23.5.06

Contre Ayaan Hirsi Ali

Les réactions à l'affaire Hirsi Ali dévoilent, si besoin en était encore, à quel point les milieux libéraux et conservateurs sont infectés par la vulgate "progressiste".

Suis-je le seul à m'étonner qu'une femme qui a obtenu l'asile politique et ensuite la nationalité hollandaise en mentant au sujet de son identité, de sa date de naissance, des circonstances dans lesquelles elle a quitté son pays d'origine, qui a prétendu faussement qu'elle allait être mariée de force, bref, dont la demande d'asile et le parcours sont l'exemple-type de ces abus que certains passent leur temps à dénoncer à coups de grands pamphlets rageurs, fasse soudainement l'objet de toutes les sollicitudes ? D'habitude, ce type de candidat-réfugié est expulsé en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Semira Adamu". Le comble, soit dit en passant, c'est qu'il se trouve des gens pour suggérer que la Belgique lui accorde l'asile politique, sans doute pour cause de persécutions aux Pays-Bas.

Ces "libéraux", ces "conservateurs" se mobilisent au bénéfice d'une femme qui a compris tout le bénéfice qu'elle pouvait tirer de l'idéologie officielle "progressiste" des états occidentaux et qui en a habilement tiré parti. On refuse l'asile politique à de véritables opposants, qu'on expulse sans ménagements et de préférence en communiquant leur identité aux autorités de leur pays, histoire j'imagine d'être certain de ne plus les voir débarquer sur nos rivages. On refuse d'autoriser l'immigration de personnes qui veulent venir travailler chez nous afin d'assurer une vie meilleure à leur famille. Pourtant, à une époque pas si lointaine, "travail" et "famille" étaient des valeurs libérales et conservatrices. On accorde par contre l'asile politique à une personne qui vient, en substance, se plaindre de vivre dans une société patriarcale. Comme le démontre l'affaire Hirsi Ali, dès que cette corde sensible est touchée, il serait d'un total mauvais goût et, osons le mot, réactionnaire, d'examiner si la personne concernée a eu le moins du monde à souffrir de la barbarie supposée de sa culture d'origine. D'accord, Hirsi Ali a été excisée; mais pourquoi n'accorde-t-on pas alors l'asile à tous les amputés et handicapés du tiers-monde, dont la vie quotidienne est autrement plus difficile, d'autant qu'ils sont souvent considérés comme étant à peine humains ? Il vaut mille fois mieux être une femme excisée au Kenya qu'hémiplégique au Congo, n'en déplaise aux harpies féministes et leurs collaborateurs mâles.

On remarquera par ailleurs que ces mêmes "conservateurs" et "libéraux" interdisent aux candidats-réfugiés d'assurer leur subsistance en travaillant et les obligent donc ipso facto à vivre aux crochets de la société. Le parasitisme social est, de fait, devenu le grand signe d'intégration dans nos sociétés. Des "libéraux" hollandais et flamands imposent par ailleurs aux immigrés des cours d'intégration où on explique aux gens que c'est très vilain de ne pas accepter ces moeurs sexuelles "libérées" dont nous sommes si fiers - eh oui, l'endoctrinement politique est devenu une valeur "libérale" - et où on leur indique, tant qu'à faire, à quel guichet ils peuvent aller toucher telle ou telle aide ou allocation. En d'autres termes, on refuse d'honorer les obligations auxquelles on a librement souscrit - la Convention de Genève - et de donner refuge à ceux qui combattent pour la liberté au danger de leur vie. En d'autres termes, on sélectionne "ses" immigrés, non pas en fonction de leur volonté de contribuer à notre société par leur travail - ceux-là, ce sont des salopards de "réfugiés économiques", tout juste bons à se noyer en Méditerranée, quand il ne se font pas carrément tirer dessus - mais en fonction de leur niveau d'adhésion à l'évangile soixante-huitard.

