Pinochet, le moins mauvais des dictateurs
A l'occasion du décès d'Augusto Pinochet, nos amis du
Québecois Libre republient l'article de
Faré intitulé
"Pinochet, le moins mauvais des dictateurs". Extraits :
On déplore 3 200 morts durant l'ensemble de la dictature de Pinochet – la plupart d'entre eux des terroristes, commissaires politiques et autres propagandistes du meurtre politique, qui s'est finalement retourné contre eux. Comment les collectivistes peuvent-ils, eux, reprocher à Pinochet ses méthodes? Nous seuls individualistes avons la légitimité de les reprocher à Pinochet, et nous n'y manquons pas. Combien de morts dans la moindre dictature communiste? Combien de morts Allende se préparait-il à faire, en plus des centaines de meurtres déjà perpétrés par les groupuscules communistes qui jouissaient de sa bienveillante passivité?
À vrai dire, comme les communistes se purgent les uns les autres dès qu'ils ont éliminé leurs adversaires, il y aurait sans doute eu plus de morts parmi les seuls communistes (sans parler des autres) si Allende avait confirmé son pouvoir par la force comme il en avait l'intention. Mais pas exactement les mêmes, c'est sûr: les pires auraient survécu et prospéré. Combien de dictateurs ont quitté volontairement le pouvoir de leur vivant? Combien de chefs d'État ont sorti leur pays de la ruine organisée par les communistes et l'ont mené à la prospérité, sans enrichissement personnel massif?
(...)
Bon. J'endosse maintenant ma veste ignifugée. Par ici les flammes!
Les syndicats du crime
Notre ami
Constantin publiait il y a trois mois une
chronique qui devrait être lue par tout contribuable belge. Je la ressucite avec l'espoir qu'elle atteigne quelques lecteurs supplémentaires.
En résumé, 25€ par contribuable nous sont soutirés chaque année de manière totalement injustifiable (à supposer qu'un impôt puisse être justifiable...). Vous me direz : "25€ ? A peine de quoi me payer un mois d'abonnement ADSL". Effectivement, ce n'est pas énorme mais des centaines de cas similaires peuvent être cités. L'Etat-obèse vous appauvrit, il est temps de le dégager de votre vie.
Encore le "droit" au logement
Dans son commentaire de l'affaire du Wooncode, Xime de Eigen blog eerst conclut par un plaidoyer en faveur du droit au logement :
En conditionnant, même un peu, le droit au logement, on refuse de considérer que le respect de la dignité humaine impose de permettre à chacun d'avoir un logement (c'est le caractère inaliénable du droit au logement). C'est une logique similaire de conditionnement du minimum vital qui a animé la réforme du minimex en 2002 (qui substitue au droit à un minimum d'existence un "droit à l'intégration sociale"). Nous pensons qu'il faut s'opposer à l'extension de cette logique du donnant-donnant (je te donne un logement si tu apprends le néerlandais) qui nie le caractère inconditionnel du lien social et l'égale dignité qui revient à chaque homme, en tant qu'homme.
Le concept de droit au logement, à l'instar de tous les autres droits-créances, a depuis longtemps été démoli par les auteurs libéraux. Voir par exemple ce court texte du Professeur Frank van Dun de l'Université de Gand. Citons également Ayn Rand puis Friedrich von Hayek :
Si certains ont le "droit" de vivre aux dépens du travail des autres, cela veut dire que ces autres sont privés de leurs droits et condamnés à travailler comme des esclaves. Tout prétendu "droit" d'un homme, qui nécessite de violer les droits d'un autre homme, n'est pas, et ne peut pas être un droit. Personne ne peut avoir le droit d'imposer une obligation que l'on n'a pas choisie, un devoir sans récompense ou une servitude involontaire. Le droit d'asservir n'existe pas.
Parler de droits là où ce dont il s'agit n'est fait que d'aspirations qui ne peuvent être satisfaites en dehors d'un système motivant les volontés, c'est non seulement détourner l'attention des seules sources effectives de la richesse souhaitée à tous, mais encore dévaloriser le mot de "droit", alors que maintenir le terme dans son sens strict est de la plus haute importance, si nous voulons sauvegarder l'avenir d'une société libre.
