Les va-t-en-guerre
Un article belliciste publié récemment pointait vers un site gore où l'on peut trouver l'intégralité des vidéos de la décapitation des derniers otages américains exécutés. Ceux qui ont l'estomac bien accroché n'ont qu'à suivre ce lien, elles y sont toutes.J'ai pour ma part suivi le lien et assisté à la décapitation au couteau d'Eugène Amstrong. Il est clair que voir des êtres humains (ou prétendus tels) se livrer à un acte d'une telle barbarie est proprement insoutenable.
L'auteur de l'article se sentait du coup autorisé à conclure : "La scène filmée par ces terroristes assassins suscite un ensemble de réactions émotionnelles. Sauf une : laisser leurs crimes impunis.".
Cela veut dire quoi exactement, "laisser leurs crimes impunis" ? Mettre l'Irak à feu et à sang pour retrouver Zarkaoui ? Rabaisser à leur tour les militaires US au niveau de la bête (on a bien vu ce que ça donnait à Abu Ghraïb) pour "leur apprendre à ces salauds d'intégristes" ?
Pour ma part, je n'ai pas ressenti cette réaction-là. Ce que j'ai ressenti au plus profond de moi, c'est la haine de la guerre et des Etats et des organisations terroristes qui la mènent. La tristesse et l'impuissance aussi. Un peu comme le jour où j'ai parlé avec ce soldat israëlien dans un bar du centre de Londres. Il m'a conté son écoeurement face à ce qu'il avait fait lors des batailles contre le Hizbullah auxquelles il avait participées au Sud Liban. Les ordres inhumains qu'il avait suivis ("si vous croisez un blessé, égorgez-le, ça fera un Hizbullah de moins"), les amis qu'il avait vus mourir, son dégoût grandissant. Lorsque je lui ai demandé s'il trouvait dès lors que la paix avec les Arabes était souhaitable, il m'a répondu simplement "Non, ces salauds ont tué mes amis".
"Ces salauds ont tué Amstrong, il faut les éliminer". C'est un peu ce que nous dit notre chroniqueur va-t-en-guerre. Je me demande s'il a un jour dû tuer quelqu'un. Le viser avec son arme, voir le sang jaillir et la vie s'en aller. Une fois, deux fois. Jusqu'à n'être plus qu'une bête, guère plus excusable que les animaux qui ont décapité ce pauvre type. La guerre et la violence, si légitimes soient-elles, nous enlèvent notre humanité. Doucement, jour après jour, le monde bascule dans la folie guerrière.
Moi, la vision de cette vidéo, n'en déplaise à notre chroniqueur assoiffé de sang, l'émotion qu'elle a éveillé en moi, c'est la tristesse et l'amertume. L'amertume de constater qu'il se trouve encore des gens, et ils sont nombreux, pour penser que plus de violence arrêtera la violence.
17 commentaires
Le libéralisme est pour certains à géométrie variable et doit parfois s'effacer pour laisser la place à un atlantisme de bon aloi. Etre du côté des vainqueurs, cela justifie bien quelques sacrifices, n'est-ce pas?
Que l'invasion américaine de l'Irak ne se justifie nullement par la légitime défense ou par la prévention des crimes de Saddam (qui ont eu lieu alors qu'il était financé, soutenu et armé par l'Etat américain et ses affidés anglais et français), on s'en doutait. Pour en être convaincu, je vous invite à faire un petit tour sur:
http://www.robert-fisk.com/iraqwarvictims_mar2003.htm
qui montre quelques images des victimes irakiennes des bombardements US. Tout-à-fait charmant également. Voilà quelques milliers de personnes qui ne bénéficieront jamais de la "libération" de leur pays.
En toute logique, ne faudrait-il pas punir également les responsables de ces massacres^H^H^H^H^H^H^H^H^H
dommages collatéraux?
Voyez-vous, pour moi il n'y a, en fin de compte, aucune différence entre les barbares qui égorgent un pauvre type et un soldat en campagne.
D'abord, ils sont tous les deux persuadés "d'être du bon côté". Ensuite, les soldats finissent de toute façon, si vous leur donner un peu de temps, par devenir aussi bestiaux que ces fous de dieu. La tension permanente, le choc psychologique (refoulé ou non) que cause chaque ennemi tué, chaque ami blessé, tout concourt à les transformer assez rapidement en machines à tuer. Regardez ce qui est arrivé au Vietnam. Regardez ce qui s'est passé en 44, ou dans les tranchées de Verdun. IL n'y a rien à faire, la guerre réduit l'humain au rang de la bête. Ce n'est qu'à ce prix que les soldats sont capables de tuer.
