Mon nouveau site Internet
Ce message pour vous signaler la mise en ligne de mon nouveau site.
Vous pouvez me retrouver maintenant sur
Tu peux courir ! Le site
et sur
Tu peux courir ! Le blog.
A bientôt,
Sylvain
Je trouble le sommeil de Chacun pour soi afin de signaler aux passants que j'ai réactivé mon blog
Wat Walsch is, valsch is. J'y écrirai surtout en français, mais pondrai à l'occasion l'un ou l'autre articulet en néerlandais lorsqu'il m'en prendra la fantaisie. Les curieux sont les bienvenus.
De nouveaux moyens de paiement européen
Le monde des paiements bouge en Europe.
Les autorités européennes voulaient libéraliser les services en Europe : permettre l'accroissement de la concurrence dans ce secteur en cassant les barrières et les protectionnismes nationaux.
Mais, le principal protectionnisme en Europe est que chaque pays a développé ses propres outils de paiement spécifiques limitant ainsi de fait les possibilités de payer un plombier polonais venant exercer en France.
Pour faire tomber cette barrière, les autorités européennes ont décidé de développer de nouveaux outils de paiement dont on parle très peu. Pourtant une première étape sera franchie sous peu : dès le 28 janvier, les principales banques européennes auront mis en place le SCT (SEPA Credit Transfer), une sorte de virement pan européen.
Ce post est le premier d'une série de présentations (critiques, bien entendu !) de ce renouveau des paiements européens qui changera lourdement le secteur des paiement dans les années à venir.
Cela fait quelques temps déjà que nos hommes politiques français préférés justifient leurs modestes traitements en prétendant défendre nos artistes nationaux et notre particularité culturelle exceptionnelle. Cette intervention est (auto)génératrice de lois (la fameuse DADVSI) et va même jusqu'à montrer du doigt les méchants internautes et les méchants providers qui, par une attitude particulièrement irresponsable, mettent en péril la santé financière de nos artistes nationaux défenseurs de notre exception culturelle.
Cette attitude particulièrement fâcheuse qui a entrainé cette année encore une chute des ventes de CD et de DVD.
Il n'est plus à prouver que ce modèle économique basé sur les grosses maisons de production n'est profitable que pour... les maisons de production elles-mêmes. Les artistes, les vrais, vivent très bien en allant sur scène pour faire leur boulot.
Et on entend même parler de risques pour la libre entreprise. Après tout, il s'agit de défendre le droit de PROPRIETE intellectuelle, et les entreprises privées du secteur (et j'en passe).
Pour information, voilà que le capitalisme (pur et dur) propose une solution alternative au système, grâce au
web 2.0. Cette solution permet à tout un chacun (vous, moi, votre voisin) d'investir dans la production de vos artistes préférés. En quelque sorte, vous achetez des actions d'albums d'artistes en devenir.
Je ne suis pas certain que l'entreprise citée, que les artistes promus ni que le mode de fonctionnement soient les bons. Mais nous sommes sur la bonne voie vers un nouveau modèle économique plus libéral et limitant les rentes diverses et variées.
Il est à parier que ce genre de solution sera bientôt dans le collimateur de nos politiciens préférés.
Le grand spectacle de Noël
Notre nouveau gouvernement n'a pas perdu son temps. Voilà plusieurs jours qu'on nous bassine avec une soi-disante menace terroriste sur Bruxelles et qu'on envoie la maison poulaga parader un peu partout en ville, à grands frais évidemment.
A part ça, les arrestations de soi-disant "terroristes" se sont conclues par leur libération quasi-immédiate, ce qui en dit long sur le sérieux des éléments qui pesaient contre eux. C'est donc à bon droit que
Jean-Marie Dedecker et Anne-Marie Lizin suspectent que notre nouveau gouvernement nous a monté un grand spectacle de Noël. Les dénégations furieuses du sinistre de l'intérieur, Patrick Dewael - vous savez, celui qui fout en taule de dangereux enfants sans papiers - sonnent curieusement creux et donnent à penser que nos deux sénateurs ont tapé dans le mille.