Nicolas Sarkozy, qui a d'ores et déjà succédé à Jacques Chirac en tant qu'idole des
soi-disants libéraux belges, a récemment déclaré vouloir rendre opposables certains de ces faux droits. Jean-Philippe Feldman
règle son compte à celui qui joue à être plus socialiste que les socialistes. En effet, ces derniers c'étaient jusqu'ici plus ou moins contentés de proclamer des faux droits à titre publicitaire. Le génial
Frédéric Bastiat nous explique la cause de cette retenue :
Dans une fausse voie on est toujours inconséquent, sans quoi on tuerait l'humanité. Jamais on n'a vu ni on ne verra un principe faux poussé jusqu'au bout. J'ai dit ailleurs : l'inconséquence est la limite de l'absurdité. J'aurais pu ajouter : elle en est même la preuve.
Buena Vista socialisto club
Vaniteux comme pas deux, les
socialo-régionalistes wallons avaient naguère décidé de faire de "leur" Région un pivot stratégique dans la gestion des affaires mondiales. Par quel geste historique, leur infatuation se manifesta-t-elle ? Par une
visite faite en 2002 à l'un des derniers tyrans communistes, le barbudo de La Havane,
Fidel Castro. Le lecteur aura relevé, en contemplant l'illustration de
cet article, la mine hilare et joviale de Vau Cauwenberghe et du dyslexique gaucher contrarié principautaire, Michel Daerden, qui semblent tellement heureux d'être photographiés en compagnie d'un des pires
serial killers politiques de l'après-guerre, que seul un esprit chagrin, naturellement, aurait l'affront de rappeler le
sinistre bilan de leur idole.
Cette escapade dans l'enfer communiste caraïbe avait pour objectif officiel (le plus fondamental étant évidemment de se payer du bon temps en picolant du mojito jusqu'à l'aube et à faire risette au totalitaire le plus bavard de la planète) de claquer de l'argent du contribuable en participant à un programme de l'Unesco de restauration de vieilles batisses tombant en ruines - saisissante image du socialisme en action. Le budget consacré à cette entreprise d'aide à dictateur en péril s'élèverait à quelque 600.000 euros (plus 125.000 dévolus à entretenir la "vitrine promotionnelle" de la République socialiste wallonne).
Un ministre cdH du gouvernement wallon, M.-D. Simonet, et un député MR, Ph. Fontaine,
s'étonnent à présent, et à juste titre, de cet "investissement". Ceci dit, c'est
l'aspect strictement budgétaire qui les inquiète, sans qu'aucun argument éthique, semble-t-il, vienne étayer leurs arguments. En clair, ils ont l'air d'oublier que l'argent du contribuable belge (et non uniquement wallon, précisons-le, eu égard aux transferts provenant des ménages flamands) n'a pas à rafistoler la façade d'un régime aussi abject. Nul doute que si le bénéficiaire de ces fonds s'était appelé
Pinochet, les protestations eussent été bien plus sonores et retentissantes...
Les économistes s’accordent-ils sur quelque chose ? Oui !
Robert Whaples vient d’effectuer un sondage au sein de l’American Economic Association. Il en ressort qu’en dépit des apparences, de nombreuses propositions récoltent un large consensus dans la profession :
- 90,1% rejettent la proposition « les Etats-Unis devraient entraver les délocalisations. »
- 87,5% pensent que « Les Etats-Unis devraient éliminer les droits de douanes existants et les autres barrières au commerce. »
- 85,2% jugent que « les Etats-Unis devraient éliminer les subventions à l’agriculture. »
- 85,3% reconnaissent que « le fossé entre les recettes et les dépenses de la Sécurité Sociale se creusera de manière insoutenable dans les cinquante années à venir si les politiques actuelles restent inchangées. »
- 77,2% pensent que « la meilleure manière de faire face au déficit abyssal à long terme de la Sécurité Sociale est d’augmenter l’âge moyen de départ en retraite. »
- 67,1% pensent que « les parents devraient recevoir des chèques-éducation utilisables dans des écoles publiques ou privées. »
Liberté de circulation des capitaux et des marchandises, abrogation de la PAC et du Farm Bill, reconnaissance du caractère insoutenable des « systèmes sociaux » actuels et rejet d’une résolution par la hausse de la pression fiscale, avancée conséquente vers la liberté de l’enseignement : voilà qui n’est pas pour déplaire aux libertariens ! Regrettons juste que les membres de l’AEA n’aient pas encore réussi à dépasser le véritable tabou qui pèse sur les secteurs de la santé, des retraites et de l’enseignement. Ils finiront par reconnaître un jour que là comme ailleurs, la liberté individuelle et la solidarité volontaire (la seule qui mérite son nom) sont de loin préférables à la contrainte et à l’embrigadement.