La thèse centrale de ce post est que le meurtre est dégradant, qui que ce soit qui le commet. Je doute fort que Hayek, malgré tout le respect que j'ai pour lui, se soit un jour trouvé face à un homme qui avait perdu le droit à la vie. Il est facile de disserter quand le meurtre reste une option intellectuelle dans la discussion. Par contre, je pense que s'il s'agit de tuer soi-même les choses ont tout à coup l'air beaucoup moins simples.
Prenez par exemple (en cherchant "irak", en reprenant tous les articles écrits par Brolsky01, et en évitant ceux concernant "Chirak") cet article du 27 mars 2003 dont voici un extrait, qui commence lui-même par un extrait d'une dépêche de journal:
"NEW YORK SE COUCHE POUR DIRE NON À LA GUERRE
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté jeudi sur la 5ème Avenue de Manhattan, des dizaines d'entre elles s'allongeant sur le bitume pour protester contre la guerre en Irak. Environ 150 protestataires ont été interpellés par la police pour avoir refusé de se lever."
Commentaire de Brolsky01:
"New York ne compte donc pas plus de quelques centaines d'habitants ? Par ailleurs, là comme en Irak, les opposants sont emmenés par la police. Pour être, comme chez Saddam, déportés dans des camps ? "
Mon commentaire: l'auteur commence par critiquer le biais de la presse française. Jusque là, pas de problème. Mais la suite? Quel est le rapport entre une protestation à New-York et la dictature de Saddam? Saddam a-t-il ou pouvait-il, comme certains Américains le croyaient, lancer une attaque sur New-York? Etions-nous sous la menace imminente de sa dictature?
En fait, cette réference permanente à la dictature de Saddam, c'est surtout un moyen pour le régime corrompu de Bush de se poser en fervent défenseur des libertés, c'est à dire à l'opposé de ce qu'il est réellement.
Si on y réfléchit, en quoi la dictature de Saddam, en fait complice des régimes étatiques corrompus des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et d'autres, justifie-t-elle le bombardement de ses victimes? En quoi justifie-t-elle l'embargo de l'UN, dont on sait qu'il a plus durement touché la population civile que Saddam lui-même?
Un autre exemple des procédés minables de Brolsky01 pour encenser cette guerre. Dans le même article, encore une dépêche de journal:
"RAFFARIN S'ATTENDAIT À UNE AUTRE GUERRE
"Jean-Pierre Raffarin a déclaré jeudi que la guerre en Irak ressemblait aux conflits les plus "affreux" du XXème siècle et non pas, comme "certains s'y attendaient", à une "guerre technologique du XXIème siècle".
Commentaire de Brolsky01: "Raffarin confond-il propagande et réalité, ou est-ce au travers d'une bouteille de cognac vide qu'il regarde ce qui passe à la télévision ?"
Traiter un opposant à cette guerre d'alcoolique, c'est vraiment une insulte à notre intelligence.
Réflechissez-y: Hayek n'a pas pu émettre l'idée que vous lui attribuez, car elle équivaut à la négation du libéralisme et de l'universalité des droits. Peut-être Rothbard a-t-il justifié la légitime défense, mais certainement pas en ces termes. Vous avez effectivement le droit d'empêcher une agression au nom de la résistance à l'oppression, mais l'agresseur conserve bien évidemment tous ses droits.
Un type avec une arme, quelque soit la cause pour laquelle il combat, est un type qui commet des meurtres. Apres quelques meurtres, son sens du bien et du mal se modifie, pour faire face au traumatisme que représente le fait de prendre une vie, quelle qu'elle soit. Un soldat est une machine à exécuter les ordres et à tuer. C'est comme ça, et le phénomène est même tellement connu que l'armée américaine dispose de psychologues pour offrir une petite thérapie aux soldats qui rentrent au pays après quelques mois dans une zone de combat. C'est une expérience tellement traumatisante que ce soldat dont je parle dans mon post a dû partir faire un tour du monde pour prendre le temps de réfléchir et d'accepter ce qu'il a fait. Et il m'a expliqué qu'il était loin d'être le seul. De nombreux israëliens, après leur "service militaire" (trois ans dans les zones de combat), éprouvent le même besoin. Et j'aime autant vous dire que ce type était vraiment complètement à côté de ses pompes quand je l'ai rencontré.