Est-ce d'ailleurs par hasard si c'est précisément au moment où le flico grande de notre petit royaume joue à nous faire peur qu'apparait la nouvelle que nos pandores pourraient
tellement mieux nous protéger contre les vilains barbus explosifs s'ils avaient le droit
nous espionner sur Internet ? Pour tout dire, je m'étonne qu'ils aient oublié de préciser qu'ils pourront aussi alpaguer plus de pédophiles.
Enfin bon, à part ça, tout roule, avec seulement cinq ans de retard,
le tribunal correctionnel d'Anvers a même condamné à pas moins d'un an de prison ferme Abou Jahjah et Ahmed Azzuz parce qu'ils n'ont pas arrêté les émeutes de Borgerhout de 2002. Je me demande pourquoi le tribunal n'a pas condamné Verhofstadt et toute la bande par la même occasion, ils n'ont pas non plus arrêté lesdites émeutes, m'enfin bon, ils ont le bon goût de ne pas être basanés, eux.
Putain de pays.
Marie Arena, luminaire du socialisme wallon
C'est bien connu, les bonnes écoles produisent des élèves dont l'intelligence est supérieure à la moyenne. Et les électeurs à l'intelligence supérieure à la moyenne ne votent pas socialiste. Seuls les crétins votent socialiste, si on fait exception des salauds qui, eux, sont membres du parti socialiste. Mais ils votent pour leur tartine, c'est donc logique.
La Wallonie est remplie de crétins - il suffit pour s'en convaincre d'examiner son économie digne d'un pays du tiers-monde et le niveau de son enseignement, plus désastreux encore. La Wallonie, "petite patrèye" de la crétinerie, est donc irrémédiablement socialiste. On sait Marie Arena très soucieuse de développement durable. Il serait dommage que, faute de gestion appropriée, la Wallonie se retrouve inopinément privée de sa principale ressource, la crétinerie socialiste. Voilà pourquoi, sous les applaudissements des crétins et des salauds,
elle s'ingénie à limiter tant que faire se peut la liberté scolaire des parents. Pourquoi les parents devraient-ils pouvoir inscrire leurs enfants dans l'école de leur choix, les égoïstes ? De quel droit soustraient-ils leurs enfants à la crétinerie ambiante ? Ce mot, "choix", incarne d'ailleurs tout ce que les socialistes honissent: choisir le réseau catholique et donc échapper à la propagande communiste du cours de morale ou assimilés, c'est mal. Choisir les élèves qu'on inscrit afin d'assurer à son école un niveau suffisant, c'est anti-social et élitiste. C'est un crime de lèse-socialisme. Il faut de la "mixité sociale", c'est-à-dire un nivellement vers le bas le plus bas possible, seul à même d'assurer l'homogénéité politique indispensable au bonheur du troupeau. Toute la crapule gauchiste et syndicaliste habituelle, dont les marxistes de bénitier du parti qui fut catholique et du syndicat soi-disant chrétien, applaudit à tout rompre ce grand pas vers des lendemains radieux, crétins et socialistes. C'est d'ailleurs l'occasion de resserrer les rangs et de cracher sa haine de ceux qui refusent de se couler dans le moule, les bourgeois infâmes et égoïstes ennemis de la crétinerie et du socialisme. La FGTB, syndicat socialiste, ne mâche d'ailleurs pas ses mots: ce décret participe à la lutte des classes.
