1.2.07

L'Arrogance du social-régionalisme wallon

Ainsi donc, critiquer le socialisme écrasant avec férocité la Wallonie depuis trop d'années, c'est détester celle-ci - tel semble être le fond du discours faussement niais d'Elio Di Rupo, président du PS et... Ministre-Président wallon, qu'il a tenu hier devant le Soviet suprême wallon. Il s'en est fallu de peu qu'il n'identifiât sa propre personne à la région sinistrée, mais il y a quand même des limites au ridicule, même quand il s'agit de faire pleurer dans les maisons du peuple. Le parti socialiste ayant tout fait, depuis vingt ans, pour que la Wallonie soit identifiée à lui, sa ruse suprême est désormais de pratiquer le terrorisme intellectuel en dénonçant toute opposition à sa politique de stérilisation sociale comme un indice de traîtrise à la "patrie wallonne". Socialisme et nationalisme étant le plus souvent indissociables, ce comportement menaçant de la gauche francophone ne reflète évidemment en rien "L'Union fait la force", devise de la Belgique, mais fait davantage penser à un lointain écho du "Strength Through Unity" du régime totalitaire décrit dans V for Vendetta.

En effet, la manière dirupesque d'ordonner aux voix discordantes (en l'occurrence, Alain Destexhe) de rentrer dans le rang, en leur conseillant d' "aimer la Wallonie", de faire preuve d'empathie", avait de quoi donner des sueurs froides à l'idée de ce à quoi pourrait ressembler une Wallonie totalement autonome et souveraine, dotée d'une police à sa botte... Peut-être à ce qui est en train de se passer au Venezuela, dont le bouffonesque caudillo à la chemise rouge vient de se voir reconnaître les pleins pouvoirs dictatoriaux.