11.8.04

La vérité sort de la bouche des politiciens

Nous nous rappelons tous combien l'on a oeuvré pour l'abolition de ce (vilain) financement des partis, opaque et occulte. Plus de dons aux partis ! Finis les dîners de soutien ! Qu'advienne la pureté ! Et donc les pouvoirs publics devaient financer les partis.

Je préside la Commission de contrôle. Et qu'y vois-je ? Certains partis employent 50 à 100 personnes, aux frais de la collectivité. Tout d'un coup, ces partis reçoivent un subside annuel d'un montant de 100, 120, 150 millions de francs
(note : 1 € = 40,34 BEF) Tout cela pour ne surtout pas être soumis à la tentation d'accepter l'argent des entreprises.

Et qui décide de l'allocation de tous ces moyens ? La direction du parti ! Elle choisit les figures de proue, elle fait ou démolit qui elle veut.

Croyez-moi: en 1831, la Belgique comptait plus d'électeurs qu'aujourd'hui. En 1831 il y a avait à peu près 60.000 électeurs, tous des hommes de plus de 25 ans avec une certaine fortune. Aujourd'hui, nous avons à peu près 400 électeurs - dans le meilleur des cas, 4.000. Ce sont les gens qui aujourd'hui, grâce aux moyens qu'ils ont reçus de l'état - donc de vous et moi - décident qui figure sur les listes électorales et à quelle place, et qui décident par conséquent qui sera élu.


Interview de Herman De Croo, Président de la Chambre des représentants de Belgique, dans l'hebdomadaire Knack du 11 août 2004. Traduit du néerlandais par melodius.

3 commentaires

Blogger Constantin a écrit...
A l'intention de nos amis français, je précise qu'Herman de Croo est un des rares politiciens réellement libéraux en Belgique. Il est en outre doté d'un sens de l'humour particulièrement savoureux.
à 11:41 PM
 
Blogger melodius a écrit...
Exemples de l'humour de De Croo:

- à un journaliste lui demandant, lorsqu'il était Ministre des transports, quel effet ça lui faisait que les cheminots manifestent en scandant "De Croo on aura ta peau", il répondit qu'il y a des moments où on est heureux de ne pas s'appeler Bertouille (autre politicien de l'époque).

- guidant des visiteurs au Parlement (qu'il préside), au sujet du nombre de cloches du carillon ; "Qui aurait cru qu'il y a aussi peu de cloches au Parlement ?"

- se faisant photographier pour un supplément du quotidien "De Standaard" consacré aux Flamands les plus importants à côté d'une stèle funéraire sur laquelle est inscrit "Herman De Croo 1937 - "

Bref, il est plutôt marrant.

Il a aussi critiqué les atteintes aux libertés fondamentales qu'on nous impose au nom de la lutte contre le terrorisme.
à 6:01 PM
 
Blogger RonnieHayek a écrit...
La rubrique anniversaire de l'hebdo satirique "Père Ubu" lui consacre deux pages cette semaine, en titrant: "Le premier citoyen du Royaume est aussi 'een sluwe vos': le plus rusé des renards". On y apprend par exemple:

"H. De Croo déteste la bande des trois (Verhofstadt, Dewael, De Gucht - NB pour les lecteurs non belges: ce sont des pontes VLD, comme lui) qui baisent tout ce qui passe à portée, puis se sert de l'Etat pour calmer les femelles qui exigent une compensation."

En conclusion de l'article, un bon résumé du bonhomme:

"On verra surtout en H. De Croo un paysan roublard: il rigole, il raconte des blagues, il sert des mains, on se dit qu'on en fait ce qu'on veut, mais en fin de compte, c'est lui qui vous a, et totalement ! Et de plus, une fois qu'il vous a plumé, il vous offre un dernier sourire!"
à 9:19 AM
 

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