7.11.04

La décolonisation n'est pas finie

En Côte d'Ivoire comme en Polynésie, la France n'en finit pas d'intervenir, unilatéralement et souvent au mépris total de ce qu'en pense la population locale. Se posant en arbitre ou en force de paix, sa partialité ne fait pourtant aucun doute.

Je conseille la lecture de La guerre de la France contre la Côte d'Ivoire pour bien comprendre à quel point l'action de notre gouvernement est illégitime et nuisible.

12 commentaires

Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
Il y a asymétrie de traitement parce qu'il y a asymétrie de blessure.

En Irak, l'intervention américaine se chiffre en 150 000 soldats et des dizaines de milliers de victimes civiles: au moins 12 000, sans doute plus de 20 000, directement victimes des actions de la coalition. Et ceci sans compter les victimes de l'insécurité consécutive à l'incompétence des Américains.

L'intervention franco-onusienne en Côte d'Ivoire n'a pas la même ampleur: moins de 10 000 soldats en tout et au mieux quelques dizaines de victimes.

Sans doute est-elle critiquable mais vous nous permettrez d'établir une priorité entre un bobo et une hémorragie générale.
à 4:30 PM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
"Ben tiens donc ? Elle est ou la blessure pour les médias dans le traitement de l'information ?"

Dites-nous donc où j'ai écrit que la blessure concernait les médias. Et si vous n'en êtes pas capable, dites-nous donc un peu qui fait de la propagande. Ce n'est pas clair dans votre message: est-ce vous, celui qui "ne veut pas entendre?"
à 8:07 PM
 
Blogger Adolphos a écrit...
"En Côte d'Ivoire comme en Polynésie, la France n'en finit pas d'intervenir, unilatéralement"

Crétin !

"Communiqué de presse
CS/8239


Conseil de sécurité

5072e séance – après-midi

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONDAMNE L’ATTAQUE COMMISE CONTRE LES FORCES FRANÇAISES À BOUAKÉ ET LES FRAPPES AÉRIENNES MEURTRIÈRES DANS LE NORD DE LA CÔTE D’IVOIRE

Il exige de l’ensemble des parties ivoiriennes

la cessation immédiate de toutes les opérations militaires

À l’issue de consultations officieuses tenues cet après-midi sur la situation en Côte d’Ivoire, le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. John Danforth (États-Unis), a fait, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante:

Le Conseil de sécurité condamne l’attaque commise contre les forces françaises à Bouaké, le 6 novembre 2004, qui a provoqué des morts et des blessés, ainsi que les frappes aériennes meurtrières menées dans le nord du pays par les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, qui constituent des violations de l’Accord de cessez-le-feu du 3 mai 2003.

Le Conseil condamne en outre tout effort qu’engagerait toute partie pour envoyer des forces à travers la Zone de confiance.

Le Conseil exige de l’ensemble des parties ivoiriennes la cessation immédiate de toutes les opérations militaires et le respect complet de l’Accord de cessez-le feu du 3 mai 2003.

Le Conseil exprime son plein appui à l’action menée par les forces françaises et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).

Le Conseil confirme que les forces françaises et l’ONUCI sont autorisées à faire usage de tous les moyens nécessaires à la pleine exécution de leur mandat, conformément à la résolution 1528 (2004) du 27 février 2004. Il confirme également que l’ONUCI, dans la limite de ses capacités et de ses zones de déploiement, est autorisée à prévenir toute action hostile, en particulier dans la Zone de confiance.

Le Conseil rappelle avec force l’obligation de toutes les parties ivoiriennes, du Gouvernement de Côte d’Ivoire, ainsi que des Forces nouvelles, de s’abstenir de toute violence contre les civils et de coopérer pleinement avec les activités de l’ONUCI. Il rappelle fermement à toutes les parties la nécessité de garantir la sécurité et la liberté de mouvement de l’ensemble du personnel des Nations Unies.

Le Conseil exprime son intention d’examiner rapidement les actions additionnelles, y compris les mesures individuelles, à prendre."


