La Belgique poursuit les délits d'opinion
Après le Vlaams Blok, c'est maintenant le Front National (version belge) qui est poursuivi pour délit d'opinion.Le parquet demande non seulement la condamnation de Daniel Féret, président du FN, à deux ans de prison (peine qui serait effective, puisqu'il est en sursis probatoire suite à une condamnation passée qui n'a, elle, rien de politique) mais également la dissolution du parti.
Loin de moi l'idée de critiquer des magistrats dont le boulot est de faire appliquer les lois, et non de faire le tri entre celles qui leur plaisent et celles qui ne leur plaisent pas. Plus loin de moi encore une quelconque sympathie pour le croquignolesque Féret, son parti de minables et ses "idées" de petit blanc aigri, mais le délit d'opinion est une monstruosité qu'aucun libéral ne peut accepter.
N'oublions pas par ailleurs que Féret vient d'être élu au parlement bruxellois et qu'il bénéficiera d'ici peu de l'immunité parlementaire, pour autant que ce ne soit pas déjà le cas (j'avoue n'avoir ni l'envie, ni le loisir de creuser les aspects techniques de ce problème). Condamner un type qui vient d'être élu sur un programme qui, précisément, contient les opinions qu'on lui reproche, et jouer sur une finesse technique pour contourner une "ratio legis" claire, soit la protection des représentants du peuple, ça la fout mal pour des défenseurs auto-proclamés de la démocratie.
D'ailleurs, n'avons-nous pas vu il y a quelques semaines comment l'électeur flamand a réagi à la condamnation du Vlaams Blok ? Ce serait sympa, Messieurs les "démocrates", si ce n'est trop vous demander, de ne pas participer à la réédition de l'expérience du côté francophone.
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