29.11.04

Crédibilité des sources

On dit parfois que les journalistes (français, notamment, proches du pouvoir étatique) ont des idées préconçues en tête, et ne font que modeler des articles, parfois même la réalité, de façon à ce que leurs prééjugés soient confirmés.

Ainsi en est-il des jeux vidéos: toute émission de télé sur le sujet fait passer les hobbystes du paddle ou du joystick pour des demeurés, des asociaux, etc...

Lisez donc cet article extrait de XBox Mag, dont voici une citation:
Une blague parue il y a plusieurs mois sur Xbox Mag a fini en info sur Libération, puis au journal télévisé de 20 heures de France 2.


Il s'agissait donc juste d'une blague, une info selon laquelle 147 japonais se seraient suicidés en avalant une poche de silicone suite au retard de sortie du jeu Dead or Alive Ultimate.

Ca met en confiance, n'est-ce pas? Dis-toi bien, lecteur, que ce sont ces gens-là qui t'informent des évènements du monde.


24.11.04

Etat=mafia ?

Il est d'usage entre libertariens de comparer l'Etat à une mafia. Pourtant, après réflexion, il me semble que la première organisation est encore pire que la seconde. Ainsi, généralement, lorsque des mafias se font la guerre, ce sont les porte-flingues et leurs parrains qui se font buter (revoir notamment Les Tontons flingueurs, plus ludique que The Godfather). En outre, les villes qui les abritent ne sont pas atomisées non plus que leurs concitoyens.

Un Etat est encore plus criminel qu'une mafia, car cette dernière n'a pas la prétention de contrôler toute notre existence; l'Etat, si. La mafia est un club criminel qui ne cherche pas à enrôler tout le monde sous sa bannière. L'Etat n'est pas un club (l'organisation étatique est un peu compliquée que cela) et cherche à encadrer le plus de gens possible à travers ses innombrables autant que consubstantielles infractions au Droit.

Surtout, une mafia ne commet pas de crimes en prétendant agir pour le droit et la justice. L'Etat, oui.


23.11.04

Analyse de la TVA Sociale

C'est simple, il s'agit de basculer les prélèvements de la fiche de paie, du travail, vers la consommation. L'idée du gouvernement est la suivante: le chômage est dû à un coût du travail trop élevé, notamment amplifié par les prélèvements sur la fiche de paie.
Il s'agit donc de de diminuer le coût du travail en reportant le coût de la Sécu sur le consommateur, via la TVA Sociale, plutôt que sur le salarié.

Hé bien cette idée est fausse, ça ne marchera pas. Des rapports seront produits, des comissions se réuniront, des colloques, assises, Etat Généraux, rencontres, débats, conciliabules, auront lieu dans toute la France, dans tous les minisitères, mais il n'empêche: cette idée est fausse, archi-fausse.

Pour faire simple, prenons un exemple: soit un produit X, vendu 100€ HT par une entreprise. Le prix TTC vaut alors 119.6 €
Sur les 100€, mettons que 14 servent à payer le salarié, et 10 autres servent à payer les cotisations sociales. Ainsi, le véritable prix HT du produit est 100-10 soit 90.
Bilan à ce stade:
- le salarié reçoit 14 €,
- l'Etat reçoit 19.6 de TVA, et 10 de cotisations sociales, soit 29.6 €,
- le consommateur paie 119.6€,
- le patron prend le reste soit 76 €, qui servent à payer les machines, les matieres premieres, le service de la dette, la rémunération du capital.

La nouvelle mesure de TVA sociale est la suivante, le gouvernement a décidé de dire: "les 10€ prélevés sur la fiche de paie du salarié (cotisations sociale seront prélevés sur le consommateur. Désormais, le prix HT du produit sera de 90€, le salaire de 14 €, et les taxes de 10 plus 19.6 soit 29.6€. Et le prix TTC sera toujours de 119.6 €
Le bilan est donc:
- le salarié reçoit 14€
- l'Etat reçoit 29.6 € (pas de changements),
- le consommateur paie 119.6€,
- le patron prend le reste soit 76 €

Et là vous me dites: "mais alors, Chitah, cette mesure ne serait finalement qu'un tour de passe-passe, qui ne change rien?"
Je réponds: "oui, absolument, d'ailleurs regardez, le grand économiste Pascal Salin a publié une tribune, l'illusion de la TVA Sociale, dans Le Figaro, avec une démonstration bien plus convaincante que ma misérable arithmétique".