Oui mais, me dira-t-on, Marie Arena se soucie du bien-être de ces parents qui attendent dans le froid, elle l'a dit à la télé ! Tout d'abord, on sait depuis des lustres que socialisme égale rationnement et que rationnement égale file. En Union soviétique, tout était rationné et les gens passaient donc leur vie dans la file. Ce n'est donc pas comme si Marie Arena venait de découvrir une loi fondamentale de l'économie. Et si les bourgeois sont punis pour leur égoïsme en se gelant les burnes, tant mieux, ça participe à l'éducation des masses. Ensuite, ces files viennent bien à point pour prouver que le choix des parents est générateur de terribles problèmes sociaux. On ne peut pas laisser tous ces pauvres parents se ruiner la santé, non ? On fera donc leur bien, même contre leur gré. On leur ôtera toute raison d'encore faire la file, en imposant dorénavant le choix de l'école, comme en France. Liberté, égalité, fraternité. Dans la crétinerie, bien entendu. Ca c'est un choix comme l'aiment les socialistes, puisqu'il est imposé. On appelle ça "un choix politique". Et finalement on nationalisera l'enseignement catholique, car on ne peut imposer aux petits enfants non-catholiques cet enseignement obscurantiste car non-socialiste, cela va de soi.
Marie Arena est une grande figure du socialisme belge, la plus grande de toutes peut-être. Des générations de crétins lui devront l'existence. Elle a assuré le futur du socialisme, dont l'étoile radieuse brillera encore pendant des générations au firmament wallon.
Madrâneries
Rachid Madrane s'intéresse à
Prométhée, CPS, et autres blogs anti-PS. Disons-le tout de go, si
Madrane n'a rien d'autre à faire que de nous lire, sans doute ne vaut-il pas la peine que nous nous intéressions à lui. CPS n'est pas le CPaS du marketing politique.
Mais bon, malgré tout, on va faire à Madrane la pub qu'il nous a mendiée. Le discours de ce second couteau parmi les seconds couteaux mérité d'être analysé parce qu'il réflète sans doute celui des "capi" du PS. On notera par exemple son jugement sur les journalistes professionnels : visiblement ils ne le dérangent nullement. Il est vrai qu'à quelques exceptions près, il y a longtemps qu'ils ne dérangent plus personne, puisqu'ils suivent fidèlement les instructions du pouvoir en général et du boulevard de l'Empereur en particulier. Je pourrais illustrer la chose avec quelques anecdotes piquantes au sujet de coups de fil courroucés à des propriétaires de journaux ou des rédacteurs en chef, mais j'ai malheureusement promis la discrétion aux personnes qui me les ont rapportées. Quoi qu'il en soit, les journalistes qui entendent un Madrane les complimenter au sujet de leur "sens des responsabilités" devraient mourir de honte. A leur décharge, si nous écrivons tous sous un pseudonyme, c'est parce que nous ne nous faisons aucune illusion au sujet des méthodes de nos adversaires, celles qui ont par exemple forcé le courageux Mehmet Koksal, sur lequel Madrane fait hypocritement mine de s'appitoyer, à mettre la clef sous le paillasson d'
Humeur Allochtone, le seul organe de presse libre que ce pays ait connu les dernières années. Voilà la presse indepéndante qu'apprécie Madrane, celle qu'il montre en exemple : un blog muet, tué par des racailles aux liens troubles avec le pouvoir.
On mettra sur le compte d'une intelligence défaillante les insinuations au sujet du téléguidage de ce blog par un cabinet du MR; nos lecteurs savent que nous avons critiqué sans relâche le PS bleu et son auxiliaire amarante et connaissent le mépris profond que nous vouons au monde politique, même si l'un ou l'autre trouve parfois grâce à nos yeux. A la réflexion, le seul parti politique qui n'ait pas été systématiquement pourfendu sur ce blog - malgré la profonde débilité de son programme - est Ecolo, seul parti à peu près honnête de ce pays.
Enfin, et c'est cela l'aspect le plus intéressant des déclarations de Madrane, on voit que la moindre contestation, même symbolique et confidentielle comme ce blog, est encore insupportable aux camarades du boulevard de l'Empereur. Visiblement, ça leur démange de faire la police politique d'Internet, au nom évidemment de l'anti-racisme et de la lutte contre l'extrème-droite. Et que nos lecteurs ne s'imaginent pas que parce que nous sommes irréprochables sur ces points tout danger serait écarté. Les victimes des procès de Moscou étaient elles aussi innocentes de ce dont on les accusait.
