30.11.05

Vieux démons français

A la suite du récent vote à l'Assemblée nationale, la colonisation française devra désormais être présentée dans les manuels scolaires sous un jour positif. Le député UMP Christian Vanneste a revêtu les habits - désormais coutumiers au sein de la droite française - du donneur de leçons qui n'aime pas qu'on lui administre des cours de morale (et, accessoirement, d'Histoire), assenant que ceux qui s'opposaient à sa version nationaliste et archaïque de l'Histoire pratiquaient le "politiquement correct" et son frère jumeau le désormais fameux "terrorisme intellectuel" (ne manquait plus que le terme debenoistesque de "droits-de-l'hommisme" pour que le tableau fût complet), avant d'enchaîner sur une diatribe anti-immigrés dont on se demande ce qu'elle vient faire dans le débat.

Cette rhétorique caliméresque du pôv' homme-de-droite-de-convictions-victime-de-la-bien-pensance-ambiante commence à sérieusement m'échauffer les oreilles, pour rester poli. Il suffit, d'ailleurs, de constater avec quelle gourmandise l'expression "droits-de-l'hommisme" citée plus haut est récupérée dans tous les rangs politiques établis, en particulier chez les anciens gauchistes reconvertis au néoconservatisme salonnard, toujours prêts à sangloter sur "l'Occident mal aimé" (retrouvant en cela les accents du Club de l'Horloge, que semble apprécier le sieur Vanneste).

Ce qu'il faut d'abord retenir de cette affaire est que les politocards UMPistes ont ainsi montré - à qui en doutait encore - qu'ils n'aiment pas moins l'Histoire estampillée "République une-z'et-indivisible" que leurs collègues socialistes.

Ensuite, et surtout, c'est à ce genre de réécriture de l'Histoire par voie légale que l'on s'aperçoit de l'antilibéralisme foncier des séides de Sarko (qui oublient, ce faisant, que MonGénéral - leur soi-disant inspirateur - n'a pas eu peur de se faire des ennemis mortels en ayant le courage politique de décoloniser l'Algérie... chose à laquelle la gauche socialiste s'était toujours refusée). En effet, quels bénéfices le colonialisme français, pour ne citer que lui (la Belgique n'étant pas en reste) a apportés aux populations ainsi administrées ? Les députés UMPistes veulent-il parler de la corruption, du népotisme, du militarisme, du laïcardisme rrrrrrépublicain, ou encore de l'économie dirigée ? En somme, par cette loi, ils veulent une fois encore chanter les louanges du merveilleux modèle étatiste si cher à leur coeur... Rien que pour ça, ils méritent collectivement de recevoir un trophée. Pourquoi pas le prix Lyssenko ? Mais, non, suis-je bête, c'est le droit-de-l'hommiste anticolonialiste primaire que je suis qui se le verrait immanquablement attribuer par le Club mentionné plus haut.


21.11.05

Les Irresponsables

Après le trou noir des prisons militaires américaines, je m'intéresserai aujourd'hui aux conséquences des trous de mémoire de nos (très !) chers élus. L' affaire de Francorchamps risque de coûter des millions aux contribuables wallons - tout cela parce que leurs "dignitaires" politocards, secondés de leurs sous-fifres intercommunaux, sont incapables de lire un contrat, en anglais ou non. Le seul aspect réjouissant de cette histoire est qu'ils n'ont vraiment pas l'air bien fiers, maintenant que le roi est nu, et semblent même avoir perdu de leur superbe, les MRdistes et les socialeux wallons, à présent que leur incompétence a éclaté au grand jour. Néanmoins, ils semblent ne pas encore saisir toute l'importance de ce qui leur arrive, puisqu'ils s'improvisent imitateurs de Gavroche en nous chantant l'air "Je ruine la région wallonne/C'est la faute à personne" (la variante étant :" C'est la faute à Ecclestone"). Or personne n'est dupe, ou ne devrait encore l'être.

Devant un tel étalage d'irresponsabilité, il est temps que l'électeur (accessoirement contribuable...) comprenne que ces gens-là ne songent qu'à se comporter comme de nouveaux sybarites en dépensant du fric qui ne leur appartient pas, tout cela au nom du soi-disant "prestige" régional ! Comment peut-on encore s'aveugler quand eux-mêmes se traitent de de menteurs et/ou d'escrocs ? Que dire aussi devant la prime à l'incompétence que vient de se voir accorder le Quimby de Waterloo ?