La preuve, je cite le maître:
les cotisations sociales et la TVA reposent très largement sur la même assiette fiscale, de telle sorte qu'en passant de l'une à l'autre on change essentiellement le nom du prélèvement fiscal, mais pas sa réalité.
[...]
même si les cotisations sociales sont assises sur les salaires d'un point de vue administratif, leur charge effective pèse à la fois sur les salaires et sur les profits, sans que l'on puisse d'ailleurs bien évaluer cette répartition.
[...]
Si l'on veut vraiment diminuer le chômage, il ne sert à rien de s'amuser à passer d'un impôt à un autre (tous les impôts étant plus ou moins prélevés sur la même matière fiscale). Il faut réduire la pression fiscale. En effet, tout prélèvement obligatoire – qu'on l'appelle cotisation sociale, impôt sur le revenu ou TVA, ou autre – a un double effet destructeur : il diminue les incitations à produire de ceux qui le paient et il diminue l'incitation à produire de ceux qui bénéficient des ressources ainsi transférées par l'Etat (puisque ce qu'ils obtiennent est indépendant de l'effort de travail ou d'épargne qu'ils font). On ne réduira donc pas le chômage en passant d'un prélèvement obligatoire à un autre, mais en supprimant le système dit de Sécurité sociale que l'on devrait d'ailleurs plutôt appeler un système de Sécurité antisociale – c'est-à-dire en remplaçant le financement des dépenses de santé au moyen de l'impôt par un système d'assurance où les cotisations seraient proportionnelles aux risques et non aux revenus.
Lisez donc le reste de l'article, il en vaut largement la peine!


Leçon de démocratie recette gauchiste

Afin de mettre à mal les libertariens, les socialistes se plaisent à rappeler que la plupart de ceux-ci ne sont pas des démocrates, en ce sens qu'ils renient le suffrage universel exprimant une majorité qualifiée chargée de diriger une collectivité.

Et voilà que nos amis de Canal + (les donneurs de leçons de La Matinale, ce genre de journalistes estimant que la liberté d'expression se borne à exposer leurs opinions et qu'il est tellement stupide de ne pas y adhérer que leurs opposant ne doivent pas avoir droit à la parole) reçoivent Christine Boutin ce matin. Il est comique de voir que, depuis que Christine défend des idées de gauche, elle est reçue partout, même si ses idées puent la pensée catho bien-pensant.

Toujours est-il, les journalistes de canal ont fini par critiquer l'UMP - et Sarkozi par là même - en citant Jean de la Fontaine : "La loi du plus fort est la meilleure"

Je tiens à rappeler que la critique se porte donc sur le principe même de la démocratie, n'en déplaise à ces journalistes de la pensée unique et de la cohérence limitée.

Personnellement, je trouve que la démocratie étant la dictature de la majorité, elle est néfaste. Mais lorsque la démocratie canalienne est la loi de la minorité qui lui convient, nous passons à la dictature de base du socialiste pur jus : si je suis choisi, j'applique mon programme, sinon je vais dans la rue parce qu'on m'a retiré mon jouet.


22.11.04

Les dessous de la coopération internationale

Grâce à cet article de Bill Walker, trouvé sur le site de L. Rockwell, un peu plus de clarté sur l'aide internationale, en l'occurrence américaine, se fait aux yeux du lecteur intéressé par cette question. Tous les milliards qui ont été engloutis dans ces programmes d'aide sont évidemment perdus pour le contribuable. Surtout, les pays destinataires n'ont pas prospéré grâce à ces subventions (dont l'exemple le plus connu reste le trop célébré plan Marshall ). L'Allemagne de l'après-guerre n'était, d'ailleurs, pas la première visée par la "générosité reconstructrice" du gouvernement américain. Notons-le: à peine sortie du chaos national-socialiste, la RFA connut une prospérité plus rapide que la Grande-Bretagne (ruinée par le socialisme de guerre instauré par les conservateurs) et la France (économiquement dévastée par l'étatisation vichyssoise, puis gaullo-communiste), parce qu'une certaine libéralisation de la société y fut entreprise à l'inititative de Ludwig Erhard. Voilà la vraie raison de l'essor économique de la RFA d'alors.

Aussi remarquable est la critique adressée par l'auteur à ceux qui estiment que ces aides évitent le basculement des pays concernés dans le giron totalitaire. Il fournit à cet effet une liste éloquente de dictateurs - de gauche comme de droite - que le gouvernement US a grassement stipendiés.