BADD boys go home !
Depuis quelques jours, la situation est particulièrement tendue à Schaerbeek et surtout à Saint-Josse, dans le "Turkbeekistan" bruxellois. Lundi, "manifestation" devant l'ambassade des Etats-Unis agrémenté du tabassage d'un journaliste, Mehmet Koksal, et de l'incendie d'un café arménien. Mercredi émeutes en bonne et due forme : vitrines fracassées, attaques de bus et de trams dont des passagers ont été blessés (le soussigné a assisté à un de ces incidents) incendies, voitures vandalisées, assaut d'un commissariat, confrontations musclées avec la police (plusieurs policiers sont blessés, certains assez gravement semble-t-il), bref, la totale. C'est quoi la suite ? Vendredi, incendie d'une église arménienne ou assyrienne ? Les coupables sont des délinquants turcs ou d'origine turque qui prétendent exprimer ainsi leur haine du PKK et qui visiblement sont convaincus que tous les non-Turcs, à commencer par les Belges chez qui ils vivent, sont membres de cette organisation.
Le toujours aussi risible Emir Kir (PS) déclarait ce matin sur les ondes que pour ramener le calme, il fallait que chacun "puisse s'exprimer". J'imagine déjà les débats au conseil communal de Saint-Josse: entre une délibération sur l'écoulement des eaux Place Houwaerts et l'examen de l'état des toilettes réservées au personnel communal, on pourrait voter la formation de brigades de volontaires pour combattre le PKK en Irak sous la bannière communale, le tout avec l'aide d'un petit subside de l'échevin de la culture et de la cohésion sociale. Pour ma part, je trouve qu'ils se sont déjà bien assez exprimés comme ça.
Ces incidents sont loin d'être les premiers - un centre culturel kurde avait déjà été assiégé et incendié il y a quelques mois - et à chaque fois le pouvoir politique socialiste - Saint-Josse est au main du PS depuis des décennies - minimise la gravité de ces incidents. Faut-il s'étonner de la gravité des incidents de hier soir, lorsqu'on sait par exemple que jamais personne n'a été condamné pour l'incendie de ce centre culturel kurde ?
Car "there's more than meets the eye". Pendant que les gugusses radotent au sujet de l'affreuse menace islamiste "dans les quartiers", c'est un mouvement laïque et "progressiste" qui fout le boxon dans nos rues et organise des ratonnades anti-kurdes, anti-arméniennes et sans doute bientôt anti-araméennes ou anti-alévis sous prétexte d'événements qui n'ont aucun lien avec leur pays d'accueil. Quelques dizaines de personnes terrorisent en toute impunité et dans l'indifférence générale toute une communauté. On sait par exemple que si les commerçants turcs ont tous des drapeaux à leur vitrine, c'est parce qu'ils y ont été gentiment "invités". Le journaliste d'origine turque Mehmet Koksal se fait traiter jusque sur son blog de "traitre à la patrie" et "d'Arménien" parce qu'il ose critiquer les kémalo-fascistes. Les médias turcophones qui s'expriment sur ces incidents prennent le parti des "patriotes", les autres se taisent prudemment. Les hommes politiques d'origine turque tiennent, lorsqu'ils n'ont pas le choix, des discours lénifiants en Français mais se gardent bien de condamner les délinquants en Turc, de manière à ce que "la communauté" comprenne bien qu'il s'agit juste de calmer "les Belges" et que leurs déclarations ne sont que poudre aux yeux.
