17.8.06

L’État-marteau

Les gouvernements se frottent les mains : quelle divine surprise pour eux que cet attentat (réel ou supposé, des doutes solides existent) qui a été déjoué la semaine dernière ! En clouant au sol des milliers de passagers, ils ont ainsi pu se livrer à une démonstration de force spectaculaire, révélant la vraie nature des États : contrôler, intimider et harceler des innocents comme autant de présumés coupables. Chacun est désormais un suspect potentiel... pour le plus grand bien des citoyens ! Il suffit désormais d’être claustrophobe pour être soupçonné d’avoir quelque accointance avec des terroristes.


Et rien ne nous dit que cela s’arrêtera en si bon chemin. Déjà, le profilage ethnique et religieux repointe sa vilaine trogne, censément pour accélérer le filtrage des passagers - nos maîtres sont décidément trop généreux... Il faudrait presque les remercier de diminuer certaines restrictions concernant les objets qu’un passager peut garder avec lui (ex : pendant une semaine, aucun livre n’était permis à bord ; maintenant, c’est un livre maximum disposé dans un sac en plastique). Il est évident que cette magnanimité est toute provisoire, car les interdictions ne vont aller qu’en augmentant.


Il est d’ailleurs utile de se souvenir que ce n’est pas grâce à des mesures de sécurité aéroportuaires, déjà serrées, que les suspects ont été arrêtés. C’est le Pakistan qui a informé les services américains et britanniques ! Quand on connaît les méthodes d’interrogatoire employées par cet État-super voyou (mais allié des USA...), le scepticisme est plutôt de mise sur la qualité des renseignements livrés.
Et si, dans le fond, le projet des gouvernements était de dégoûter les individus de voyager, à dessein de les enfermer dans leur propre territoire pour les surveiller plus efficacement ? L’État est un marteau qui crucifie ses sujets en leur enfonçant les clous rouillées de la servitude au nom de "l'intérêt général". L’hypothèse ne me paraît pas spécialement fantaisiste.


PS : sur le même thème, je vous recommande ce billet décapant de mon ami h16.

1 commentaires

Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
J'avai lu sur www.lewrockwell.com que les avions sont la métaphore parfaite de la social-démocratie: des passagers passifs et désarmés, devant obéir à tous les ordres qu'on leur donne, entre les mains d'une poignée d'individus.
à 3:51 AM
 

Enregistrer un commentaire

<< Retour à l'accueil