Unilatéralement vraiment ?!!
à 1:22 PM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
Ha mais pardon, il s'agit de la France et de l'ONU, un ramassis de crapules qui viennent d'organiser, unilatéralement, des élections en Afghanistan et qui pensent que l'intervention en Irak était illégale.

Alors qu'en fait, une coalition de pays profondément concernés par la paix au Moyen-Orient a décidé, multilatéralement et dans un grand esprit de sacrifice, de libérer le peuple irakien de la dictature de Saddam Hussein. Cette coalition compte :
-des pays notoirement désintéressés, comme la Grande-Bretagne et les USA,
-des phares de la démocratie, notamment l'Ukraine,
-et des voisins de l'Irak, potentiellement victimes de ses armes de destruction massive: Tonga, Fiji, Australie, Lituanie, Pologne, Japon...

Nous pouvons garantir que Shell, BP, Exxon et autres Amoco sont tout-à-faits indifférents au fait que l'Irak possède les secondes réserves petrolières du monde (un pur hasard) et que le Président Bush et le vice-président Cheney n'ont jamais témoigné le moindre intérêt pour l'industrie pétrolière, l'industrie de l'armement ou encore celle du BTP.

D'ailleurs, c'est aussi un pur hasard si la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, une ressource qui n'a jamais intéressé les USA. Le fait que des missionaires pentecôtistes américains parcourent le pays depuis des années est là-aussi tout-à-fait fortuit.

Ceux qui prétendent le contraire ne sont que des bozos crédules, spécialistes des complots.
à 3:29 PM
 
Blogger jabial a écrit...
Quand je dis que la France intervient unilatéralement, celà signifie en particulier qu'elle n'a pas demandé l'avis de la population la plus importante - celle de la Côte d'Ivoire elle-même.

Je rappelle qu'à l'ONU la France a matériellement obtenu de dictatures le droit d'intervenir dans une démocratie, ce que certains prédisaient depuis des années - et personne ne crie au feu.

Je rappelle que Gbagbo a été élu démocratiquement et régulièrement, contrairement à un certain Arafat que d'aucuns défendent ici.

Je rappelle aussi que les "rebelles" sont non pas des "musulmans" (ce qu'est la population qui leur sert de support et qui est d'origine étrangère), mais bien des islamistes armés qui n'hésitent pas à s'attaquer à des civils.

Je rappelle que la raison principale de la "rebellion", dont la France est complice, est la libéralisation du marché céréalier, qui était originellement uniquement dévolu à des acheteurs français. Quel est le genre de libéral qui défendrait ça?

Il est clair que la réponse collectiviste qui consiste à s'attaquer aux civils français est inacceptable, mais la présenter comme la cause et non la conséquence de l'intervention française relève de la mauvaise foi la plus profonde.

J'ai pu me renseigner sur la situation là-bas auprès de français qui y vivent, mais aussi d'ivoiriens vivant en France, et je trouve scandaleux la façon dont les médias français présentent les choses. Alors, je le réitère clairement : mandat de l'ONU ou pas, cette guerre est une aggression de la Côte d'Ivoire par la France, et ces choses sont de celles qui se paient un jour.
à 9:49 AM
 
Blogger RonnieHayek a écrit...
Sous-commandant Marco notait ironiquement que, malgré ton opposition à l'intervention française en Côte d'Ivoire, tu continuais de croire que la guerre en Irak n'était pas une agression du gouvernement US.

Par ailleurs, je ne puis accepter que tu sous-entendes que quelqu'un de ce blog soutienne Arafat. C'est faux.
à 9:55 AM
 
Blogger melodius a écrit...
C'est quoi cette connerie, "Arafat n'a pas été élu" ?

La lecture intensive des sites néocons n'est décidément pas bonne pour la santé mentale...
à 10:22 AM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
// Mode sérieux back on

Certes, la France se livre à un jeu trouble en Afrique depuis la décolonisation, soutient des dictateurs et des potentats et intervient militairement à peu près à sa guise.

Mais, pour la Côte d'Ivoire, la situation n'est pas si claire.

Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir après un soulévement populaire et une élection truquée, dont le candidat du nord musulman Alassane Ouattara avait été écarté. On reproche à ce dernier d'être d'origine burkinabé, alors qu'il a été premier ministre précédemment. Tout ceci sur fond de crise économique et au nom de l'"ivoirité", un concept nationaliste destiné à éviter la domination du sud par les immigrés, essentiellement présents dans le nord.