De cette dernière remarque, je tire cette conclusion: la meilleure façon de contribuer - au sens non imposable du terme, s'entend - au renversement des tyrans ne consisterait-elle pas, tout d'abord, à cesser de les subventionner avec l'argent extorqué aux contribuables occidentaux?



21.11.04

Al Mannar bientôt sur nos écrans

Et oui, Al Mannar (la chaîne du Hezbollah, le mouvement terroriste Chi'ite libanais) vient d'être autorisée à émettre sur toute l'Union Européenne.

Bon, moi je suis pour la liberté d'expression, donc je m'en contrefous.

Par contre, lorsqu'il y a asymétrie de l'information, on a ce qu'on appelle de la propagande.

Alors j'attends toujours Fox News - oui, la chaîne officielle des néo conservateurs bushistes. Quand est-ce qu'ils auront leur autorisation d'émettre en Europe, eux? C'est une des chaînes les plus importantes des USA. Quant à l'info inverse, on y a droit en continu sur TF1/FR2/FR3/C+/M6/LCI/EuroNews, avec une mention spéciale pour C+ qui, avec les guignols de l'info, réussit à rendre positivement ridicule les larmes de crocodile versées sur la façon dont les chaînes US présentent l'information.

L'UE a quand même de drôles d'alliés - et de drôles d'ennemis. Mais baste! Le combat n'est pas ici. Al Mannar? Bah, pourquoi pas. Ce sera à mon sens, si c'est bien géré (c'est-à-dire, dans la symétrie) un pas supplémentaire pour la liberté de parole, qui commence toujours par laisser les indécents s'exprimer - car la liberté de parler du temps qu'il fait est universellement reconnue, quelque soit la dictature où vous vous trouviez. Mais nous devons exiger, pour chaque chaîne anti-américaine militante, une chaîne pro-américaine militante.

Exigeons Fox News!


19.11.04

Bientôt le syndicat unique

La notion de représentativité d'un syndicat a déjà fait l'objet de quelques articles sur ce blog. Nous savons notamment qu'en France, de facto, il est interdit de monter un syndicat de salariés. C'est un peu plus complexe que cela, mais en gros cela revient à une interdiction pure et simple.

Rappelons que les avancées en matière de droits des salairés en France, datant presque toutes du XIXème siècle, sont le fait de libéraux, comme nous le rappele Eskoh dans ce petit billet.

Comment peut-on interdire un syndicat? Prenons l'exemple de l'UNSA. Cette organisation, pour obtenir le statut de "représentativité", doit subir un examen du Conseil d'Etat, en d'autres termes: il faut passer sous les Fourches Caudines de l'Etat français pour être admis dans le cénacle des organisations syndicales. Voir ci-dessous deux extraits du rapport du Commissaire du Gouvernement du Conseil d'Etat concernant la demande de l'UNSA. Les parties les plus sidérantes sont mises en lettres grasses.
Ah oui, pour ce qui est de la requête de l'UNSA, la réponse du Conseil d'Etat est bien évidemment non, ce qui fait que le syndicat a d'ores et déjà déposé un recours auprès de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, pour violation des libertés syndicales. Voici les deux extraits:
Dans un pays qui, comme la France, garantit la liberté syndicale et connaît en conséquence une pluralité d'organisations, la question de leur représentativité occupe une place centrale pour ce qui touche aux relations du travail et à de nombreux autres aspects de la vie sociale. Il n'est, en effet, ni possible ni même souhaitable de traiter toutes les organisations librement créées sur un strict pied d'égalité; il importe de réserver certaines prérogatives ou certaines fonctions à un nombre limité d'interlocuteurs aptes à représenter valablement les intérêts collectifs des forces sociales. C'est pourquoi notre droit, au cours du XXème siècle, a progressivement dégagé et mis en œuvre la notion d'organisations syndicales les plus représentatives, qu'il s'agisse d'organisations patronales ou d'organisations représentant les salariés.
Et enfin le seconde extrait:
En deuxième lieu, nous voudrions indiquer qu'il nous paraît loin d'être acquis qu'un seuil de 5% des suffrages, pour important qu'il soit, suffise pour cerner les organisations les plus représentatives: en termes mathématiques, une exigence à 5% des suffrages laisse place, en théorie, à 20 organisations susceptibles d'être représentatives; même si l'on saurait bien sûr s'en tenir à une approche aussi sommaire, cette indication souligne qu'une barre à 5% comporte le risque d'augmenter sensiblement, à l'avenir, le nombre des organisations reconnues représentatives. Or tel ne nous paraît pas devoir être nécessairement la traduction que devrait recevoir la notion d'organisations les plus représentatives; on peut, au contraire, penser que l'intérêt général incline à s'en tenir à un nombre restreint d'interlocuteurs.