Voilà le résultat du clientélisme du PS, qui a désigné comme interlocuteurs privilégiés et représentants auto-proclamés de la communauté turque des disciples du fasciste Atatürk, allant jusqu'à les mettre sur ses listes, sans doute parce qu'ils sont "laïques" et "progressistes". Imagine-t-on par ailleurs une "Associazione Belga del Pensiero di Benito Mussolini" avec pignon sur rue chaussée de Haecht ? Eh bien on a "l'Association Belge de la Pensée Atatürk" (BADD), dont il serait d'ailleurs grand temps d'examiner la responsabilité dans les récents incidents, ainsi d'ailleurs que celle de certaines radios, notamment Radio Anatolia, qui attise le feu depuis des semaines en incitant les turcophones à aller "manifester" et en tenant des propos haineux envers les Kurdes et les Arméniens. Certains murmurent d'ailleurs que l'ambassade de Turquie elle-même ne serait pas étrangère à ce petit jeu. Pour ma part, je ne suis pas loin de deviner une manoeuvre de ce qu'en Turquie on appelle "l'état profond", c'est-à-dire l'establishment kémaliste, "progressiste" et laïque, lié à l'armée, qui essaie par tous les moyens de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement du parti musulman (et non "islamiste") AKP de Recep Erdogan. Il faudrait d'ailleurs qu'on s'aperçoive enfin que ce gouvernement mérite toute notre sympathie et notre soutien, pour la bonne et simple raison que c'est le premier à avoir réellement tâché de faire respecter les droits civils et politiques de tous les Turcs, en ce compris les minorités ethniques et religieuses.
Quoi qu'il en soit, il est grand temps que cette chienlit comprenne qu'ici on est en Belgique et que nous refusons qu'ils importent les problèmes de la mère patrie chez nous. Exauçons le voeu de tous ces valeureux "soldats turcs" que nous avons vus à l'oeuvre hier soir. Qu'on les expulse vers l'Irak où on pourra voir s'ils sont aussi courageux face au PKK qu'ils le sont face à leurs malheureux voisins qui n'en demandaient pas tant. La communauté turque, qui est composée majoritairement de gens très favorables au "law and order", même si elle protestera sans doute pour la forme, comprendra très bien qu'une limite a été franchie et qu'il est normal de sanctionner les délinquants. Ou préfère-t-on attendre que Belges, Marocains, Congolais, et autres aillent mettre le feu au repaire des "BADD boys" ? C'est cela, la société multiculturelle chère au PS ?
Quand un antilibéral nous invite à la réflexion
Le dernier livre de
Jean-Claude Michéa -
L’Empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale – n’est pas le pamphlet anticapitaliste de plus. Certes, cet essai se caractérise par un antilibéralisme féroce, mais il a pour principale qualité d’obliger les libéraux de toute nuance à se pencher sur leurs automatismes de pensée et à jeter un regard critique sur leur propre idéologie.
Michéa ne cherche pas, contrairement aux habitudes de la gauche intellectuelle, à opposer libéralisme politique et libéralisme économique ; le libéralisme est compris par Michéa comme un projet philosophique cohérent. De cette philosophie formée au tournant des Lumières, l’auteur déduit un processus logique aboutissant à notre société actuelle. Comment donc ?! Vivrions-nous donc dans l’accomplissement du libéralisme ? Pour Michéa, oui. Je ne partage pas ce point de vue, mais je suis d’accord avec lui pour admettre que, le libéralisme étant la première philosophie de la modernité - plus : la première à légitimer celle-ci –, il est difficilement contestable que la société hédoniste et consumériste actuelle soit le fruit (plus ou moins abâtardi) du projet libéral.
Pour contrer l’argument suivant lequel il est douteux qu’Adam Smith ou Benjamin Constant eussent souhaité une telle société, ce qu’il ne conteste pas (admirant d’ailleurs la finesse intellectuelle et la grandeur morale de l’auteur des
Principes de politique), Michéa a d’ailleurs beau jeu de retourner la formule de
Ferguson (chère à Hayek) suivant laquelle la société est « le résultat de l’action des hommes, non de leur dessein ».
