30.4.05

Quelques citations

L'excellente Laure Allibert fait le compte des citations des patrons membres du MEDEF, plus anti-libéraux les uns que les autres.

La candidature des deux néo-socialistes Mer et Sarkozy, n'est pas là pour rassurer les libéraux non plus.


Hypocrite euphémisme

Le sympathique Anthony Gregory, collaborateur de l'Independent Institute, vient de publier un article réduisant à néant l'hypocrite euphémisme employé par les bellicistes de tout poil : "les dommages collatéraux". Ce texte montre implicitement que le premier reproche que les libertariens doivent adresser aux fauteurs de guerre n'est pas l'impôt payé à cette fin, mais la destruction des vies innocentes qu'entraîne cette folie criminelle.

Dans la même veine, Gregory rappelait récemment à certains liberventionists qui s'enthousiasment derrière leur clavier pour la guerre en Irak et défendent les exactions commises par les troupes US que la torture est pire que le contrôle des loyers.

Le droit de ne pas être brutalisé et tué est le premier droit naturel de chaque homme.


29.4.05

De la Démocratie en France (c'est Tocqueville qui se retourne dans sa tombe)

La France est un beau pays. Très "démo"-cratique. Tout y est représentatif et représenté. Ainsi, chacun peu s'exprimer pour avoir la satisfaction de donner son avis, mais personne n'est réellement écouté.

Bien difficile, en effet, de trouver le bon interlocuteur. Par exemple, prenons le cas de mon père, habitant la (pas)belle ville de Tourcoing (Nord).

En cas de soucis, mon père est super représenté par des élus de tous types :

- un représentant de son conseil de quartier
- le canton (subdivision administrative)
- des conseillers municipaux pour la ville
- des représentants des villes à la CUDL (communauté urbaine de Lille)
- le député de sa circonscription
- au moins un ou deux sénateur(s)
- des conseillers généraux du département du Nord
- des conseillers régionaux de la Région du Nord-Pas de Calais
- un gouvernement français
- des députés Européens

A ces représentants, il est bien sûr indispensable d'ajouter les administrations (locales, semi-locales, nationales, supra-nationales, planétaires, universelles...), les organisations para-publiques, les associations à but non lucratif (du type PLI) et j'en passe.

Tout un système politico-administratif illisible pour quiconque n'a pas fait l'ENA et méprisant pour le citoyen lambda (considéra par nos chères administrations comme un citoyen bêta !!!) qui n'est qu'un pion appelé usager.

Dans ces conditions, il est risible de voir des alter-mondialistes prétendant défendre un monde plus humain parce que moins axé sur les résultats financiers grâce à cette sur représentation des citoyens.


28.4.05

Encore un machin

L'Etat est le principal créateur de structures dont on se demande l'utilité réelle.
La Direction du Transport Terrestre, comme son nom l'indique, est en charge des transports terrestres en France, c'est une des Directions du Ministère de l'Equipement.

Regardons de plus près l'une de ses missions:
Missions et organisation de la DTT :
Elle est chargée d’élaborer et de mettre en œuvre la politique des transports terrestres de voyageurs et de marchandises au plan économique, technique et social.
A ce titre, elle exerce les missions suivantes :
[..]
6. assurer la sécurité des transports terrestres. Elle s’appuie pour cela sur les services déconcentrés : directions régionales de l’équipement et directions départementales de l’équipement, [..]
C'est limpide, il s'agit d'assurer la sécurité. Apparemment, c'est quelquechose de très compliqué, puisqu'il a été décidé, en 2000, de créer encore un nouveau machin:
Pour faire face à ces missions, un bureau de la sécurité ferroviaire a été créé fin 2000 au sein de la DTT. Par ailleurs, un Bureau Enquêtes Accidents pour les transports terrestres, placé auprès du ministre, a été constitué par le décret 2004-85 du 26 janvier 2004 en application de la loi du 3 janvier 2002 relative à la sécurité des infrastructures de transports et aux enquêtes accidents.
Bon, d'accord, pas de problème, un nouveau machin. Quelle ne fut ma surprise de lire dans le journal de ce jour:
FERROVIAIRE.
Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, a annoncé hier qu'Amiens avait été choisie par le gouvernement pour accueillir le siège de l'Agence nationale de sécurité ferroviaire.
Tiens, donc, encore un machin. Pour comprendre la raison de la création de ce nouvel organisme, il suffit de se pencher sur trois questions:
1 - Comment s'appele le ministre de l'Equipement en France
2 - Quel est son fief en France?
2 - Où va être installée cette Agence?

