29.5.06

Le Droit des sans-voix

Quand vous exprimez votre méfiance envers les supposés bienfaits du suffrage universel (i. e. le passe-droit consistant à voter pour savoir quel usage sera fait de l’argent des autres), il vous est souvent rétorqué que, sans cette prodigieuse avancée, les plus favorisés décideraient du sort de ceux qui le sont moins; en un mot, le droit du plus fort l’emporterait. Or, à notre époque de démocratie de masse, c’est pourtant la situation courante.


Car n’est-ce pas décider du sort d’autrui que de voter (comme les députés français le firent en 1974 et leurs collègues belges en 1990) la mise à mort d’embryons - comme si les droits de ceux-ci pouvaient être oblitérés simplement parce que la mère n’en veut pas ? Que penser, dans le même ordre d’idées, du sort létal que certains politiciens "progressistes" et "réformateurs" entendent réserver aux patients tombés dans une profonde inconscience (... en poussant même celle-ci jusqu'à suggérer que la mort soit administrée à des mineurs) ? Quid, enfin, des manigances d’une organisation internationale comme l’OMS qui, au nom de la "santé sexuelle et reproductive" (sic), planifie des programmes autoritaires visant à dépeupler les pays pauvres (au motif de réduire le nombre de miséreux...), lesquels programmes favorisent accidentellement ( ?) l’inoculation du SIDA à leurs habitants.


Tous ces exemples démontrent à quelles monstruosités on peut arriver lorsque l’on s’imagine que seuls ceux qui votent ont des droits. Cette conception, bien ancrée dans l’esprit contemporain, omet tout d’abord que les droits des individus ne dépendent pas d’une reconnaissance politique ou sociale et ensuite que ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas exercés qu’ils sont vidés de leur substance. En d’autres termes, nos démocraties ont délibérément rangé dans le grenier à souvenirs le principe selon lequel chaque homme a des droits naturels et imprescriptibles (pour reprendre la formulation de l’art. 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).

1 commentaires

Blogger Olivier L. a écrit...
Les conclusions obtenus par Gisselquist sont assez troublantes...

Et ça change un peu du discours type: "Le Pape est partiellement responsable de l'épidémie de SIDA en ne soutenant pas l'usage du préservatif".
à 12:04 PM
 

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