15.7.06

Bolcho un jour, bolcho toujours

Il semble que David Horowitz, le célèbre commentateur néoconservateur, ait conservé de son passé communiste le goût pour l’invective infamante. En témoigne ce billet d’humeur où il nous refait le coup du " avec nous ou contre nous " cher à tous les révolutionnaires totalitaires. Plus particulièrement, il s’en prend ici au Saint-Siège, qu’il accuse de se livrer à l’antisémitisme le plus odieux. Or le Vatican n’a fait que déplorer les victimes civiles causées par l’attaque militaire israélienne que le Saint-Siège juge disproportionnée. Pour le polémiste néocon, c’est déjà trop : exprimant une telle opinion, l’Eglise se met forcément au service de nouveaux Hitler, pas de doute là-dessus ! De surcroît, il laisse entendre que ce ne serait pas la première fois ; comme si le Vatican s’était réellement rendu complice des bourreaux nazis.

Pour rappel : le torchon de l’idéologue national-socialiste Alfred Rosenberg, Le Mythe du XXe siècle fut mis à l’index en 1934 ; l’encyclique Mit Brennender Sorge (à l’élaboration de laquelle participa le cardinal Pacelli, futur Pie XII) condamna dès 1937 le racisme d’Etat, comme le fit deux ans plus tard Summi Pontificatus ; pendant la guerre, Pie XII intervint discrètement pour sauver des dizaines de milliers de juifs traqués par les nazis (lesquels avaient d’ailleurs préparé un plan pour enlever le Saint-Père, devenu trop gênant à leurs yeux). Enfin, à travers l’Histoire, n’oublions jamais que les politiques les plus criminelles contre le peuple juif furent le fait des princes civils, non de l’Eglise.


Préférant fustiger le "peu recommandable" bilan du Vatican, D. Horowitz feint d’oublier que, peu après la fin de la 2e guerre mondiale et la découverte du génocide perpétré par les totalitaires nationaux-socialistes, le grand Rabbin d’Israël et le secrétaire général du Congrès juif mondial manifestèrent une reconnaissance infinie à celui qu’ils considéraient comme un Juste. Plus encore, le grand Rabbin de Rome se convertit au catholicisme en choisissant comme nom de baptême "Eugenio" (prénom civil de Pie XII-Pacelli) pour témoigner de sa profonde gratitude. Seulement voilà : à la différence de ce folliculaire bolchevique, ces personnalités étaient motivées par la manifestation de la Vérité. Le polémiste de FrontPage, semblable à Staline et son célèbre "Le Pape, combien de divisions ?", ne comprend pas ce qu’est la force morale, tant il est habitué à se prosterner devant la puissance étatique implacable et la loi du plus fort. Bolcho un jour, bolcho toujours.

5 commentaires

Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
A la fin de son article, Horowitz fait à l'avance peser l'échec inéluctable de cette nouvelle guerre sur ceux qui y sont opposés. Où l'on voit que l'invective s'accompagne aussi de l'irresponsabilité. Classique.
à 4:46 PM
 
Blogger Chitah a écrit...
Hallucinant, cet article sans aucun fait, sans aucune mise en perspective, n'est qu'un édito dégoulinant de haine.

La sinistre Ann Coulter officie également dans ce torchon, qui ressemble de plus en plus à un blog commun que je ne citerai pas :
When I told a New York Observer reporter that my only regret was that Timothy McVeigh didn't hit the New York Times building, I knew many would agree with me – but I didn't expect that to include the New York Times. And yet, the Times is doing everything in its power to help the terrorists launch another attack on New York City.
à 5:39 PM
 
Blogger RonnieHayek a écrit...
Ann Coulter a le style ordurier, le manque de retenue et l'absence totale d'éthique du discours qui caractérisent tous ces faux "conservateurs" américains. Pas étonnant qu'Horowitz la décrive comme un "trésor national" (sic). Voir ici : http://mediamatters.org/items/200606090003
à 11:24 AM
 
Blogger xavdr a écrit...
Effectivement, cette diatribe acrimonieuse contre le Vatican (à grand coup de références biaisées sur WW2) ressemble beaucoup à un mauvais réflexe de David HOROWITZ sous le coup de l'émotion.

Pour autant c'est manichéen et absurde de le qualifier de Bolchevick.

Israel a mené la guerre au Liban après avoir été frappé à de nombreuses reprises par des missiles du Hezbollah lancés à partir du Liban et livrés par l'Iran via la Syrie avec l'aide de formateurs et conseillers iraniens au Liban, sans que le gouvernement libanais n'aie pris ses responsabilités pour neutraliser ces agressions en provenance du Hezbollah et de l'Iran agissant depuis le territoire libanais.

En l'état de mes modestes connaissances géopolitiques et militaires, je suis donc en partie perplexe et puis donc comprendre les positions de fond d'Israel, de Horrowiz aussi bien que du Vatican sur ce conflit.
à 5:56 PM
 
Blogger xavdr a écrit...
J'ai laissé la semaine dernière un commentaire critique mais appaisant sur le blog de Horowitz en réponse à son billet d'humeur.

Il semble que depuis le billet d'humeur ait été oté du blog !
à 6:27 PM
 

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