S'il est vrai que le sentiment anti-français progresse, il faut signaler que la France a commencé par bloquer l'avance des rebelles, que c'est Gbagbo lui-même qui a demandé à la France d'intervenir (sinon il était cuit) et que c'est sans doute également lui qui attise les exactions anti-françaises.

Comme l'a signalé quelqu'un, c'est le Zimbabwé en version française. Rien de bon ne se profile à l'horizon. Accuser la France d'être responsable de tous les maux de ce pays n'est pas juste: sans elle, ce serait la guerre civile.

// Mode conspiracy on
Mais peut-être d'autres pays auraient-ils intérêt à ce que la Côte d'Ivoire aille vers le chaos? Ne serait-ce que pour punir la France? Suivez mon regard vers un potentat qui vient d'être réélu ric-rac au cours d'une élection particulièrement litigieuse.
// Mode conspiracy off

Sources:
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/3567349.stm
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/3993265.stm
à 1:06 PM
 
Blogger jabial a écrit...
J'ai écrit :

Je rappelle que Gbagbo a été élu démocratiquement et régulièrement, contrairement à un certain Arafat que d'aucuns défendent ici.

et non pas :

Arafat n'a jamais été élu.

Premièrement, je faisais référence aux commentateurs plutôt qu'aux posteurs.
Par ailleurs et de fait, Arafat a été élu. Les élections étaient-elles libres? Pour moi la réponse est très clairement non. Je m'étonne fortement d'ailleurs que par contraste on continue à mettre en doute l'élection de Bush.

Deuxièmement, Gbagbo a bel et bien appelé la France au secours... mais en fait, c'est la France qui a proposé son aide après avoir fait de sorte qu'elle soit nécessaire. Ca s'appelle jouer les pompiers pyromanes, un peu comme la Syrie au Liban il y a quelques années, et sans doute à peu près pour les mêmes raisons.
à 3:45 PM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
"Je m'étonne fortement d'ailleurs que par contraste on continue à mettre en doute l'élection de Bush."

Au contraire, c'est normal. Le processus électoral est hautement imparfait par nature. Voici un extrait d'un message posté sur un Blog, auquel je souscris tout-à-fait:

"The burden of proof is on the government to prove that the election by which they claim authority is honest and fair. Absent such proof, We The People are neither legally nor morally obligated to obey that government's dictates or to pay its bills."

De nombreux activistes et plusieurs sénateurs démocrates contestent l'honnêteté des élections du 2 novembre. MS NBC est le seul grand média à traiter le sujet, mais il semble que CNN s'y intéresse.

Voici un petit florilège des irrégularités observées:
-des tentatives plus ou moins réussies de contester les inscriptions des électeurs avant et pendant l'élection. Des milliers de fiches d'inscription ont disparu et les votants correspondant ont dû voter de façon provisionnelle, non comptabilisée à ce jour,
-des intimidations et faux renseignements le jour de l'élection,
-des queues monstrueuses, atteignant 8h dans certains cas, du fait d'un nombre insuffisant de machines à voter. Il semble que ces insuffisances affectent plus souvent les secteurs démocrates,
-des machines à voter qui ont une fâcheuse propension à annoncer un vote pour Bush lorsque l'électeur demande confirmation de son vote pour Kerry,
-des milliers de votes pour Bush qui apparaissent dans un comté obscur de l'Ohio,
-des comtés de l'Ohio semblent avoir eu plus de votants que d'électeurs inscrits sur les listes,

-des dizaines de milliers de votes qui apparaissent dans le comté de Cuyahoga en Floride,
-beaucoup de machines à voter, en Floride notamment, ne laissent aucune trace papier, interdisant tout recomptage manuel,
-cerise sur le gateau: un décalage inhabituel (de plusieurs pourcents globalement de 6% des voix en Floride et encore plus dans d'autres états) entre les sondages de sortie des urnes et les résultats officiels,
-toujours en Floride, des différences statistiquement significatives en fonction des marques de systèmes de vote, les entreprises notoirement contrôlées par des Républicains semblant donner un avantage significatif à Bush.
à 11:43 AM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
Sur la Côte d'Ivoire, je recommande la lecture du Canard Enchaîné de cette semaine, qui retranscrit les échanges Chirac-Gbagbo.

