8.1.06

La manne pétrolière

Lisez cet article de la publication liberale Le Quebecois Libre, de l'excellentissime Cécile Philippe, Directrice Générale de l'Institut Economique Molinari.

Elle y décrit très bien l'inconsistance des vociférations des hommes politiques cherchant à réduire les profits des compagnies pétrolières pour faire baisser le prix des hydrocarbures, notamment à la pompe.
Face au mécontentement populaire et catégoriel suscité par l'envolée du prix de l'essence à la pompe, du gaz et de l'électricité domestiques depuis 2002, les gouvernements de nombreux pays tels que les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Belgique, la France, etc., ont annoncé des promesses de subventions (les chèques énergie) et, de façon récurrente, ils menacent de taxer les profits des compagnies pétrolières. Déjà Jimmy Carter en 1977 affirmait que le meilleur moyen de maintenir des prix bas était de baisser les profits de ces compagnies.
Au début de l'année 2005, Tony Woodley, le chef du syndicat britannique T & G, proposait d'instaurer une taxe exceptionnelle sur les profits à l'instar du ministre français de l'Économie Thierry Breton qui, le 9 septembre dernier, menaçait les compagnies pétrolières d'une taxe exceptionnelle. Le 11 novembre, le Sénat américain demandait aux grandes compagnies pétrolières de s'expliquer sur des profits exceptionnels tant décriés.[..]
Les profits perçus par les groupes pétroliers ont certes atteint des niveaux records. Les cinq premières compagnies d'énergie de la planète, Royal Dutch Shell, BP, PLC, Chevron, et Total, ont réalisé 32,7 milliards de dollars de bénéfices au troisième trimestre 2005 (+52% par rapport à la même période l'an dernier) et devraient dépasser le cap des 100 milliards sur l'ensemble de l'année.
Je n'apporterai qu'un modeste complément : n'oublions pas, dans la composition du prix à la pompe, les ponctions étatiques.
A titre d'information, sachez que le seul Etat Français a ponctionné, en 2005, 25 milliards d'euros de taxes sur les produits pétroliers.

Ce que l'on appele la manne pétrolière, ce sont les prélèvements des Etats sur les produits pétroliers, représentant l'écrasante majorité du prix de vente de ceux-ci.

En moyenne, les taxes représentent, dans le monde, les deux tiers du prix de vente des produits pétroliers. Pourquoi les Etats, plutôt que d'entamer un bras de fer avec les compagnies, n'agissent-ils pas sur un levier dont ils ont la maîtrise totale? Il suffirait d'un décret, d'un projet de loi, d'une signature de ministre, pour que dès aujourd'hui, les prix à la pompe baissent instantanément!