Bam et le tsunami: générosité mensongère
Quand j'étais petit, ma maman m'a appris que lorsque l'on donnait à un clochard ou un vagabond, que ce soit de l'argent, un sandwich, etc., il ne fallait surtout pas le clamer sur tous les toits, car cela annulait en quelquesorte l'action bienfaitrice.
Ainsi, celui qui se rend coupable de cela n'ira pas au paradis. Toutefois, ce n'est pas le pire qu'un être humain puisse faire.
Ce qu'un être humain peut faire de pire, c'est clamer sur tous les toits qu'il a donné, sans avoir rien donné du tout à qui que ce soit. Ce comportement abject, me direz-vous, n'existe pas chez les être humains. Effectivement, j'exagère: les entités vivantes dont je parle ne sont pas des être humains, ce ne sont même pas des animaux, ce sont des hommes de l'Etat.
Le 26 décembre 2003, la ville iranienne de Bam subissait un terrible tremblement de terre qui se solda par la disparition ou le décès d'environ 30 000 personnes.
Le 6 janvier suivant, Renaud Muselier déclarait: "En moins d'une semaine, notre pays a mobilisé près de 6 millions d'euros". Dans la foulée, d'autres promesses sont formulées par le sous-ministre des Affaires Etrangères, comme la contruction d'un hôpital, ou la restauration de la citadelle de Bam, classée par l'Unesco.
Au final, les cloportes que sont les hommes de l'Etat auront envoyé 861 552 euros. Vous avez bien lu, entre sept et huit fois moins que ce qui a été promis.
Pour l'hôpital: sur 2.45 millions d'euros, seuls 0.5 ont été versés par l'Etat français. Le solde provient de dons privés (entreprises essentiellement).
Au total, donc, l'aide équivaut à 1 361 552 euros, au lieu des 6 millions et plus promis par Muselier.
Il y a même encore mieux: le français, écrasé de taxes, ponctionné à des niveaux inégalé dans l'histoire des hommes, a quand même réussi, pour ce séisme extraordinairement peu médiatisé, à envoyer 4 134 000 euros. Sans qu'on ne lui demande rien.
C'est-à-dire que ce sont les français qui ont tenu en partie les promesses des hommes de l'Etat.
Au total, les promesses de dons des Etats étaient de l'ordre de 115 millions de dollars, l'ONU n'en a reçu en fait qu'à peine 15.
Qu'on ne se méprenne pas: je ne suis pas un amoureux de l'intervention étatique, je ne demande pas que Raffarin verse ce qu'il a promis.
Je ne lui demande qu'une chose: ne pas mentir, surtout sur ce genre de sujets.
Raffarin a promis environ 50 millions d'euros. Prenons les paris dès maintenant: combien donnera-t-il, finalement? Dix fois moins, cinq fois moins seulement? Allez, j'attends vos paris!
Martin Masse contre la droite québecoise
Dans la dernière livraison du "Québecois libre", le talentueux et dynamique Martin Masse nous donne
son avis sur les rapports entre les libertariens et la Droite, tout particulièrement au Québec.
Le directeur du QL le rappelle très pertinemment :
Comme les gauchistes, ce que les conservateurs de droite ne comprennent
pas, eux, c'est que la moralité ne s'impose pas et que les collectivités n'ont
pas d'autre existence que dans l'esprit des individus qui croient y appartenir.
Seuls des individus entièrement libres de leurs actes peuvent s'associer
volontairement et défendre un « intérêt public » dans la sphère
limitée de leur association. Pour le reste, il n'y a en effet que des utilités
personnelles, puisque les collectivités ne pensent pas, ne ressentent rien et
n'ont pas d'intérêt. Le prétendu intérêt public défendu par la droite ou la
gauche collectivistes, ce n'est en fait que l'intérêt d'un petit groupe qui est
imposé de force sur l'ensemble de la société.
Pour la bonne "Bush" (hi, hi, hi), le pontifiant métaphysicien du néoconservatisme postmoderne,
Maurice G. Dantec pour ne pas le nommer, se fait tailler un costard pour l'hiver (qui s'achève, mais bon).
1995-2005
Le 7 janvier 1995 disparaissait
Murray N. Rothbard, figure tutélaire de l'anarcho-capitalisme.
Affaire Guillermito - suite
L'Etat requiert 4 mois de prison avec sursis et 6000 euros d'amende contre Guillaume Tena, l'homme qui a révélé les faiblesses de la solution antivirus prétendue infaillible.
La partie civile réclame également 900 000 euros de dommages et intérêts (oui, vous avez bien lu).
Un historique plus complet est disponible sur
le site de Guillermito.
Nous saurons ce qu'il en est le 8 mars.
Je suis terrorisé. Concrètement et derrière les prétextes retenus, c'est bien à la liberté d'expression qu'on en veut ; s'il est condamné, nous n'aurons plus qu'à
passer par des anonymiseurs comme les chinois pour continuer à clamer la vérité.
Trouvé via
The Register, l'article
Fujitsu Siemens loses German PC levy case nous apprend une bien curieuse nouvelle:
A German court has ordered PC maker Fujitsu Siemens to pay a royalty of €12 for every PC it sells in Germany. A Munich district court believes that as with blank media such as audio and video cassettes, the levy should compensate rights holders for lost royalties.
The suit was first brought in 2001 by VG Wort rights society, a copyright management organisation. It argued that Fujitsu Siemens hardware can be used for copying - and therefore infringes the rights of its members. Fujitsu Siemens is the first company targeted by the society. More PC vendors may follow later this year.
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Although a landmark decision, the ruling isn't a full victory for VG Wort, which originally sought a levy of € 30 for each new PC sold.
Ainsi devrait-on poursuivre les vendeurs de couteaux pour tous les meurtres commis à l'aide de leurs produits, non?
La société a fait appel de la décision, affaire à suivre.
Socialisme flamingant
En septembre dernier, CPS avait déjà relaté certaines facéties des politiciens jacobins flamands
ici et
ici. Désormais, et c'est dans la logique même du nationalisme protectionniste qui fait la quasi unanimité dans les cénacles politiques nordistes, les candidats aux logements sociaux établis dans cette région ne devront plus seulement, pour être admis, sortir une carte de parti ou être pistonnés par un politicien local, mais également
prouver qu'ils connaissent la langue de Vondel.
Cette conséquence supplémentaire du contrôle politique de l'immobilier devrait, à mon sens, dessiller de nombreux yeux, d'abord, sur la réalité politique flamande qui ne vaut guère mieux que le marasme bruxellois ou wallon, et ensuite, plus généralement, sur la vraie nature des logements sociaux : mini-Etats où le politique a le dernier mot.