Comment peut-on encore croire dans leurs discours - au choix - mielleux, virils ou rassurants ? Comment, surtout, encore croire que ces individus qui prétendent régir nos vies sont légitimés à le faire, alors qu'ils se rejettent la patate chaude une fois que leur inaptitude est enfin découverte ?

Un (é)lecteur intelligent comprendra qu'il ne doit plus accorder du crédit à ces étatistes de gauche ou de droite. Une seule option lui reste. A savoir, réclamer aux analphabètes de Namur : "Rîndez les liards" (version wallonne de "I Want my money back") et s'abstenir de voter désormais pour l'un ou l'autre de ces apparatchiks ventripotents et infatués.

Ca sent la fin de règne, tout ça. Et peut-être, soyons fous, enfin le vrai début d'un redressement wallon ?


17.11.05

Liberté de la presse

Aujourd'hui est la Journée de soutien aux journalistes emprisonnés organisée par Reporter Sans Frontières.

L'association sort également aujourd'hui son nouvel album photo (d'une grande qualité comme tous les ans).


U(RS)S Army

Décrivant les conséquences socialistes du militarisme et du bellicisme, Ludwig von Mises observait:

S'ils veulent conserver leur caractère guerrier, les Etats guerriers ne peuvent avoir qu'une organisation communiste.

Le grand économiste autrichien relevait ici principalement les politiques dirigistes et centralisatrices qu'entraîne l'accroissement d'un Etat en guerre. Je gage qu'il serait encore plus effrayé en constatant qu'aujourd'hui, les méthodes bolcheviques inspirent les interrogateurs militaires américains, comme le confirme cet article du New York Times.


8.11.05

Discrimination à l'embauche

Notre premier ministre a trouvé le moyen de calmer les jeunes casseurs.

Zyva, tout un tas de solutionnettes permettant aux jeunes rebeux d'investir l'entreprise privée. Car les méchants entrepreneurs du privé ne sont que d'affreux racistes refusant toute intégration des jeunes issus de l'immigration. Et cette discrimination crée une forte frustration chez ces jeunes, ce qui les pousse dans la rue.

Mais, monsieur le Premièr Ministricule oublie que l'Etat ferait bien de se remettre en cause. Parce que ces jeunes n'ont peut-être pas la possibilité d'intégrer le privé, mais ils ont surtout pas le DROIT d'entrer dans la fonction publique.

Parce que le fameux "il faut être de nationalité française ou ressortissant d'un des États de l'Union européenne ou d'un autre État faisant partie de l'Espace économique européen" vaudrait condamnation à n'importe quelle société privée osant inscrire cette DISCRIMINATION dans le descriptif du candidat idéal...


3.11.05

Imprudence du principe de précaution

L'excellente Cécile Philippe de l'institut Molinari, dont on ne chantera jamais assez les louanges, publie un argumentaire aussi étayé qu'incisif sur l'interdiction des immuno-stimulants par l'Etat français. A la suite de Cécile, j'estime également que ce type de mesures surévalue de manière absurde les risques et, symétriquement, néglige que, si ces médicaments continuent de se vendre, c'est aussi parce qu'il trouve des consommateurs prêts à les acheter sans qu'ils y soient contraints et forcés. C'est donc à eux, en compagnie de leur médecin et de leur pharmacien, de mesurer les avantages et inconvénients du produit qu'ils consomment, pas à une instance gouvernementale.

J'ajoute qu'une application stricte par un gouvernement de la minimisation des risques en matière de prescription médicale conduirait à défendre le "risque zéro"... et aurait pour conséquence de provoquer la mort d'un nombre incalculable d'individus. La logique de l'absurde, en somme !

Mais je laisserai le mot de la fin à la directrice de l'institut Molinari:

Les mesures prises au nom du principe de précaution, sont toujours invoquées par des instances qui imposent leur jugement à tous les autres, nous amenant à ignorer certains risques, en particulier le risque d’être malade, tout en en surévaluant d’autres. Il s’agit d’un principe dangereux qui nous invite à ruiner les bases d’un processus de découverte essentiel à une gestion saine du risque.