Signalons une proposition qui ne recueille pas un aussi large consensus que les précitées mais qui semble néanmoins beaucoup plus populaire chez les économistes que dans le reste de la population : « Les Etats-Unis devraient légaliser la marijuana ». 62,2% des sondés y sont favorables. La cause de cette curiosité n’est pas à rechercher dans un lien supposé entre la pratique de la science économique et la consommation de cannabis (non, les congrès scientifiques de l’AEA ne sont pas de monumentales Ganja Parties...) mais plutôt dans l’énorme coût d’opportunité qu'engendre la prohibition de la marijuana. Les économistes ont également analysé l’épisode historique tragique de la prohibition de l’alcool et ont su en tirer les leçons.
Via le blog de Greg Mankiw
Cadastre des fortunes : c'est pour bientôt
Nous avons évoqué à plusieurs reprises, sur ce blog,
les menaces pesant sur la confidentialité des données des particuliers belges. Tous les prétextes sont bons pour faire avaler la pilule amère de l'étatisme vorace et prédateur au citoyen, surtout lorsque les gouvernants jouent la carte du chantage à la sécurité.
Un pas de plus va être franchi en direction de l'avènement plus si lointain du
cadastre des fortunes, puisque
L'Echo de ce week-end nous a appris que la
loi-programme que votera prochainement le parlement fédéral contiendra des mesures devant lever toute protection bancaire relative à la confidentialité des comptes. Le patrimoine des individus va donc servir de bouchon à la coque éventrée du Titanic qu'est devenu depuis longtemps l'État belge. Pour rappel : ce sont de
prétendus libéraux qui vont resserrer l'étau sur les citoyens qu'ils prétendent défendre. Au lieu de
balancer de bons mots politiciens sur les plateaux télévisés dominicaux, D. Reynders ferait mieux de se rappeler qu'il ne préside pas le parti socialiste. Il est vrai que la proximité des libéraux belges avec les rouges
ne date pas d'aujourd'hui. Il n'est donc guère étonnant que le trotsko
R. Miller rêve de perpétuer la coalition violette.
Par conséquent, il devrait être clair à chacun que, derrière les foucades sarkoziennes de Reynders, se dissimule le souci de donner des gages au parti-frère ennemi...
L'infâme est-il l'avenir de l'homme ?
Il existe une vulgate "libérale", version abâtardie de l'individualisme libéral, suivant laquelle tant qu'un acte est volontaire, tout va très bien, madame la marquise. Pourtant, il devrait être évident que cette "théorie" pour le moins chétive et vacillante n'a que peu à voir avec l'éthique libérale bien comprise, qui suppose un respect par chacun de nous des droits de son prochain. En effet, je ne sache pas que mettre le feu à la maison de quelqu'un, par exemple, constituerait la quintessence morale du libéralisme, à moins que ceux qui professent cette version n'y ait eu accès qu'au travers des inepties antilibérales d'alter-pouilleux.
Un récent
débat sur l'eugénisme qui s'est tenu sur mon forum préféré vient de l'illustrer. Certains amis libéraux trouvent irréprochable - voire moralement sain, au nom du Progrès et de la Science... - le
projet eugéniste, du moment qu'il n'est pas pris dans les serres étatiques. Or il est premièrement illusoire de penser qu'un tel programme ne serait pas appliqué par nos riants gouvernements sociaux-démocrates. Leurs prédecesseurs l'ont déjà fait il y a quelques décennies ; je ne vois pas pourquoi les décideurs politiques actuels s'en priveraient. Surtout lorsque l'on voit
un certain médecin UMPiste faire l'éloge de la Chine en ce domaine...