Les réponses sont bien sûr: Gilles de Robien, Amiens, Amiens.

Installer une agence, c'est augmenter son pouvoir, augmenter le nombre de fonctionnaires, augmenter la taxe professionnelle perçue par la commune d'Amiens, bref, c'est prendre soin de son fief, prendre soin de ses sujets. Evidemment, on te dire que les missions ne sont pas les mêmes, que l'Union Européenne étant ce qu'elle est, que la tâche étant si compliquée, on avait absolument besoin d'un nouveau machin. Tu connais déjà ce genre de mensonges, cher lecteur.

On vient une nouvelle fois, cher lecteur, de t'arnaquer, te voler. Et tu ne dis toujours rien.


26.4.05

Que répondre au référendum ?

Ce matin, lors de mes tribulations en Gare du Nord, une charmante jeune femme m'a fourni un argumentaire complet tendant à me faire voter "oui" au référendum du 29 mai.

Les arguments défendus par la belle damoiselle peuvent être récupérés ici.

Pat, d'autres imbéciles inutiles du même genre vont nous sortir à peu prêt les mêmes arguments pour nous inciter à voter dans l'autre sens.

Comment, dès lors, accepter une constitution qui permettrait tout et n'importe quoi ?

De toute façon, une chose est sûre, c'est que quelque soit le vote résultant du 29 mai, la conclusion officielle sera forcément un rejet en masse du libéralisme par les Français.


L'entrepreneur, la figure oubliée

Les hommes de l'Etat sont des Idiots et des Ignorants, les articles de ce blog te le démontrent chaque jour que Dieu fait, lecteur.
Il est parfois drôle d'observer les Idiots en chef se parler, et faire des projets. Notre Président à nous et son copain d'outre-Rhin ont décidé de prendre le taureau par les cornes, en ce qui concerne les fameuses Politiques Industrielles.
La politique industrielle au coeur du Ve conseil franco-allemand
Tue April 26, 2005 7:31 AM CEST

PARIS (Reuters) - La France et l'Allemagne, en proie à un taux de chômage record, entendent conjuguer leurs forces au service de la recherche et de l'innovation avec l'ambition de relancer une politique industrielle européenne balbutiante face à la concurrence internationale.
[..]
Un programme sera notamment lancé dans le domaine de la biophotonique (utilisation des rayons visibles - ultraviolets, infrarouges, X - pour l'analyse et le traitement des maladies de la peau par exemple), jugé économiquement prometteur, notamment pour la cosmétologie et l'agroalimentaire.
Tu vas me dire, lecteur: "Mais quel rabat-joie, ce Chitah, ne penses-tu pas que l'innovation technologique, c'est très important non? N'assiste-t-on pas là, par cette initiative, à l'accélération du phénomène de destruction créatrice chère à Shumpeter?"

Ben non, pas du tout. D'abord parce que, pour ce qui concerne ces politiques industrielles, rares sont celles qui marchent. Même des projets comme le TGV, apparemment réussis, ne le sont pas: on n'en connaît par exemple pas du tout le coût.
Mais surtout, parce que c'est n'avoir rien compris que de croire que c'est l'innovation seule qui importe dans le phénomène de croissance et de développement économique.

Intéressons-nous à ce que dit à ce sujet Jeff Cornwall, spécialiste de l'entrepreunariat, dont je recommande le blog:
Many governmental programs focus their support on innovation and invention. While these can be the seeds of economic development, entrepreneurship is the process that leads to real business growth according to a new study[..].

"Entrepreneurship is the link between inventors, innovation, and economic growth[..] It's not enough to just focus economic development on inventors and innovation. Entrepreneurs need to be cultivated as well, so that innovations can be turned into jobs and economic growth."

