Les mots et les choses
Si l'amalgame est généralement fait entre "capitalisme" et "impérialisme", cela est dû certainement à l'ignorance ou, dans le chef de certains idéologues, à la mauvais foi pure et simple. Cependant, cette confusion est également entretenue par plusieurs défenseurs autoproclamés du marché. Je pense notamment à l'American Enterprise Institute et d'autres think tanks présumés pro-market.Faut-il rire ou pleurer en lisant, par exemple, qu'"aucune autre administration que celle de Bush n'a pleinement satisfait les partisans du libre-échange" ?
En réalité, il s'agit d'organisations institutionnelles vendant leurs conseils au gouvernement - conseils orientés vers davantage d'étatisme. Mais elles dissimulent leur véritable objectif sous de grands slogans comme "liberté d'entreprendre", "prospérité", ou "défense de la propriété privée". Comme le relève Robert Higgs, les intellectuels conservateurs qui soutiennent la guerre se contredisent s'ils prétendent l'approuver au nom de l'extension du libre-échange.
Il ne faut, enfin, pas oublier que la croissance de l'Etat américain (comme d'autres, d'ailleurs) s'est accélérée à la suite de diverses ententes conclues avec certaines grandes entreprises: la fameuse alliance Big-Business-Big Government est toujours en vigueur.
Quand nous défendons la liberté, prenons donc bien garde à ne pas opposer le mot à ce qu'il désigne.
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