Notons deuxièmement qu'en isolant le choix des parents comme critère principal, les partisans de l'eugénisme commettent deux fautes : d'abord, ils font mine d'oublier que l'enfant a des droits naturels qui ne peuvent lui être ôtés pour cause de caprice parental. Au motif qu'il n'existait pas encore quand la sélection génétique a été programmée, ses géniteurs posséderaient donc le droit de faire ce qu'ils veulent, par exemple fabriquer un homme-éléphant destiné à être exhibé à la foire du Midi ? Bien sûr que non. Ensuite, les eugénomaniaques entretiennent la confusion entre liberté et émancipation (au sens progressiste du terme). La première attitude est devenue une routine progressiste bien rôdée : on se concentre sur les décisions de certains individus en oblitérant complètement que ces choix détermineront gravement le sort de tiers - cf. la question de l'avortement. La seconde laisse apparaître que cette volonté participe d'une
révolte contre l'ordre du monde, refusant le fait que tout (en l'occurrence, la vie d'autrui) n'est pas un objet de la volonté humaine. En d'autres termes, le constructivisme totalitaire n'est pas loin.
Rejeton de ce tropisme constructiviste, l'eugénisme est une utopie conçue par des démagogues n'acceptant pas que les individus puissent être naturellement différents. Le raisonnement est à peu près le suivant : "Je ne veux pas que mon gosse soit moins brillant, moins talentueux, moins fort, que celui du voisin. Donc, je dois empêcher le travail de la nature, qui risque de se montrer injuste à mon égard." De manière totalement arbitraire, on décrète ensuite que certains individus valent moins que d'autres parce que leurs gènes sont moins bons; c'est le vieux cauchemar de "l'homme nouveau" qui se profile à l'horizon. Cet être que Trotsky appelait de ses voeux en des termes aussi clairs que délirants : "L'homme sera beaucoup plus fort, beaucoup plus perspicace, beaucoup plus fin. Son corps sera plus harmonieux, ses mouvements plus rythmiques, sa voix plus musicale. La moyenne humaine s'élèvera au niveau d'Aristote, de Goethe, de Marx. Et au-dessus de cette crête de montagnes s'élèveront de nouveaux sommets." Allié naturel du socialisme, l'eugénisme repose donc plus ou moins secrètement sur
l'envie. D'ailleurs, est-ce un hasard si de nombreux Etats socialistes ou
sociaux-démocrates l'ont pratiqué ? L'exemple le plus connu étant, bien évidemment, l'eugénisme nazi. Pour préserver un semblant de respectabilité à leur projet, les partisans actuels de l'eugénisme refusent, évidemment, que leur entreprise soit comparée à celle des nationaux-socialistes.
Pourtant, l'économiste Ludwig von Mises notait avec une grande fermeté logique et morale dans son
Planned Chaos : "I
t is vain for the champions of eugenics to protest that they did not mean what the Nazis executed. Eugenics aims at placing some men, backed by the police power, in complete control of human reproduction. It suggests that the methods applied to domestic animals be applied to men. This is precisely what the Nazis tried to do. The only objection which a consistent eugenist can raise is that his own plan differs from that of the Nazi scholars and that he wants to rear another type of men than the Nazis. As every supporter of economic planning aims at the execution of his own plan only, so every advocate of eugenic planning aims at the execution of his own plan and wants himself to act as the breeder of human stock."
(NB : merci à
Xav d'avoir pêché cette citation remarquable.)
Les partisans de l'eugénisme ne trouvent pour toute réponse qu'une assimilation de leurs contradicteurs à de sinistres obscurantistes qui rêvent d'enchaîner l'humanité - quand ils ne recourent pas au sentimentalisme con-con du chantage au "progrès médical" (lequel n'a rien à faire dans l'histoire sinon à servir de cache-sexe).
Il ne faut pas se laisser intimider par ce genre d'argumentaire.
Délivrer l'homme de sa nature, c'est en faire un rat de laboratoire. Et ceux qui commettent cet acte sont autant des "libérateurs" que l'assassin qui "s'émancipe" du droit en tranchant la gorge de son prochain.
Je conclurai sous la forme d'un avertissement : être libéral ne met personne à l'abri de la tentation totalitaire. Il est trop commode de croire que parce que l'on adhère à un corpus d'idées justes et fondées, nous serions ipso facto blindés contre le mal. Ce fut l'erreur de certains libéraux
il y a deux siècles. J'espère que ce ne sera pas celle de leurs successeurs au XXIe siècle.