Most studies have conclusively shown that reduced government interference in the small business development process and entrepreneurial education are the most effective means to support entrepreneurial economic growth.
Voilà. Donner de l'argent aux grands groupes industriels para-publics, et aux laboratoires de recherche publics ne sert à rien.
Lâcher les baskets des entrepreneurs, par contre, est la seule et unique chose à faire pour sortir l'Europe de l'ornière.


25.4.05

Les employés satisfaits

Le MEDEF, le quasi parti politique des gens qui se prennent pour des entrepreneurs, a d'ores et déjà complètement perdu de vue ce qui faisait la richesse d'une entreprise; nous en avions parlé à l'occasion d'un précédent billet sur ce blog, au sujet de la candidature du fonctionnaire Mer et du frère de l'actuel président de l'UMP, à la présidence du MEDEF.

Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'Atlantique aux USA (qui n'est pas non plus un paradis libéral, même si beaucoup de choses s'en approchent un peu dans ce pays), on réfléchit sur la notion d'entreprise où il fait bon travailler. On s'intéresse à l'homme, l'humain, pas à l'entreprise.

Et qu'est-ce qu'on découvre? Le blog BusinessPundit nous détaille cette approche:
Stocks of the public companies on FORTUNE’s “100 Best Companies to Work for” list produced more than 3 times the gains of the broad market over the last seven years, according to a study released by Great Place to Work Institute and Russell Investment Group. The study suggests a strong link between workplace culture and a business’s financial performance. [...] The study found that the “100 Best” portfolio, adjusted annually to reflect changes to the list between 1998 and 2004, provided a cumulative return of 176%, compared with lesser gains of 42% for the Russell 3000 and 39% by the S&P 500.
Ainsi, avoir des employés heureux permettrait d'obtenir des performances financières largement supérieures à la moyenne.
Mais pourtant, les mandarins du MEDEF continuent à parler d'entreprise, d'entreprise, et encore d'entreprise, alors qu'ils devraient parler d'entrepreunariat, de l'homme quoi!

Cette vision est cynique, mais tout le monde s'y retrouve. Que demande le peuple? D'être heureux, c'est tout!


Un avis éclairé sur le TCE

Voici quelques extraits d'une tribune d'un partisan du OUI, que l'on peut trouver dans un quotidien français de ce jour, je ne copie là que les éléments les plus significatifs.
Précisons que ce message s'adresse aux partisans du OUI et notamment, ce sont ceux qui m'intéressent le plus, aux libéraux favorables au TCE:
Les champions du « non » ignorent tout le corps positif du droit social européen, les conventions sociales et la masse des fonds structurels traduisant la solidarité des Européens, qui ont permis à de nombreux pays membres de décoller. [..]
Non, il n'y a pas de raz de marée du marché et de la concurrence dans les services. Même lorsque les directives sectorielles veulent imposer le marché unique, les évolutions sont lentes, par exemple dans l'énergie et les transports ferroviaires. J'ai été le rapporteur du Parlement européen sur les services d'intérêt général (SIG) [, après un an de travail] nous avons réussi à créer une majorité parlementaire favorable aux SIG. [..]
Les hôpitaux et le logement social ont été exemptés de toute notification des aides publiques qui leur sont attribuées. La volonté de généraliser des procédures d'appel d'offres en cas de délégation de service public à des entreprises privées a été endiguée. Un droit à l'autoproduction est établi dans un prochain règlement sur les transports urbains au bénéfice des collectivités publiques. [..] les services d'intérêt économique général (SIEG) seront largement exemptés de la future directive services. [..]
[Le TCE] établit que c'est à la loi européenne de définir les conditions économiques et financières nécessaires au fonctionnement des SIEG. D'autres articles renforcent aussi la position de ceux qui militent pour la promotion des services d'intérêt général.
Ce texte est éloquent, sa lecture ne permet que de conclure à une chose: le TCE, la fameuse Constitution Européenne, est un document juridique à très haute teneur en Socialisme. A un degré vraisemblablement très supérieur à ce que l'on subit en France, même si c'est difficile à imaginer.

