7.4.05

Eviction du cinéma à la TV

Depuis quelques années, la télé-réalité est arrivée en France.

Evidemment, les partis de droite comme de gauche ont tous, ou presque, dénoncé cette nouvelle forme de télé avilissante, abêtissante, aliénante, etc... Par exemple lisez cet article de Politis dénonçant la cruaté de la télé-réalité ou encore ceci sur le cas spécifique de La Ferme des Célébrités.

Un article de ce jour du quotidien Les Echos nous en apprend un peu plus sur l'économie de la télévision. Le graphique ci-dessous, notamment, est tout à fait intéressant.




La question qui se pose est: comment se fait-il que les chaînes se soient engouffrées comme cela dans la brèche des émissions de télé-réalité en prime time, au détriment des oeuvres cinématographiques? A cause d'une volonté manifeste du capitalisme de dévorer les cerveaux des citoyens, peut-être? Pour abêtir la population, je ne sais pas.

Le coupable est en fait l'Etat, comme toujours dans ce genre de cas:
les chaînes n'ont droit qu'à une seule coupure publicitaire pour les films, les émissions de divertissement peuvent aller jusqu'à trois.
En cherchant un peu, on trouve sur le site de TF1 un résumé de l'état de la règlementation en matière de publicité, assez intéressant pour se rendre compte du contrôle total qu'exerce le Bureau de Vérification des Publicités, et le CSA.

Si il y a trop d'émissions de divertissement à la télévision (télé-réalité en tête), c'est à cause d'un règlement étatique qui rend leur diffusion beaucoup plus rentables pour les chaînes que tout autre type de programme.

6 commentaires

Blogger jabial a écrit...
Bravo pour tes deux derniers posts, ils sont vraiment excellents!
à 10:56 AM
 
Blogger Chitah a écrit...
Patrick, tu as bien raison de souligner que cette analyse est totalement reductrice.

L'argument que je donne n'est qu'un argument parmi d'autres, il faut souligner que c'est en les analysant tous qu'on parvient à comprendre un phénomène.

Cependant, la règle étatique que je cite est incluse dans le cahier des charges de la chaine, c'est-à-dire avant même tout choix stratégique des entrepreneurs, que ce soit une chaîne pornon, une chaîne de séries TV, de téléachat, etc....

Bref, cette règle première, si elle n'est pas complètement responsable de la situation (dénoncée par les gauchistes), il faut bien reconnaître que cette règle du jeu structure profondément le marché!
à 5:13 PM
 
Blogger Chitah a écrit...
Si vous voulez, j'ai un autre exemple.

Quand j'entends quelqu'un brailler qu'il y a trop de Rap et de RnB sur les ondes (comme Starflam, plutôt un bon groupe), je rappele que dans les années 70-80 naquirent deux mouvements musicaux, plus ou moins issu de la même source: le rap, et la techno (en gros).

Malgré une scène techno française prolixe et de qualité mondiale, on n'en entend pas beaucoup à la radio.

La raison: les quotas de musiques francophones.
Dans la techno, il n'y presque jamais de lyrics, et quand il y en a ils sont en anglais.
Conclusion: la techno, même française, ne peut pas rentrer dans les 40% règlementaires de musique française, le rap se taille donc la part du lion, notamment auprès des jeunes. Sans parler du fait que sur les 60% restants, toutes les musiques sont en concurrence, d'où l'absence de techno.

La règle étatique, ici aussi, a considérablement biaisé le marché.
à 5:18 PM
 
Blogger Chitah a écrit...
Un élément m'est revenu à l'esprit: je me suis souvenu qu'un interveant du forum Liberaux.org avait posté le document suivant, intitulé Le cinéma français aussi nu que le roi.

Ce document est plutôt intéressant et court à lire, il présente les idées clés sur le cinéma français, et les raisons de sa décrépitude continue depuis plusieurs années, hors quelques nouveaux cinéastes de-ci de-là. (Alain Chabat, etc... mais tout cela n'est pas encore suffisant pour assurer la relève)
à 11:03 AM
 
Blogger Chitah a écrit...
La remarque de Glouby est la même que la tienne, sauf qu'il présente cela sous forme d'affirmation.

Je ne dis pas que TF1 s'est dit "ah ben tiens, on n'a qu'à faire de la téléréalité à cause du CSA", bien sûr.

Si j'ai autant exagéré, c'est parce que normalement, lorsqu'on étudie un problème, le premier truc que l'on doit faire, c'est étudier l'environnement. Et notamment l'environnement règlementaire. Ne pas le faire, c'est passer à côté du sujet.
Or, l'information que je donne, je ne l'avais jamais vue nulle part, alors que tout de même, elle est d'importance!

Mon billet se voulait plus un pied de nez aux étatistes (notamment à gauche, mais pas seulement) qui pensent que c'est le Grand Capital qui cherche à décérébrer les citoyens.
à 6:43 PM
 
Blogger Chitah a écrit...
Je ne connais pas les chiffres de la pub aux USA, mais je peux donner un exemple. La série 24, diffusée par la Fox, est censée avoir des épisodes de 60 minutes exactement (tout est en temps réel).

Or, la série fait en réalité 42ou 43 minutes par épidode en moyenne, avec 3 coupures de pub.
à 6:45 PM
 

Enregistrer un commentaire

<< Retour à l'accueil