En résumé: Chirac prévient Gbagbo qu'il s'expose à des problèmes s'il attaque les rebelles. Gbagbo passe outre et la France ne réagit pas pendant plusieurs jours. Les rebelles accusent la France d'avoir partie liée avec Gbagbo. Puis une bombe atteint le camp français et la ligne dure Alliot-Marie l'emporte sur le camp de la modération de Villepin.

Mon commentaire: la nature de la bombe ivoirienne n'est toujours pas claire. Bavure ou action délibérée? Le Canard indique que le camp français est proche des camps rebelles et qu'i pourrait s'agir d'une erreur mais des experts ont un autre son de cloche.
à 11:56 AM
 
Blogger Sous-Commandant Marco a écrit...
Claire, vous critiquez l'intervention de la France, c'est votre droit, mais ne faites pas votre petite propagande, SVP.

Vous dites: "Malgré l'accord de défense, l'état F a laissé les rebelles faire leur coup d'état, pour certains, c'est meme avec l'aide d ela France que la rebellion a progresse."

Je vous renvoie à cet article de la BBC, lien que j'avais déjà indiqué dans un message précédent:

http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/3993265.stm

Extrait: "Ironically, it first earned scorn from the rebels, after French troops in effect blocked the northern guerrillas' advance on the country's commercial capital, Abidjan."

Traduction: "la France a arrêté la progression des rebelles vers Abidjan", ce qui contredit votre version des faits, non? Qui sont ces "certains" dont vous parlez? Le marabout africain de votre quartier? Dites-lui donc d'écouter la BBC!

Une autre question: la France aurait-elle dû aider le gouvernement ivoirien à annihiler complètement les rebelles musulmans, comme l'armée U.S aide le gouvernement irakien à Falloudja? Aurait-ce été une intervention à votre goût? Merci de répondre, sinon je vous laisserai débattre toute seule.

Vous dites: "Marcos, les qq dizaines d'Ivoiriens tués par l'Armée Française (lors de manifestation de la population) ça te dérange pas, MOI SI."

Oui, c'est vrai que vous avez l'air dérangé mais merci de ne pas me confondre avec le Sous-Commandant Marcos, dont je ne suis qu'une pâle copie. Je vous rassure: ces morts me "dérangent" aussi. Je vous renvoie tout de même aux articles suivants, toujours de la BBC:

http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/4009799.stm

Extrait: "The Ivorian government accuses French soldiers of killing 62 Ivorians in clashes with demonstrators in Abidjan. More than 1,200 people were injured."

http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/3992289.stm

Extrait: "The wave of protestors ran in panic as helicopters fired on the bridge.

"They killed about 15 of our young men, and injured dozens," the head of the Nationaly Assembly, Mamadou Koulibaly, told the BBC."

Mon commentaire: ce sont les autorités ivoiriennes qui accusent la France. A ma connaissance, les Français prétendent avoir tiré seulement des coups de sommation et que les morts ont été piétinés par la foule paniquée ou tués par les autorités ivoiriennes elles-mêmes. Il n'est donc pas avéré (corroboré par des sources indépendantes) que ces dizaines de victimes ont été tuées par l'armée française.

Si je voulais être méchant, je vous dirais que, comme le gouvernement ivoirien le demandait au sujet du camp Licorne, "il faudrait faire une enquête". Mais au fond, je suis d'accord avec vous: la France se grandirait en se retirant de ce pays. C'est d'ailleurs ce qu'ele a commencé à faire.

Je serai effectivement assez curieux de savoir ce que deviendra la Côte d'Ivoire en l'absence des Occidentaux et sous le règne du potentat hypocrite et manipulateur qui y est au pouvoir actuellement. Par exemple, je m'émerveille de la situation du Zimbabwe. Ah, ces anglo-saxons, toujours en avance sur les franchouilles!

Cordialement.
à 11:15 PM
 

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