30.3.05

Argent de poche

Le I de RMI signifie Insertion, on ne le rappelera jamais assez. L'interview d'un entrepreneur dans Les Echos a été l'occasion de vérifier encore une fois que ce Revenu Minimum a très largement été détourné de sa finalité, l'Insertion.

Alexandre Brauner est gérant de Bistia, éditeur de logiciels dans le domaine de l'imagerie mobile créée en 2003. Du dynamisme, de l'entrepreunariat, il a bien sûr tout pour plaire. Et j'ai naturellement beaucoup de respect pour les personnages de ce genre.
A la fin d'un article édité ce jour dans Les Echos (disponible sur le site de Bistia) on apprend comment fin 2003, ses deux compères et lui-même créent Bistia:
Ils intègrent l'incubateur de Télécom Paris, obtiennent une bourse du groupe des écoles de télécoms....
Classique: un incubateur, comme son nom l'indique, incube des projets d'entreprises, et lorsque celui-ci est de qualité, on peut obtenir une bourse d'aide.
Quelle ne fut ma surprise à la lecture de la fin de la phrase
...s'inscrivent au RMI et commencent à mettre au point leur technologie.
Comment est-il possible que trois personnes, dont on peut naturellement dire qu'elles sont parmi les plus entreprenantes qui soient dans ce pays, jeunes, diplômées, puissent d'une part solliciter le RMI, et d'autre part l'accepter?

Un entrepreneur peut-il être RMIste? A mon avis non. Mais ces jeunes gens n'ont-ils pas raison de prendre tout ce qu'ils peuvent, illustrant une fois de plus la maxime de Bastiat (à deux lettre près un anagramme de Bistia):
L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
Car, aujourd'hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d'autrui. Ce sentiment, on n'ose l'afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on? On imagine un intermédiaire, on s'adresse à l'État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. »

PS: je précise que cet article n'est absolument pas une attaque contre M.Brauner, que je ne connais pas. Son nom n'est ici utilisé que parce qu'il est cité par Les Echos. Je souhaite beaucoup de réussite aux confondateurs de Bistia

4 commentaires

Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
La boîte est au nom de Claude Brauner, sans doute le papa ou le frérot du fondateur. Cela s'appelle du travail au noir. Ou comment contourner la loi... Cela dit, ce n'est pas très malin d'afficher ainsi sa malhonnêteté dans un journal.
à 9:29 PM
 
Blogger Harald a écrit...
Moralement indéfendable, certes.

Mais comment leur en vouloir. Ils ont su tirer parti d'un système ouvert qui privilégie le parasitisme. Aux moins eux le font dans un but louable.
à 10:48 PM
 
Blogger pankkake a écrit...
Je ne vois pas ce qu'il y a de louable, et ça n'est pas une excuse.
à 2:24 PM
 
Blogger Harald a écrit...
Ai-je dit que c'était une excuse ? J'ai beau me relire, je ne vois rien de tel dans ce que j'ai dit. A moins que le sens de "moralement indéfendable" ait subit une altération sans que je ne m'en sois rendu compte.

Si je dis "dans un but louable" c'est qu'à mes yeux deux gus qui montent une boîte sont un poil plus productifs que les parasites qui vivent aux crochets de la communauté sans chercher à bosser vu que le système encourage à la paresse.
à 11:01 PM
 

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