Vous allez vraiment me faire croire que vous pensez que le soldat américain, malgré ce qu'il vit, est un modèle d'altruisme et d'abnégation, toujours capable de rester calme, qui jamais ne s'égare ou ne commet de bavures ?
"Auriez-vous un passage ___clair___ où le fameux Brolsky ___justifie___ l'invasion ? "
Une apologie n'a pas à être claire, ni même directe.
Lorsque l'on se livre à un dénigrement systématique des opposants à cette invasion sans jamais critiquer, ne serait-ce qu'une seule fois, les bellicistes, lorsque l'on se sert d'une façon morbide d'actes de terrorisme de quelques illuminés (d'ailleurs commis en réaction à l'invasion) tout en passant systématiquement sous silence les atrocités commises par les troupes U.S, on commet indéniablement une apologie. En négatif et de façon masquée, sûrement, mais une apologie quand même.
""L'agresseur conserve tous ses droits" est totalement illogique. " Dans ce cas, c'est le libéralisme qui est illogique. Le libéralisme est bel et bien fondé sur l'universalité des droits, c'est à dire sur l'idée que ceux-ci sont valables pour tous, partout et tout le temps, et sur la logique.
Quel serait l'intérêt de droits qui pourraient vous être retirés sous un prétexte, quel qu'il soit? Qui déciderait des prétextes valables? L'Etat? Le tribunal, peut-être mais lequel? La majorité des gens? Le roi? Toutes ces solutions mènent plus ou moins rapidement à la dictature.
Votre exemple sur la légitime défense est particulièrement intéressant. Même dans les tribunaux de l'Etat, vous devrez faire la preuve que votre vie était effectivement mise en danger pour pouvoir invoquer la légitime défense. La famille de votre agresseur peut donc très bien vous poursuivre en justice, c'est bien la preuve que les droits de l'agresseur restent valables.
Quant au caractère belliciste du post, je pense que Sous-Commandant Marco a répondu mieux que je ne l'aurais fait à votre affirmation. Je crois à la division du travail, par conséquent vous m'excuserez de ne pas dupliquer ses arguments, auxquels vous n'avez toujours pas répondu de façon satisfaisante. Maintenant, si vous voulez, je peux faire un copier/coller de son intervention.
Citation : "Donc, si je vous suis, un type avec une arme est _automatiquement_ un type qui commet des meurtres ? "
J'ai la faiblesse de croire que quand il porte un uniforme et quon l'a envoyé en pays étranger à laquelle le commandant en chef de son armée a déclaré la guerre, ce n'est pas pour distribuer des bonbons aux petits enfants. Mais vous avez raison, je dois certainement voir les choses en noir, si ça tombe les soldats US sont vraiment là pour distribuer des bonbons.
Citation :
"Ainsi, le sens du bien et du mal se modifie si facilement ? Mais c'est merveilleux, on va enfin pouvoir modeler l'homme selon nos envies ! Dire que c'est si facile, et que personne n'y soit encore arrivé."
Je n'apprécie guère votre fâcheuse tendance à dénaturer mes propos. Oui, dans le cas précis d'un individu entraîné à tuer (c'est finalement ce qu'on demande à un soldat, non ?), le traumatisme psychologique d'avoir tué finit effectivement par y arriver. Vous passez sous silence l'exemple vécu que je vous ai donné.
Citation :
"Et vous, essayez-vous de me faire croire qu'il est éternellement égaré, et qu'il ne commet que des bavures ? "
Avez-vous été jeter un oeil aux photos vers lesquels Sous-Commandant pointe fort obligeamment ? A moins que je ne me trompe, les dizaines de femmes et d'enfants blessés qui y sont représentés ressemblnt fort à des bavures, non ?
Citation :
""Un soldat est une machine à exécuter les ordres et à tuer."
Comme déjà dit, vous avez la généralisation aisée. Malheureusement, comme le disait Werner Heisenberg, plus on généralise et plus les réponses sont claires, mais moins elles sont exactes."
Hmm, bien sûr. Pourriez-vous m'expliquer à quoi on entraîne le soldat, si ce n'est à tuer ?
