24.11.04

Etat=mafia ?

Il est d'usage entre libertariens de comparer l'Etat à une mafia. Pourtant, après réflexion, il me semble que la première organisation est encore pire que la seconde. Ainsi, généralement, lorsque des mafias se font la guerre, ce sont les porte-flingues et leurs parrains qui se font buter (revoir notamment Les Tontons flingueurs, plus ludique que The Godfather). En outre, les villes qui les abritent ne sont pas atomisées non plus que leurs concitoyens.

Un Etat est encore plus criminel qu'une mafia, car cette dernière n'a pas la prétention de contrôler toute notre existence; l'Etat, si. La mafia est un club criminel qui ne cherche pas à enrôler tout le monde sous sa bannière. L'Etat n'est pas un club (l'organisation étatique est un peu compliquée que cela) et cherche à encadrer le plus de gens possible à travers ses innombrables autant que consubstantielles infractions au Droit.

Surtout, une mafia ne commet pas de crimes en prétendant agir pour le droit et la justice. L'Etat, oui.

6 commentaires

Blogger RonnieHayek a écrit...
Excellent complément d'analyse, n°3 ! Merci pour ce brillant commentaire.
à 11:31 PM
 
Blogger Chitah a écrit...
Dans le cas de la guerre contre le terrorisme, il serait outrancier de dire que le gouvernemen américain a créé stricto sensu le djihadisme mondial, en plus d'être imprécis et faux.
En revanche, que l'émergence du djihadisme ait été encouragée pour accomplir les basses oeuvres en Afghanistan, et que les moujahidines en question se sont ensuite évaporés dans la nature, est plus qu'un fait.

De même, pour la guerre contre la drogue (c'est encore d'actualité) à la grande époque 70-90, qui a inspiré tant de films mettant en scène la DEA, on retrouve des choses tout à fait similaires: des agences de renseignements étatiques qui se livrent à des trafics divers pour des financement d'opérations.
à 12:48 AM
 
Blogger Chitah a écrit...
Dans le cas de la guerre contre le terrorisme, il serait outrancier de dire que le gouvernemen américain a créé stricto sensu le djihadisme mondial, en plus d'être imprécis et faux.
En revanche, que l'émergence du djihadisme ait été encouragée pour accomplir les basses oeuvres en Afghanistan, et que les moujahidines en question se sont ensuite évaporés dans la nature, est plus qu'un fait.

De même, pour la guerre contre la drogue (c'est encore d'actualité) à la grande époque 70-90, qui a inspiré tant de films mettant en scène la DEA, on retrouve des choses tout à fait similaires: des agences de renseignements étatiques qui se livrent à des trafics divers pour des financement d'opérations en évitant de demander au Congrès, très pointilleux sur ces histoires.

Le crime appele le crime, une fois qu'on a le doigt dans l'engrenage, après tout, pourquoi s'arrêter?

Pour nos lecteurs qui ne seraient pas anarchistes, je recommande de se poser les questions suivantes:
Y-a-t-il une morale de l'action de l'Etat, au moins une esquisse, un code de conduite? Quel est-il? Est-il fiable?
Les manques de l'Etat sont-ils des évènements normaux et attendus, ou sont-ils des accidents, ou des dévoiements de la fonction d'origine?
à 12:52 AM
 
Blogger Octavius a écrit...
Petit jeu : quelle est l'organisation à la base des faits suivants :

- déportations de juifs en camps de concentration
- largage de bombe atomique sur hirochima
- implantation de centrales nucléaires de part le monde
- 1ère guerre mondiale
- 2ème guerre mondiale
- racket de plus de la moitié du fruit du travail
- proxénétisme
- traffic de drogues
- tromperie sur la marchandise
- déplacement de population
- envoi d'opposants en asile psychiatrique
- mise en place d'outils de limitation des déplacement des individus
- embrigadement forcé de soldats
- organisation de pénurie et de famines

et j'en passe
à 8:17 AM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
En fin de compte, les seules différences entre la mafia et l'Etat sont les épreuves des concours d'entrée.

Pour la mafia: création de menaces efficaces, techniques de racket, aptitude au tir, port de costumes à rayures, de chapeaux mous et de chaussures bicolores, gestion de comptabilité occulte, fabrication de faux billets, raffinage de stupéfiants, ablation de l'auriculaire, etc...

Pour l'Etat: rédaction de documents administratifs, techniques de taxation, aptitude au tir, port d'uniforme, de bérêts et de brodequins, gestion de comptabilité publique, fabrication d'Euros, détection de stupéfiants, ablation du cerveau, etc...

Finalement, je retire ce que j'ai dit: à part la couleur des chaussures, l'organe à amputer et le stade d'intervention dans le trafic de drogue, il n'y a pas de différence.
à 4:20 PM
 
Anonymous Anonyme a écrit...
A propos des Etats qui provoquent des morts civils, la question n'est pas aussi simple. L'inverse de cet Etat de fait n'est pas forcément l'anarchisme, rappelez-vous ce qui se passait avant la démocratie, au moyen âge : les civils étaient protégés par les seigneurs contre un impôt, ce qui ressemble effectivement à un système mafieux, et en échange le seigneur se chargeait de la guerre. L'Etat est-il un pas en arrière ou un pas en avant par rapport à ce passé ? L'Etat fait se battre les individus qui le compose, et non plus une classe guerrière, c'est un des fondements de la démocratie. C'est parce que le peuple à une force militaire qu'il a le pouvoir de prendre des décisions, de simples civils doivent obéir face a un pouvoir armé, mais s'ils sont eux-même le pouvoir armé, ils peuvent prendre des décisions. Les mafia sont des gens armés parmi des civils, ils ne demandent donc pas leur avis à la population. L'Etat démocratique à l'avantage de demander la protection a son peuple et non l'inverse, ce qui fait que le peuple n'est pas esclave. Donc selon moi un Etat non démocratique est exactement comme une mafia, en plus gros et plus puissant, mais un Etat démocratique, si destructeur soit-il, est tout de même toujours "meilleur" ou moins pire qu'une mafia.
à 12:32 AM
 

Enregistrer un commentaire

<< Retour à l'accueil