De Bruno à Jean-Marie ou comment le OUI va honteusement l'emporter
On parle toujours des idées reçues. Mais qui donc les distribue ?
Bruno Masure
L'émission Arrêt sur Images de ce 10 Avril 2005 a fait la démonstration éclatante que la presse, dans son ensemble, s'est lancée dans une opération de propagande en faveur du OUI.
Que les choses soient claires: un idiot me répondra certainement que je crois aux complots, à l'existence d'internationales diverses et variées, ou aux alliances secrètes en vue d'imposer ses vues aux peuple français. Il ne s'agit pas de cela.
On sait déjà depuis de nombreuses années que c'est la porosité des milieux politiques et mediatiques, l'homogénéité sociologique des grandes rédactions de presse française, et l'absence totale de concurrence dans les media de notre pays qui révèlent, en période de grande tension politique et surtout électorale, l'extraordinaire uniformité d'opinion des journalistes français.
Nul complot à chercher: c'est le propre de ceux qui succombent aux idéologies dominantes d'être les premiers à clamer leur indépendance d'esprit. D'ailleurs, on peut observer jour après jour, pour des choses qui nous occupent plus particulièrement sur ce blog, que l'anti-libéralisme ou l'anti-capitalisme est l'idéologie dominante dans notre pays, et que les journalistes français pensent, vraisemblablement avec la plus grande bonne foi, comme un seul homme.
Ces journalistes pensent, et diffusent l'information comme un seul homme.
Eric Zemmour, invité de l'émission, l'explique très bien. Il avait déjà, en son temps, dénoncé le tsunami de propagande du 21 avril 2002, jusqu'au second tour qui a suivi: même si il a conduit à un résultat qui m'enchante, il est à condamner vigoureusement.
Regardez donc l'émission, attendez simplement la fin, à partir de la 50ème minute, pour écouter les modes de questionnement des journalistes de l'émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.
Pour les partisans du NON: de l'arrogance et de la condescendance, des ordres de se taire, des rappels à plus de sérieux, des interrogations sur le mode de la peur.
Pour les partisans du OUI: un questionnement mielleux, des plaisanteries complices, une remarque encourageante, des appels à l'Histoire et à la grandeur de la France.
Cela s'appele servir la soupe. Quelquesoit la soupe que l'on sert, cela ne me plaît pas.
Ces journalistes, pour une raison qu'ils ne maîtrisent probablement plus eux-mêmes, cherchent conscienseusement, non plus à casser les arguments du NON comme on l'aurait faite faisait jadis, mais à briser ceux qui portent la campagne du NON.
Le décompte des apparitions mediatiques (et non pas des temps de paroles) par l'équipe d'Arrêt sur Images est éloquent:
Toutes émissions confonduesSi l'on comptabilisait ces éléments en termes d'influence mediatique, en calculant l'exposition du peuple français au OUI et au NON, compte tenu notamment des scores très élevés des journaux télévisés, le verdict serait encore pire. Sans même parler des cas, comme l'émission 100 minutes pour convaincre, où apparaissent parfois en fin d'émission ceux que je me dois désormais d'appeler des dissidents.
- Nombre d'intervenants favorables au « Non » : 29%
- Nombre d'intervenants favorables au « Oui » : 71%
Dans les journaux télévisés
- Nombre d'intervenants favorables au « Non » : 27%
- Nombre d'intervenants favorables au « Oui » : 73%
Dans les émissions politiques (« Question ouverte », « Face à la Une », « France Europe Express », « Le Vrai journal » de Karl Zéro)
- Nombre d'intervenants favorables au « Non » : 30%
- Nombre d'intervenants favorables au « Oui » : 70%
« 100 minutes pour convaincre » (France 2)
- Nombre d'intervenants favorables au « Non » : 50%
- Nombre d'intervenants favorables au « Oui » : 50%
La fin de l'émission est consacrée à la chambre d'enregistrement de la propagande étatique, le CSA. Je passe sur ce point, tant nous savons nous autres libéraux, que ces officines étatiques sont à la solde du Pouvoir. Allez, je le dis quand même: leurs chiffres sont faux, ils refusent toute explication, toute confrontation contradictoire, et ils s'en foutent. Qui le leur reprochera?
A toi qui votera OUI, lecteur, je dis: si tu étais un homme de bien tu dénoncerais cette propagande honteuse. Ne laisse pas seulement les partisans du NON brailler sur leur part de gâteau à laquelle ils n'ont pas eu droit.
Mais je te soupçonne de fermer les yeux sur cet état de fait parce qu'il sert tes intérêts.
Je me trompe, peut-être? Si ce n'est pas le cas, et si j'ai bien raison, alors cette dernière citation est pour toi, en espérant que tu en meurs de honte.
Je passerai toute ma vie à combattre vos idées,
mais je me battrai également toute ma vie pour que vous puissiez les exprimer.
mais je me battrai également toute ma vie pour que vous puissiez les exprimer.
Voltaire
3 commentaires
Honnêtement, les blagues les plus courtes sont les moins longues, alors SVP laisse tomber ton second degré à deux boules, qui me gave en plus.
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