"Au nom de l'intérêt général", il faut donc limiter le nombre d'associations de défense des salariés.
Désormais, la démocratie montre son vrai visage: le pluralisme est considéré comme un RISQUE.

La position de l'Etat français est tout à fait claire: les syndicats sont par défaut interdits en France, le Conseil d'Etat est chargé de choisir les syndicats autorisés!


18.11.04

Accomplissement du système

Elio di Rupo, président du PS, vient d'entrer dans le CA de la Banque Dexia. Le GERFA (Groupe d'Etude et de Réforme de la fonction administrative) s'en est, à juste titre, ému. Mais faut-il s'étonner de cette nouvelle ? Il s'agit seulement d'un jeu de chaises musicales, puisque Di Rupo remplace Didier Donfut devenu secrétaire d'Etat aux Affaires z'européennes, et qu'il y a toujours eu des politiciens dans le CA de cette société bancaire - l'un des derniers en date étant Karel De Gucht, devenu ci-devant ministre des Affaires qui lui sont étrangères. Il suffit pour s'en convaincre de lire la liste des administrateurs.

Pour ma part, j'y vois la quintessence du système politique belge en particulier, et étatique en général : la collusion sans cesse renforcée entre le monde des gouvernants et celui de la finance "privée" (adjectif de pure forme, puisqu'en l'occurrence, les communes participent à hauteur de 15% dans cette société).

En somme, ce partage des dépouilles opimes dont le contribuable exsangue fait les frais, n'est pas une "dérive du système" comme le déplore Michel Legrand, président du GERFA, mais au contraire son accomplissement.


La gratuité étatique, c'est l'esclavage

A tous ceux qui pensent (je devrais écrire "croient") que l'Etat fournit des biens et des services gratuitement, je tiens à rappeler que :

- dès lors que la production de ces biens et services nécessite l'utilisation d'outils, d'infrastructures et de matières premières, tout cela avec l'ajout de travail humain, cette production a un coût ;
- dès lors qu'il y a coût, il faut payer ;
- que l'argent permettant à l'Etat de payer ces coût est récupéré, grâce à l'impôt, sur le dos du travail des individus ;
- que donc, tout ce qui est fourni gratuitement par l'Etat, l'est fait en obligeant une partie de la population à travailler pour pouvoir le financer.

Donc, le travailleur moderne n'est autre que l'esclave de la République moderne. Même si cette situation permet de financer des politiques généreuses, elle est basée sur un système pervers de maîtres et d'esclaves.


17.11.04

La politique contre la paix

C'est ainsi que j'intitulerais volontiers la leçon tirée de la lecture de cet article signé Christian Michel, publié à l'occasion du décès d'Arafat.


Bonne année budgétaire

La presse officielle française est enthousiaste, aujourd'hui:


Même si la croissance a traversé un trou d'air au troisième trimestre et si elle ralentit, 2004 restera comme une bonne année budgétaire.

Une BONNE année?
Les plus anciens lecteurs de ce blog se souviennent probablement de mes visites sur le site de l'Agence France Trésor, les gardiens de la Dette Française, avec ses fameux graphiques:

Je rappele qu'en ordonnée, ce sont de milliards d'euros dont on parle. Ce que la journaliste appele une BONNE année budgétaire est la différence entre ces deux courbes, la rouge, et la noire.
Cette journaliste a l'enthousiasme facile.
Des dépenses de l'ordre de 280 milliards d'euros par an, face à des dépenses de 230 milliards, elle appele cela une "bonne situation".

Et pour être sûrs de bien comprendre, l'Agence France Trésor précise:
Fin septembre 2004, le déficit du budget de l’État atteint 47,2 Md €. Il est inférieur au déficit constaté à la même date en 2003 (-5,4 Md €) et en 2002 (-4,7 Md €). L’amélioration du solde budgétaire en 2004 se confirme.
Super. Le deficit est donc passé d'une valeur prévue de 24% du budget de l'Etat, à environ 22%.
Au lieu de dépenser 24 % de plus que ce qu'il prélève, l'Etat ne dépense que 22% de plus.

Ouf, nous sommes sauvés, j'ai un instant cru que l'Etat français était en faillite virtuelle.


La dernière blague belge

Dans notre plat pays, les référendums ne sont pas prévus dans la Constitution. Pas question, donc, à l'instar d'autres pays européens, de demander à la population de donner son accord (ou de le refuser) au projet de constitution européenne.

