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Le journaliste Fabrice Grosfilley publie sur son blog un intéressant billet au sujet d'Alain Destexhe, le moins pire des politiciens francophones de ce pays.On sait que le Grand Timonnier du MR a tancé publiquement Alain Destexhe pour avoir osé critiquer une ministre socialiste suite au cambriolage de la cellule des service secrets belges censée centraliser la lutte anti-terroriste. D'après Grosfilley, ce "vulgaire cambriolage de second rang" "ne mérite pas une affaire d'état". Chacun jugera. Je ne crois pas trop m'avancer en prédisant qu'il se trouvera un nombre importants de citoyens - vous savez, ces petites bêtes qui paient les taxes qui font tourner tout le bazar ? - qui ne partageront pas la désinvolture de Grosfilley.
Mais le meilleur est à venir: Destexhe est, à l'instar de l'ex-élu écolo Decroly, un "trublion", à qui Grosfilley reproche, en deux mots comme en cent, de ne pas obéir au doigt et à l'oeil au parti dont il est membre et même, horresco referens, de faire preuve de plus d'indépendance que ce que la rue de Naples est prête à lui concéder.
Qu'est-ce que cela signifie ? Grosfilley reproche en réalité à Destexhe d'avoir eu l'outrecuidance de faire ce pour quoi nous l'avons élu : contrôler la politique du gouvernement depuis l'assemblée où il siège plutôt que d'obéir à des gens à qui, aux dernières nouvelles, nous n'avons pas concédé le droit de museler nos représentants. Grosfilley a raison de rappeler le passé d'Ecolo, mais il se trompe d'incident. Celui auquel moi je pense, c'est la manière dont les journaleux ont assassiné les petits hommes verts lors de l'affaire Francorchamps, où ils ont été les seuls à jouer leur rôle en refusant la démagogie facile et en attirant l'attention sur la manière dont le contribuable allait se faire plumer. La campagne de presse orchestrée dont ils ont été victimes leur a finalement valu une défaite électorale retentissante. A mon sens, la morale de l'histoire est claire: la presse belge francophone a beau n'avoir que le mot démocratie à la bouche, dans les faits, elle est devenue un outil qui sert à sa destruction, un instrument aux mains de l'oligarchie qui nous gouverne.
3 commentaires
Le vrai travail d'un parlementaire n'est pas de déposer des propositions de loi, mais de contrôler les actions de l'exécutif. Evidemment, c'est tout le contraire qui se passe aujourd'hui.
Destexhe rappelle à ses collègues la mission qui leur incombe, naturellement moins gratifiante que de concocter des textes de loi démagogiques et mal ficelés à visées électoralistes. D'où son impopularité parmi les caciques des partis, y compris du sien, qui sont des hommes d'appareil voulant à tout prix régler leurs petites affaires dans leur coin, à l'abri des regards.
Sous couvert d'une présumée "scientificité", il défend en réalité les intérêts de nos maîtres. Or, en tant que politologue, il devrait expliquer que la "solidarité gouvernementale" n'est pas un principe constitutionnel (puisqu'elle va à l'encontre de la séparation des pouvoirs), mais un expédient au service des intérêts des partis.
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