Et quelles contributions grandioses Ayaan Hirsi Ali a-t-elle faites au libéralisme des polders ? Notons tout d'abord que son premier réflexe a été de s'affilier au parti socialiste local, le PVDA, dont elle a fini par se faire virer parce que les mesures anti-musulmanes qu'elle défend portaient préjudice aux stratégies électorales dudit parti. Au VVD, s'est-elle signalée par le rejet de sa foi socialiste, par sa conversion au valeurs libérales de tolérance, de liberté religieuse et politique, de liberté d'expression et de liberté d'entreprendre, par exemple en ouvrant une école ? Si on considère, de manière toute orwellienne, que demander l'interdiction de l'enseignement confessionnel s'inscrit dans ce cadre, sans doute. Et il ne s'agissait pas seulement d'interdire l'enseignement confessionnel musulman, ah non, ça, ce serait de la "discrimination", chose que tout socialiste digne de ce nom déteste plus que tout. On remarquera au passage la profonde compréhension qu'a Hirsi Ali de sa société d'accueil, elle qui propose de manière arrogante et ignorante de bazarder la liberté d'enseignement et plus généralement de religion qui est une des valeurs fondatrices des Pays-Bas modernes. A-t-elle participé au moins alors à une meilleure intégration des immigrés ? Si pour une fois on se donne la peine d'écouter lesdits immigrés, la réponse est sans équivoque: c'est tout le contraire qu'elle a fait. Ayaan Hirsi Ali a par ailleurs permis une radicalisation importante du discours islamophobe, en se laissant, bien qu'apostate et athée, désigner comme une "musulmane modérée". A cette aune, Anne Morelli est une "catholique modérée". Le glissement sémantique n'est évidemment pas innocent; puisqu'une athée est une "musulmane modérée", un musulman croyant est bien entendu un extrémiste avec qui tout dialogue est impossible. Voilà l'héritage d'Hirsi Ali; un grand bond en avant vers la mise hors la loi d'une religion, dans la droite lignée de la révolution française guillotinomane et du totalitarisme communiste.

Aujourd'hui plus que jamais, et l'épisode Hirsi Ali en fournit une cruelle illustration, il faut guérir le libéralisme et le conservatisme de la contamination gauchiste. Cela passera notamment par un désaveu de tous ces "libéraux", de tous ces "néo-conservateurs" venus de la gauche la plus dure avec armes et bagages idéologiques qui distillent leur venin en toute tranquillité depuis des années. Quant à la triste protagoniste de cette histoire, on ne peut qu'espérer qu'elle ne fera pas autant de dégâts aux Etats-Unis qu'elle en a fait en Europe.

2 commentaires

Blogger melodius a écrit...
Corrigé un nombre impressionnant de fautes de frappe, de style et surtout d'horribles anglicismes.

Sorry.
à 4:14 PM
 
Blogger melodius a écrit...
Au vu de certaines réactions, je tiens à préciser que je reste favorable à l'immigration libre, pour autant évidemment qu'elle ne soit pas subsidiée. Ayaan Hirsi Ali a travaillé au service d'études d'un parti socialiste et subsidié par le contribuable avant de vivre d'indemnités parlementaires. Son départ pour les Etats-Unis lui offrira au moins l'occasion d'exercer un vrai travail qui n'est pas financé par le pillage fiscal. Ce qui m'irrite par ailleurs, ce n'est pas tant que des gens parviennent à obtenir un statut en fraudant que l'hypocrisie de ceux qui en font tout un cinéma pour après s'attendrir sur une personne qui a fait exactement la même chose mais qui a le grand avantage d'offrir un miroir complaisant à leur idéologie xénophobe.

Un dernier point: il fut un temps où la droit s'illustrait par un certain raffinement. Les officines de l'injure démontrent par leur simple existence de quel côté du spectre politique se trouvent leurs racines.
à 5:00 PM
 

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