Dans sa grande mansuétude, le premier ministre Verofstatolâtre trouve qu'il serait cependant bon de laisser le Belge s'exprimer sur la question, afin qu'il se sente impliqué dans le processus de construction européenne. C'est pourquoi il a lancé l'idée d'une consultation populaire. Il s'agit donc de demander aux Belges de passer un dimanche à se rendre au bureau de vote, sans avoir le choix de s'y rendre ou non (en Belgique, le vote est un droit obligatoire, j'en rirais si j'avais le coeur à ça). Le résultat du scrutin ne servirait strictement à rien, puisque les résultats des consultations populaires ne sont pas contraignants. Une version fort originale, ma foi, du célèbre "cause toujours" associé à la démocratie parlementaire à la belge, à la fois plus coûteuse et plus emmerdante que de juste se passer de l'avis de la population.



16.11.04

Aux sources du mal : le manifeste du PC

A tous ceux qui croient encore en une certaine forme d'humanisme du système communiste, voici les dix propositions du Manifeste du Parti Communiste (autant revenir aux sources du problème)

1. Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat.

2. Impôt fortement progressif.

3. Abolition de l'héritage.

4. Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles.

5. Centralisation du crédit entre les mains de l'Etat, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'Etat et qui jouira d'un monopole exclusif.

6. Centralisation entre les mains de l'Etat de tous les moyens de transport.

7. Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production; défrichement des terrains incultes et amélioration des terres cultivées, d'après un plan d'ensemble.

8. Travail obligatoire pour tous; organisation d'armées industrielles, particulièrement pour l'agriculture.

9. Combinaison du travail agricole et du travail industriel; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne.

10. Education publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Combinaison de l'éducation avec la production matérielle, etc.

A vous de juger.

Au fait, toute ressemblance avec le système français n'est que pure coïncidence !!!


11.11.04

Le colonialisme est-il libéral ?

Après l'éloge de la torture par de soi-disant amis de la liberté, après le plaidoyer de certains libéraux pour la guerre d'agression, il ne nous manquait plus que le plaidoyer pour l'Algérie française. Eh bien, bonnes gens, rassurez-vous: c'est fait !

Le site "Libres" a fait récemment paraître un article où, sous prétexte de dénoncer les relations entre l'Etat français et le régime algérien, l'auteur - anonyme - fustige les partisans de l'indépendance de l'Algérie comme s'ils se résumaient à des sympathisants du FLN. De même qu'aujourd'hui, les Irakiens opposés à l'invasion de leur pays sont décrits par la propagande néoconservatrice comme des suppôts du terrorisme international !

Ce texte confirme mon analyse selon laquelle une frange importante de libéraux français se sont embarqués dans une bataille purement réactive: "la gauche dit blanc, les libéraux doivent dire noir". Le triomphe de la pensée binaire ! Il ne s'agit évidemment pas pour moi d'accréditer la version FLN de la guerre d'Algérie. Mais pourquoi certains se drapent-ils dans leur libéralisme pour chanter le "temps béni des colonies" ? Voici d'ailleurs un extrait éloquent de cet article:

On a évité de tirer la leçon de l’histoire : faute d’avoir voulu garder l’Algérie Française, on a sacrifié le futur des peuples de France et d’Algérie. Nous avons un « devoir de mémoire ».

Pourquoi répéter les erreurs de Tocqueville un siècle et demi après la colonisation de l'Algérie ? Ne vaudrait-il pas mieux que les libéraux s'inspirent de la sagesse anti-colonialiste de Bastiat ? Mais je crains que ce qui intéresse ces défenseurs acharnés de la Puissance politique, ce ne soit ni la vérité ni la liberté individuelle, mais simplement le jeu rhétorique stérile et la posture idéologique de l'image inversée. Personnellement, je ne me reconnais pas dans ce triste reflet...


7.11.04

Arafat - quelle sera la succession?

Je crois personnellement, mais sens en avoir la preuve, que le report de l'annonce de la mort d'Arafat n'est qu'un artifice destiné à éviter une guerre de succession. Et en effet, qui pourra prendre la suite de la direction de l'OLP? Les occidentaux ont tendance à penser que des modérés comme Mahmoud Abbas (Abou Mazen) ou Mohamed Dahlan, respectivement numéro II de l'OLP et chef de la sécurité de la bande de Gaza, sont les favoris, mais la réalité du terrain là-bas est très différente.