Allez, pour vous faire plaisir, un autre petit exemple. J'ai rencontré récemment un ancien "Navy Seal", l'unité d'élite de l'armée américaine. A côté de ces gars-là, les Marines ont l'air de bisounours. Et bien ce brave homme me parlait sans remords des dizaines de types qu'il avait torturés et tués en Colombie. Il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup de remords. En-dehors de dela, c'était un type très nervux avec une forte propension à régler les conflits de manière violente. Aucun rapport de cause à effet, j'en suis persuadé.
Tiens, et à propos des traumatismes subis par les soldats, voici quelques liens :
Article de Libération sur les soldats israëliensLe site des Vétérans Anonymes parle du SSPT (syndrome de stress post-traumatique)
Petit extrait de l'article :
"Toutes les études concluent que les soldats ayant participé à la guerre du golfe ont présenté des signes et symptômes très divers, de nature essentiellemnt fonctionnelle, avec une fréquence notablement (et statistiquement significative) plus grande que celle des témoins.
Ces signes très divers (plus d'une cinquantaine de signes sont notés) sont souvent relatifs à une fatigue chronique, une symptomatologie dépressive et à ce qu'il est parfois convenu d'appeler les symptômes de « stress post-traumatique ».
Cependant, les divers auteurs ont étudié les principaux symptômes des différents appareils, allant de la douleur thoracique aux troubles visuels en passant par les différents troubles cognitifs ou psychologiques. Dans la plupart des cas, les vétérans de la guerre du Golfe présentaient une fréquence de signes plus élevée que les sujets témoins.
Ces nombreux signes et symptômes ont été regroupés par différents auteurs selon des catégories variées.
Dans le cadre des CDC, Fukuda a proposé une approche clinique, en retenant la présence de fatigue, de troubles mnésiques ou de concentration, des troubles de 1 'humeur, des troubles du sommeil, des arthralgies ou des raideurs articulaires (Fukuda, 1998). Dans un second temps, ce même auteur a proposé un regroupement différent, en ne retenant que :
fatigue,
troubles cognitifs, troubles de mémoire ou de concentration et troubles de l'humeur (vécu dépressif, anxiété, insomnie),
troubles musculosquelettiques (arthralgies, myalgies et raideurs articulaires).
Une autre définition, élaborée par le Département de la Défense Américain, a été utilisée par Haley (Haley, 1997). Pour cette définition, un vétéran devait avoir été sur le théâtre des opérations entre le 8 août 1990 et le 31 juillet 1991, présenter un s)mptôme ne répondant pas à une maladie connue et présenter au moins 5 des 8 signes ou symptômes suivants :
fatigue, arthralgies, maux de tête, diarrhée intermittente non sanglante, plaintes neuropsychiques à type de perte de mémoire, difficulté de concentration, dépression ou irritabilité, troubles du sommeil, fébricule, amaigrissement.
"
Vous citez 4 articles du site d'où a été extrait l'article initial, écrit par Brolsky01, qui a engendré cette polémique.
Le premier a été écrit par Brolsky01 en juillet 2002, à une date où à peu près personne ne parlait de guerre en Irak. George Bush ne pouvait donc pas être considéré comme un belliciste à l'époque, mais peut-être Brolsky01 a-t-il des dons de prescience?
Qui plus est, cette critique ne porte pas sur la guerre en Irak elle-même (comment le pourrait-elle?) mais sur les relations avec Israel, l'Egypte et L'Arabie Saoudite. Depuis la guerre en Irak, les relations des USA avec l'Egypte ou l'Arabie Saoudite ne sont plus aussi chaudes. Gageons que cela satisfait plutôt Brolsky01, au point que vous ne trouverez plus une critique de Bush par Brolsky01 après que la guerre en Irak ait été à peu près certaine.
Le second et le troisième articles ont été écrits non pas par Brolsky01, mais par Lector.
Le quatrième a été écrit par Thoreau, toujours pas par Brolsky01.
Il ne m'a pas fallu plus de 5mn pour vérifier tout cela.
Je maintiens donc que Brolsky01, en ne montrant que le revers de la médaille (la paille dans l'oeil des opposants ou la dictaturee de Saddam, par exemple), fait l'apologie de la guerre en Irak. Je m'interroge aussi sur sa fascination morbide pour les actes de terrorisme et son admiration de la force militaire des Etats-Unis, et je pense qu'il tombe dans le travers décrit par RonnieHayek dans l'article précédent: la fascination pour la puissance.
