10.5.06

La prospérité Potemkine

Hier, la commune de Molenbeek s’est éveillée dans l'allégresse. Aaah, quelle joie les habitants ont dû éprouver en lisant dans La Libre Belgique cette annonce porteuse d’immenses espoirs : "89 emplois au Centre d’entreprises" ! L’hydre du chômage est près d’être définitivement vaincue, qu’on se le dise et qu’on le claironne sans délai par monts et par vaux !


C’est avec une fierté non dépourvue d’émotion que le directeur du Centre s'est empressé de déclarer : "Ces 89 emplois représentent davantage que ce qu'ont apporté les nouvelles implantations bruxelloises d'Ikea et de Decathlon." Quelle magnifique leçon d’économie administrée par l’ancien porteur de valises du PS, le char Dassault jettois, j’ai nommé : Merry Hermanus. Saluons la fulgurante réinsertion sociale de ce fidèle soldat de la cause prolétarienne, puisqu’en sus de diriger ledit Centre, le repris de justesse conseille également le Ministre-Président de la Région bruxelloise (qui semblait initialement peu friand de s'encombrer de ce personnage sulfureux) ... sur ces mêmes questions. Evidemment, cet heureux bénéficiaire de la politique d’emploi et de réinsertion estampillée socialiste doit sa promotion fulgurante à son indéfectible dévouement au redouté Lider Marxismo molenbeekois.


Certes, ce pédigrée est moins prestigieux qu’un troisième cycle d’économie du sous-développement à l’Université Lénine d’Oulan-Bator. Néanmoins, on reconnaît dans les déclarations citées plus haut toute la finesse d’analyse et l’honnêteté intellectuelle qui caractérisent les caciques du PS. Car invoquer l’argument selon lequel l’action publique développerait plus de prospérité que des entreprises privées, au motif que des organismes dépendant du pouvoir politique créeraient des emplois en nombre supérieur à celles-ci, c’est délibérément omettre le coût de ces emplois pour le contribuable ; c’est ainsi omettre qu’en plus des 75000 euros annuels versés par le gouvernement régional, chaque centre d’entreprises perçoit d’autres subventions - via le programme des fonds structurels européens Objectif 2. C’est surtout être curieusement frappé d’amnésie devant l’origine politique de l’appauvrissement bruxellois ! Taxes (dont le tristement célèbre impôt sur la mort), interventionnisme compulsif, vampirisation belalugosienne du patrimoine privé des individus de toutes conditions (notamment, avec le totalitaire Code du logement), etc.


De surcroît, le planisme à l'œuvre, créant des entreprises Potemkine par dizaines, permet de laisser croire à une dynamisation de l’économie bruxelloise et crée de nouvelles clientèles électorales (oui, les socialistes aiment le marché... politique !), à défaut de satisfaire les clients du marché classique. Ces nouveaux obligés devant manifester leur contentement en soutenant en rang d’oignons les listes "progressistes". Et ce sera reparti pour un tour : nominations politiques, plans quinquennaux et autres décisions dirigistes, chômage en croissance, déferlante de subventions, chômage en croissance, projets d'ajustements myopes, élections, nominations politiques, etc. Si bien que lorqu’un socialiste nous parle de "progrès pour Bruxelles", il ne faut jamais oublier de faire rimer cette promesse avec "regrets éternels". La couronne mortuaire de Bruxelles étant sans doute payée par la Flandre ou le FMI, à voir !


Surtout, ne cessons de garder à l’esprit que pillage rime avec gaspillage. Et sans doute bientôt avec naufrage.

1 commentaires

Blogger RonnieHayek a écrit...
A ce propos, ma métaphore n'est pas gratuite. En effet, le premier Dracula parlant fut dans sa jeunesse un supporter de l'expérience bolchevique hongroise menée par Bela Kun en 1919 :

http://en.wikipedia.org/wiki/Bela_Lugosi
à 4:13 PM
 

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