Sarko fait de la rétention
Nos amis de Liboboration s'inquiètent des retards de paiement du Christian Clavier de la finance, comme l'a qualifié récemment mon collègue RonnieHayek.Nicolas Sarkozy, Ministre des Finances, traîne les pieds pour restituer l'argent que Total destinait aux universités, en paiement des dégâts causés par l'explosion d'AZF en 2001.
Le 21 septembre 2001 à 10 h 17, l'Ensiacet (Ecole nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques) était rasée par l'explosion de l'usine d'engrais du pétrolier TotalFinaElf. L'IUT de génie chimique de l'université des sciences Paul-Sabatier et le restaurant universitaire Daniel-Fauché, itou. Entre autres bâtiments des universités toulousaines soufflés ce jour-là. Une loi de finances rectificative a tout de suite autorisé pour 80 millions d'euros de travaux. Total a directement versé plus de 3 millions à l'INPT et plus de 430 000 euros aux services du Crous. L'évaluation définitive des dégâts ne s'est faite que l'an passé. Le 23 mai 2003, l'Etat, les universités et le pétrolier se sont assis à la même table pour établir contradictoirement le montant des réparations à 128 293 218 euros. Que ledit pétrolier a aussitôt réglé à Bercy. Depuis, le Crous tire sur sa trésorerie, l'INPT puise sur ses fonds de réserve pour payer les travaux : à quelques crédits de paiements près, l'Etat n'a rien voulu lâcher des sommes qu'il a encaissées à leur place. Soit, déduction faite des versements en urgence de Total aux universités, tout de même 41 millions d'euros. Et l'Etat a bien sûr récupéré les 80 millions avancés... Les comptables les plus mal lunés de l'enseignement supérieur à Toulouse se demandent quel cadeau fiscal promis par Chirac ils sont ainsi en train de payer...
Total a payé, l'Etat garde l'argent pour son propre budget, nous avons vu ensemble il y a quelques jours que le budget de l'Etat est très fortement déficitaire à la date d'aujourd'hui.
Malheureusement, ce n'est pas un scoop.
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