Vous avez émis l'hypothèse que je suis peut-être un menteur et un propagandiste. Au vu de la qualité de votre réponse (plutôt nulle, reconnaissez-le), il me serait facile d'exiger de vous des excuses. Comme cela serait assez ridicule, je vous conseillerai plutôt de prendre un peu plus de temps à relire vos articles et à ne pas laisser la radicalité de vos convictions prendre le dessus sur votre raison.
Sur les fondements du libéralisme et l'universalité des droits, je ne vous ferai pas l'injure de me prétendre plus libéral que vous, d'autant plus que je ne retrouve pas l'article remarquable sur l'universalité des droits, que j'ai lu il y a 6 mois. Je vous pose une simple question: quelle entité décide de la durée de validité de nos droits? Qui décide qu'"un tueur perd son droit à la vie"? Même si c'est Hayek ou Rothbard (idoles de beaucoup sur ce forum), nous ne vivons pas sous leur dictature, donc cette idée peut être remise en cause.
Je pense pour ma part que vous faites erreur et sur la citation de Hayek et sur la nature de la légitime défense. Un agresseur doit s'attendre à ce que sa victime se défende (puisque nous avons tous le droit de le faire) et, s'il est tué par légitime défense, c'est de sa faute, un peu comme un accident finalement.
D'ailleurs Bastiat dit quelque part que la seule justification de l'Etat est d'organiser la légitime défense.
Le quatrième article sur l'Irak cité par Libertaryan, le comparant avec l'ex-Yougoslavie, a été écrit par Brolsky03. Est-ce la même personne que Brolsky01? On peut en douter et de toute façon, ce n'est pas une critique de la guerre en elle-même.
C'est le cinquième article cité par Libertaryan (qui décidément ferait bien de vérifier) qui a été écrit par Thoreau.
Cordialement,
Sous-Commandant Marco
Le terroriste est conditionné à tuer par l'idéologie islamiste.
Le soldat US est conditionné à tuer par la propagande étatique: les armes de destruction massive, le 11 septembre et les liens avec Al Qaeda, l'imminence d'une attaque de l'Irak sur la Californie (comme l'annonçait une Américaine interrogée dans un micro-trottoir par Fox News) justifient la "défense du pays". Comme ces mensonges ne sont pas suffisants, l'obtention de la nationalité américaine ou d'une bourse pour aller à l'université convainquent les réticents. Au moment où des ordres imbéciles leur seront criés dans les oreilles, combien serreront les dents en pensant à leur futur passeport ou leur diplôme plutôt que de refuser d'obéir?
Le terroriste dépose une bombe et la regarde exploser en étant bien à l'abri. Il exécute un homme sans défense avec un couteau de cuisine.
Le soldat US appuie sur un bouton pour déverser des tonnes de bombes ou des dizaines de balles sur une population sans défense. Il le fait en restant relativement à l'abri: le rapport du nombre de victimes entre l'armée US et les Irakiens est de 1 à 50. Et puis on pourra toujours se retrancher derrière l'obéissance aux ordres, n'est-ce pas?
Si vous en doutez, lisez l'article suivant:
http://www.realcities.com/mld/krwashington/9753303.htm
Si l'Etat US n'avait pas entretenu de relations contre-nature avec le régime dictatorial de l'Arabie Saoudite, y aurait-il eu Bin Laden? Si les USA n'avaient pas envahi l'Irak, y aurait-il eu Al Zarqawi?
Il n'est évidemment pas question de mettre un signe égal entre le terrorisme et l'Etat. Peut-on comparer la peste et le choléra?
Il s'agit de dénoncer l'engrenage étatique infernal qui a amené à tout cela. Pour en sortir, il ne faut pas continuer à faire tourner l'engrenage dans le même sens, mais en sens contraire: moins d'Etat.
"EN fait je me rends compte que votre problème est que vous fourrez tous les gens dans le même sac. Les soldats ? Tous des types assoiffés de sang qui ne pensent qu'à tuer des petits enfants blonds. Voilà qui simplifie la vie !"