Comprenant bien que le projet libéral visait notamment (mais pas seulement) à s’extraire des horreurs des guerres de religion, Michéa reproche au libéralisme de remplacer la recherche de valeurs communes par une théorie abstraite du droit et une conception naturaliste et personnificatrice du marché. En voulant apaiser et équilibrer les passions au nom du moindre mal, les libéraux ont, par l’entremise de ces deux mécanismes censés garantir la paix civile, refoulé dans la sphère privée les jugements de valeur, désormais considérés comme inopérants, voire dangereux pour cette même paix civile.
En disciple d’
Orwell (lequel, rappelons-le, s’est toujours réclamé du socialisme), cet auteur dénonce dans le libéralisme une figure du programme moderne de
tabula rasa - que les libéraux voient, de leur côté, exclusivement dans les idéologies totalitaires. Pour
Michéa, il faut déceler dans le libéralisme une révolution permanente contre ce qui constitue les principes de
common decency. N’y manque même pas la tentation de façonner un « homme nouveau ». Par son approche foncièrement progressiste, sur laquelle insiste sans faiblir le pamphlétaire, le libéralisme est bien la pierre d’angle de la modernité.
Michéa en déduit que nous vivons dans une civilisation libérale. Or, à mon sens, il saute une étape historique : l’évolution de la branche progressiste du libéralisme en constructivisme gauchisant accompli. En fait, plus exactement, nous vivons dans des sociétés qui ont été rendues possible par le libéralisme. Le libéralisme a posé les bases de la pensée de gauche dominante : politiquement correct, individualisme abstrait et naïf fondé sur la valorisation de l’intérêt égoïste, matérialisme et rejet des traditions.
Le politiquement correct ? Vu que le scepticisme s’est institutionnalisé (pour citer P. Manent), le droit neutre voulu par les libéraux a engendré un « enregistrement des rapports de force ». En effet, explique Michéa, « la neutralité proclamée du droit libéral le prive, par avance, de tout appui philosophique sérieux pour trancher entre toutes (les) prétentions contradictoires ». Il s’ensuit un emballement des dénonciations pour mal-pensance, des querelles entre associations de défense d’intérêts catégoriels, un climat de suspicion généralisé, la peur de ne pas penser juste au bon moment… En bref, nous dit le philosophe, c’est le retour de la guerre de tous contre tous à laquelle la philosophie libérale voulait mettre un terme !
Quant à l’égoïsme, il est difficile de nier qu’il est généralement la seule « éthique » qui ne soit pas ridiculisée par l’esprit libéral. Combien de fois n’ai-je pas entendu et lu des affirmations selon lesquelles les gens n’agissent que selon leur intérêt, la morale n’étant qu’un simple prétexte. Cette version libérale de la philosophie du soupçon entraîne d’ailleurs Michéa à établir une comparaison intéressante, quoique trop lapidaire, entre le nietzschéisme de gauche d’un Onfray et l’objectivisme d’Ayn Rand.
De manière générale, les différentes conceptions morales sont toutes renvoyées à leur supposée relativité. Aucune ne peut prétendre s’imposer pour dicter ce qu’il convient d’être et de faire. « Comment oses-tu m’imposer ton point de vue ?» N’est-ce pas une rengaine devenue quotidienne ? D’où aussi, du point de vue des forces de progrès, la nécessité de rééduquer ceux qui auront le front de résister à la marche inéluctable de l’Histoire et de faire rendre gorge aux réactionnaires qui pourraient se montrer trop visibles et audibles dans l’espace public. De là aussi le rappel à l’ordre permanent à l’intention de ceux qui estiment que le jugement de valeur n’est pas une preuve d’autoritarisme. La gauche et les libéraux partagent donc la volonté de reculer inlassablement les limites de l’humanité et les normes sociales, insiste l’auteur. En témoignent la banalisation des comportements amoraux, voire immoraux, la valorisation des « crimes sans victimes » et de la
révolution continuelle des mœurs, et même parfois le soutien à la
transformation bio-génétique de l’homme, etc.