De fait, il est peu probable que des violences immédiates entres les différents mouvements (Hamas, Djihad Islamique, OLP) aient lieu, mais par contre, les différentes tendances qui veulent imposer leur contrôle sur le plus riche d'entre eux, l'OLP d'Arafat, préparent dès à présent leurs cartes.

De même que l'Europe ne vote pas à l'élection du président des Etats-Unis, l'Occident ne vote pas à l'élection du chef de l'OLP. Et qui plus est, il même est très peu probable même que ce soit la majorité du peuple palestinien qui en décide. C'est sans doute le coeur des militants qui prendra la décision, et il est possible que le partisan d'une ligne dure soit élu, bien qu'avec la mort naturelle de Yasser Arafat la probabilité en est moins importante que s'il eut été assassiné - ce qui est précisément la raison pour laquelle Israël ne l'a pas fait.

Voir :
le Monde
Front Page Magazine


La décolonisation n'est pas finie

En Côte d'Ivoire comme en Polynésie, la France n'en finit pas d'intervenir, unilatéralement et souvent au mépris total de ce qu'en pense la population locale. Se posant en arbitre ou en force de paix, sa partialité ne fait pourtant aucun doute.

Je conseille la lecture de La guerre de la France contre la Côte d'Ivoire pour bien comprendre à quel point l'action de notre gouvernement est illégitime et nuisible.


6.11.04

Le Franco-centrisme des libéraux français

Quand je lis sous la plume de Jacques Garello que, grâce à Bush, les USA vont revenir "aux principes fondateurs de la démocratie américaine, parmi lesquels le vrai fédéralisme, la séparation des pouvoirs, et par dessus tout le respect de la vie, de la propriété privée et de la liberté", je m'interroge sur le sens que l'éminent fondateur de l'ALEPS attache auxdits principes. De même, je reste plus que perplexe lorsque, dans sa lettre des Cercles libéraux, A. Madelin cite avec approbation Aznar pour nous assener avec un aplomb confondant : "La réélection de Bush ouvre aussi une période d’espoir pour la communauté internationale. Nous avons l'opportunité d’unir nos efforts pour créer un monde plus sûr et plus libre". Les auteurs des Guignols de l'Info auraient mis ces mots dans la bouche de la marionnette de Madelin, ils auraient été immédiatement traités de caricaturistes gauchistes malintentionnés...

Ces deux libéraux sincères confirment la maladie qui a atteint depuis quelques années leur famille philosophique et politique : la confusion malencontreuse de l'atlantisme béni oui-oui et impérialiste avec les fondements du libéralisme. Tout à leur "obsession anti-antiaméricaine", ils laissent les disciples français des néoconservateurs inflitrer le mouvement libéral. C'est à cette dernière veine - pénible et oiseuse - qu'appartient le pontifiant folliculaire Ivan Rioufol, le Revel du pauvre pour qui "les contraintes du Patriot Act, ces mesures antiterroristes accusées d'attenter aux libertés individuelles, ne sont rien comparées aux oukases de nos comités de salut public, qui poussent à hurler avec la meute." Non, ce n'est pas lui qui ouvrira le prochain Festival du rire de Rochefort !

En se positionnant comme défenseurs inconditionnels des pires décisions américaines, un Madelin ou un Garello, mais aussi beaucoup d'autres libéraux, commettent une erreur dommageable pour les idées de liberté et leur compréhension par les non-libéraux. En vérité, leur amour effréné d'une Amérique mythique découle de leur pessimisme foncier envers la situation française, si bien qu'ils se créent une patrie d'adoption.

A un exposé sur la vraie liberté qui pourrait se révéler passionnant, ils préfèrent le provincialisme des pamphlétaires avachis se préoccupant, non des faits, mais de ce qu'en dira la gauche. Dommage.


3.11.04

On a évité le pire

Une note positive tout de même pour ce résultat d'élection décevant où le candidat libéral atteint péniblement la quatrième place derrière Mr Plus (à gauche). Toutefois, il faut dire que je n'avais pas beaucoup d'espoir dans son élection.

Alors, comment ne pas se réjouir de l'essentiel : l'homme qui voulait importer la Sécu aux USA n'est pas élu, et je pense que c'est l'essentiel - l'économie la plus active du monde démocratique ne sera pas foutue en l'air pour voir comment ça fait.

Et dans quatre ans, avec beaucoup de courage et de travail, nous aurons peut-être une chance de gagner pour de vrai - et là, une victoire de second choix ne sera plus qu'une défaite. Dès aujourd'hui, préparons la prochaine élection!