Je reviens au raisonnement de départ, que vous n'avez toujours pas réfutée de façon crédible. Une armée - qui est un corps composé de soldats - a généralement pour principal objectif d'aller envahir sur l'ordre de l'Etat auquel elle appartient un territoire donné. Son second objectif, probablement identique en termes d'importance, est de défendre un territoire donné contre une invasion. Dans les deux cas, cela signifie éliminer le soldat d'en face. Donc le tuer. Par conséquent, une armée bien entraînée est une armée dont les soldats sont capables de mettre rapidement et efficacement hors de combat (tuer ou blesser serieusement, donc) l'unité adverse à laquelle ils sont confrontés. Point barre. Ergo, les militaires sont des tueurs. Je n'ai pas dit que c'était des brutes assoifées du sang de petits enfants blonds, mais des gens qu'on a entraînés à tuer.
Si suffisamment de psychologues s'intéressent au problème et que les associations de vétérans de guerre trouvent nécessaire d'organiser en leur sein des séances de psychothérapie, je pense ne pas m'avancer beaucoup en affirmant qu'une part importante des militaires ayant "connu le feu" en restent marqués psychologiquement. Les situations de stress intense auxquelles ils sont soumis ainsi que leur entraînement les prédispose dès lors à tirer sur tout ce qui bouge (ou ne bouge plus, ou alors plus très bien). Je vous précise également que le problème du stress post-traumatique des soldats est connu et traité dans l'armée américaine depuis la seconde guerre mondiale. Les soldats de Tsahal souffrent du même symptôme, ainsi qu'en témoigne le témoignage (que vous n'avez pas contesté) ainsi que divers liens. On apprend dans ces liens que Tshal envisage même de traiter les militaires démobilisés au cannabis pour les aider à surmonter leur stress post-traumatique.
Quand au Navy Seal en question, loin d'être prédisposé à être une brute, la personne en question est médecin anesthésiste et pratique actuellement aux USA dans un hôpital. Il était "spécialiste des interrogations chimiques", un doux euphémisme pour les tortures au penthotal et autres drogues du style. Il n'en reste pas moins que son expérience se reflète dans son caractère, il s'agit d'une personne qui, en-dehors des situations professionnelles, est très rapidement stressée. VOus remarquerez que c'est précisément le symptôme que l'on décrit dans les articles sur le syndrôme de stress post-traumatique. En-dehors de cela, il s'agit d'une personne tout à fait charmante.
http://www.freegoat.org/index.php/2004/03/28/3-QuestceQueLeLiberalisme
Je cite:
"Donc, pour que le Droit ait du sens, il faut qu'il soit indépendant des lois, indépendant de son application, non-contradictoire, universel. "
Ce n'est pourtant pas Bush qui à déclenché la guerre ne 11 septembre 2001 !
Il était évident que des pays arabes allaient morflés, car il n'y a tout simplement pas d'autre solution. Mais les crimes d'Alquaida auraient lieux (ont lieux) ailleurs qu'en Irak de toute façon. Simplement, en Irak cela à l'avantage que les Islamistes tuent surtout des arabes. Ce qui finira bien pas retourner la rue arabe d'Alquaida.
J'ai pour habitude de tenter d'être le plus précis possible dans mes propos.
J'ai mis en cause l'"Etat US", pas les Etats-Unis eux-mêmes. Les Américains en général ou GW Bush en particulier ne sont pas responsables des événements du 11 septembre. Encore que la négligence de Bush me paraît hautement condamnable, pour quelqu'un qui est si féru de sécurité.
Ma position est la suivante, en plus détaillé.
Le but premier de Bin Laden, c'est de prendre le pouvoir en Arabie Saoudite et dans la région. Or l'Etat américain (et ses complices français et anglais, cela va de soi) permet à la dictature saoudienne de se maintenir au pouvoir depuis 1945, notamment par la fourniture massive d'armes et la présence de soldats sur place. En contrepartie, l'Arabie Saoudite fournit du pétrole bon marché aux USA. Ces éléments, mis en avant par la propagande de Bin Laden, ont permis au terrorisme d'Al Qaeda de prospérer. Tout ceci est aisément vérifiable.
De la même façon, l'invasion de l'Irak est du pain bénit pour Al Qaeda. C'est la preuve que la politique de l'Etat US n'a pour but que de se procurer du pétrole à vil prix, quitte à massacrer les populations civiles. Il suffit de comparer les chiffres des victimes civiles de chaque côté: 11 septembre et invasion de l'Irak, pour comprendre que nous sommes dans un engrenage infernal.
Qui sème le vent récolte la tempête, dit le proverbe.
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