-ondes (... hertziennes, donc : un socialisme terriblement médiatique !). Comme au temps de l’URSS, les particrates trouvent une parade en expliquant que ce n’est pas la conséquence de leurs idées qu’il faut déplorer, mais la mauvaise application d’icelles.


Après ces désormais rituels règlements de compte, la Ripoublique des Camarades continuera donc encore longtemps d’afficher le sourire pétrifiant et putréfié de la camarde. C’est pourquoi lorsque certains parlent sans rire du redressement wallon, je ne peux m’empêcher de me dire que, si redressement il y a, il ressemble plutôt à l’érection d’un malheureux qui serait suicidé par pendaison.

1 commentaires

Blogger Mateusz a écrit...
Je pense qu'on que les élus qu'on mérite quand ceux-ci restent législature après législature...
à 5:22 PM
 

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