Super Size Constantin
Il me faut bien l'avouer, je suis un grand amateur de junk food. Mais, tant qu'à faire, aux délicatesses importées d'Outre-Atlantique je préfère les "crasses" maison que sont les "frites à 50", le Poulycroc et autres Fricandelles.Inspiré sans doute par la vision de Super Size Me, je me suis mis en tête ce soir à la pause-bouffe de la répétition du trio de blues dans lequel j'officie de me lancer un défi Junk Food. Comme souvent, nous nous sommes donc retrouvés, mes compères et moi, au "Snack de la Reine", situé avenue de la reine à Schaerbeek, un sympathique établissement tenu par un non moins sympathique indépendant d'origine turque du nom de Selçuk.
Selçuk excelle dans la préparation des carbonnades à la flamande, dont la sauce - fait bien connu des habitués de la place Jourdan - nappe avec délicatesse un bon gros paquet de frites. Seulement ce mets-là est à la portée de tous les palais. Ce soir, mû par un instinct kamikaze digne de Spurlock, j'ai donc opté pour la bombe à neutrons gastrique : la grande frite (celle à 60) généreusement arrosée de sauce carbonnade ET nappée de sauce samouraï. Je précise à l'intention de nos amis français qui ignorent tout de la gastronomie junk food à la belge que la sauce samouraï est un divin mélange de mayonnaise et de pili-pili. Avec un petit poulycroc pour accompagner ça, et un yaourt salé à la turque pour faire descendre le tout.
Et bien, je vous l'avoue, j'avais comme un poids sur l'estomac en sortant de chez Selçuk. "Ca doit être le yaourt", me suis-je dit en mon fort intérieur. "Rien de tel qu'une bonne Jupiler pour remettre un peu d'ordre dans tout ça". Direction donc le Night-Shop de l'avenue de la reine, qui doit être le seul night-shop au monde dont le propriétaire accueille ses clients dans un "pin-stripe suit" que ne dédaignerait pas un banquier londonien. Et de fait, deux canettes de 50cl et quelques rots plus tard, tout rentrait dans l'ordre et la musique fut à nouveau dans ce loft situé à quelques pâtés de maison de là, à vingt mètres environs d'une mosquée fondamentaliste (je vous dis pas les problèmes de parking le vendredi). Vous voulez que je vous dise ? Morgan Spurlock est vraiment une tapette !
5 commentaires
Le problème est d'autant plus criant là-bas que les prix pratiqués par les établissement de restauration rapide sont très attractifs, ce qui les rend particulièrement intéressants pour les gens qui ont un revenu modeste. J'ai effectué récemment un séjour "low budget" d'un mois en Floride. Bien que soucieux de ma santé, je l'étais également de mon portefeuille, car mes moyens n'étaient pas énormes. La chaîne de hamburger "Checkers", présente en Floride principalement, proposait deux "Pepper Jack Cheese" - des doubles cheeseburger avec crudités et sauce piquante - pour seulement trois dollars. J'en ai rapidement fait mon repas de midi habituel. Avoir l'estomac calé pour le reste de la journée pour seulement quatre dollars (si on ajoute la boisson et les taxes) incite souvent à jeter au vent la prudence en matière diététique. Cela dit, je ne prenais par contre pas de frites (pour un belge, les frites américaines sont proprement immangeables. D'autre part, je prenais systématiquement des fruits au petit déjeuner et j'essayais de manger régulièrement des légumes et des crudités pour compenser, et je faisais deux ou trois heures de vélo par jour, le vélo étant un moyen de déplacement peu onéreux. Mais tout le monde n'a hélas pas deux heures de sa journée à "perdre" ainsi.
La critique d'une oeuvre, quelle qu'elle soit, ne doit pas perdre de vue le public auquel elle s'adresse, sous peine de manquer de perspective.
Pourtant, les principales erreurs que commet Spurlock sont le manque d'exercice et le grignotage. Il ferait mieux de critiquer ces erreurs, bien plus fréquentes, plutôt que diaboliser la consommation de repas géants, servis uniquement sur demande. A quand "underexercise me" ou encore "Overmunch me"?
Il n'y a qu'à voir le titre de l'émission de France 2 de lundi soir pour comprendre que nous avons à faire une véritable hystérie: "Manger tue".
Dans la même veine:
-respirer tue. A forte dose, l'oxygène est un poison.
-dormir tue. Beaucoup de gens meurent pendant leur sommeil.
-le lait tue. Tous les gens qui meurent (et il y en a beaucoup) ont consommé du lait dans leur enfance.
-le lièvre et la tortue. On ne sait pas pourquoi, mais ce doit être encore être un coup des capitalistes américains. Les journalistes de France 2 sont déjà sur le qui-vive, au cas où il y aurait matière à critiquer la mondialisation des lièvres.
Seule le ridicule ne tue pas, hélas.
Au fait, qu'est-ce qu'un poulycroc? Un humble mangeur de grenouilles et d'escargots, habitant très au sud de la Loire, est-il suffisamment subtil pour accéder à cette suprême connaissance?
L'objectif est de se placer dans les conditions du ricain de base avant de tenter l'expérience. Peut-être commet-il l'erreur de ne pas assez insister ensuite sur la nécessité d'activité physique.
Melodius, certains faits que vous citez sont inexacts. Le poulycroc, de son vrai nom Kipcorn, est un produit de la firme nééerlandaise Mora. Il s'agit d'une saucisse qui effectivement contient de la viande de poulet, mais elle est mélangée à du maïs. Le tout est enrobé de chapelure. On cuit le poulycroc dans la friteuse à 180 degrés. C'est délicieux avec une petite sauce samouraï.
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