En résumé, pour Michéa, le projet politique d’une société du moindre mal a engendré le « meilleur des mondes ». Quid du remède que cet auteur veut apporter ? Il n’est pas très clair à ce propos, injectant une forte dose de conservatisme de bon aloi… à une conception socialiste de l’économie. Inutile de dire que je ne suis pas convaincu par cette approche paradoxale, et encore moins quand il tente de l’enrichir par des considérations psychanalytiques.
Pour ma part, je conclurai de la manière suivante : le problème du libéralisme est d’avoir voulu se suffire à lui-même, de se présenter comme un parachèvement historique (ex : la conception d’un droit devant corriger les « préjugés » moraux et les traditions « ringardes »). Sa faute est d’avoir détruit et/ou affaibli les institutions permettant l’efflorescence de sociétés libres (ô paradoxe !). Quant à notre intellectuel antilibéral, son erreur est d’opposer le libéralisme aux principes moraux qu’ont relégués de nombreux libéraux au magasin des accessoires. Ce faisant, il reproduit leur égarement, mais évidemment en sens contraire : c’est-à-dire en rejetant violemment la philosophie libérale. Or c’est l’articulation entre morale et libéralisme qui doit permettre à celui-ci de ne pas être une coquille vide, au mieux, ni un mouvement perpétuel de transformation de la société au pire.
Voilà, me semble-t-il, une invitation à la réflexion que nous ne pouvons pas nous payer le luxe de refuser.
Chiche !
Les fidèles lecteurs de CPS savent tout l'amour que nous vouons à l'état PS, en Walbanie comme à Bruxelles. On pourrait donc s'attendre à ce que nous applaudissions à la volonté des partis flamands - ou en tout cas du CD&V-NVA - de délivrer leur région de l'emprise socialiste en poursuivant le détricotage de l'état belgique.
On pourrait, et on aurait tort.
Nous avons déjà insisté plusieurs fois sur ce blog sur l'énorme machine clientéliste qu'est la régionalisation - et pas seulement en Walbanie. Une nouvelle régionalisation, ça signifie plus d'administrations, plus de fonctionnaires, plus de concentration du pouvoir et plus d'impôts.
De plus, nous ne pouvons ignorer qu'aux niveaux régional et communautaire, malgré son piètre résultat aux élections fédérales, le PS continue à dominer la Belgique francophone. Lorsque Ditché Reynders disait donc, juste après les élections, qu'il n'allait pas donner au PS des pouvoirs que l'électeur venait de lui refuser, il raisonnait évidemment en chef de parti, mais en l'occurrence c'est un point de vue auquel les francophones non socialistes, les "francophones qui se lèvent tôt" si on veut, ne peuvent que souscrire.
Si les politiciens flamands raisonnent donc en collectivistes, et tiennent absolument à opposer Flamands et francophones, grand bien leur en fasse. Nous raisonnons en individus, et en l'occurrence en individus qui refusent de se sacrifier à un collectivisme qui ne les concerne pas. Il n'y a pas que les Flamands qui paient des impôts que le PS utilise pour asseoir son pouvoir clientéliste. Nous aussi nous "transférons". Notre priorité n° 1, c'est donc la lutte contre le PS. Le déshabillage de l'état belgique en sa faveur est une attaque en règle contre les francophones qui se lèvent tôt, elle est donc "onbespreekbaar", totalement non-négociable. Et si les Flamands menacent de faire péter la Belgique, il n'y a qu'une seule réponse à faire : chiche ! Vu le pouvoir démesuré qu'ils exercent déjà au sein de l'état belgique, forts de leur majorité démographique et de la complicité du PS toujours prêt à nous vendre pour un plat de lentilles, nous ne pouvons qu'y gagner, politiquement, territorialement - nous pourrons enfin casser le carcan autour de Bruxelles - et même économiquement si "l'électrochoc" s'avère fatal au PS.