Le droit d'auteur contre Internet
La presse francophone belge, non contente de coûter une fortune en "aides à la presse" et de s'illuster par une rare complaisance envers le pouvoir politique, s'ingénie désormais également à rançonner une entreprise privée plébiscitée par les internautes en usant et abusant d'une législation stupide et inadaptée à notre époque. Et en plus, elle en est fière. Au-delà de ce scandaleux jugement qui sera, on l'espère, réformé en appel, se pose toute la question des droits intellectuels.Les droits intellectuels protégeant une création - technologique pour le brevet, littéraire ou artistique pour le droit d'auteur - sont censés encourager le progrès technique et artistique en concédant à leur titulaire une rente monopolistique d'une durée limitée sur sa création, celle-ci retombant ensuite dans le domaine public. Or, de plus en plus, on s'aperçoit qu'ils servent à protéger des technologies et business-models dépassés contre des technologies nouvelles. En d'autres termes, non seulement ils n'atteignent pas leur but, mais ils produisent même l'effet contraire. Le droit de monopole "limité" l'est de moins en moins, tant dans le nombre de droits concédés que dans la durée. A terme, ce qui nous guette si la situation n'est pas rapidement inversée, c'est la monopolisation de tout savoir au bénéfice des catégories de personnes et entreprises favorisées par les états, sans lesquels ces droits, à l'instar de n'importe quel autre monopole, n'existeraient pas. Quant aux auteurs et aux inventeurs, quoi qu'on puisse prétendre, ils n'en ressortent certainement pas gagnants.
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