Mais au fait, qui a écrit tout cela? C'est dans Les Echos que j'ai déniché cette merveille, sous la plume du député Européen Philippe HERZOG, qui a notamment la particularité biographique suivante:
Il entre en 1965 au PCF où il va exercer des responsabilités à la direction nationale. Il dirige la section économique du PCF et la revue Economie et Politique. Marxiste-keynésien comme il aime à se définir lui-même, il participe activement à l'élaboration du Programme Commun de la Gauche et fait avancer, aux côtés des grandes réformes de structures, des propositions pour une autre gestion.
Comme tous les gens qui semblent posséder un cerveau , il a bien entendu quitté le PCF il y a quelques années (1996). Il n'en reste pas moins que ce monsieur

Je déclenche donc l'Alerte Rouge. Mes amis libéraux, ce monsieur est communiste, et est favorable au TCE. Quelles conclusions devriez-vous tirer? Qu'il faut voter OUI au TCE?


24.4.05

Lorsque l'on ne sait plus quoi dire...

... l'affect se substitue à l'intellect.

Rappelez-vous, le 21 avril 2002, de la sortie fracassante du looser Jospin de la politique française. Il s'agissait d'une sortie temporaire puisqu'il semblerait que ce Jospin compte revenir en force dans l'arène politique.
Comme ce type n'a pas de travail, et ne sait rien faire d'autre que de la politique, il devait s'ennuyer ferme dans sa retraite de l'ile de Ré. A moins que l'état de son compte en banque nécessitait un retour dans cette activité extrêmement lucrative qu'est la politique.



L'idiot du village Jospin, disas-je, dans le cadre de ce retour en force, cherche à inciter ses troupes à voter OUI à la constitution.

C'est au Palais de la Mutualité qu'a eu lieu (à tes frais cher lecteur, ne l'oublions pas) la commémoration du centenaire de la naissance du cancer socialiste en France.
Le looser en chef, Lionel Jospin, aurait fait la déclaration suivante à son son parti et aux Jeunesses Jospiniennes:
Tenir pour rien le vote des militants et s'affranchir de nos règles communes me paraît davantage inspiré par le libéralisme, stigmatisé par ailleurs, que de l'esprit collectif qui est le propre du socialisme
Jospin, ne sachant plus quoi dire de rationnel, en arrive à expliquer à ses troupes que "voter NON après notre referendum interne, c'est caca boudin". C'est son avis et il a le droit de l'avoir.
Or, ce monsieur est instruit, il ne peut se permettre de tenir un tel langage. Alors, il nous insulte, une fois de plus, il se sert de nous comme repoussoir.

A mon humble avis, ses qualités de stratège ayant eu comme point d'orgue final le 21 avril 2002, si j'étais militant socialiste je n'accorderais pas énormément de crédit aux propos d'un tel looser.

Mais apparemment, les socialistes sont attachés à leur Guide, et l'écoutent. Allez savoir pourquoi.


21.4.05

Coupure de courant pour M. Bolkestein

Nous savons tous que la plupart des communistes, notamment les syndicalistes sont des terroristes adeptes de la violence.
Terroristes parce que habitués à l'agitation de la menace. Violents parce que toujours prêts à s'en prendre physiquement aux gens.

Ainsi, l'ancien commissaire Bolkestein a été victime des terroristes de la CGT:
Bolkestein, privé de jus

L’électricité de la résidence secondaire de Ramousies (Nord) de l’ancien commissaire européen Frits

Bolkestein a été coupée, mercredi matin, par des électriciens CGT d’EDF. Jean-François Carlier, coordinateur CGT mines et énergie pour le Nord-Pas-de-Calais a affirmé « vouloir ainsi rappeler le combat des agents d’EDF et de GDF pour la défense du service public, contre la politique libérale européenne, dont M. Bolkestein est un symbole ». « Nous montrons à Monsieur Bolkestein qu’il y a bien des électriciens (dans la région) et aussi comment vivent ces milliers de gens sans ressources à qui EDF a coupé l’électricité », a-t-il ajouté.

[Source: l'Humanité]

Attention, mes chers concitoyens. Ne vous avisez pas de vous déclarer partisans de cette directive, sinon les sections d'assaut de la CGT promettront une nuit de cristal dont vous vous souviendrez.


20.4.05

Subventions de l'UE

Nous entendons tous, ces jours-ci, que l'Europe est en marche vers les Ténèbres de l'Ultra-Libéralisme. Ceux qui disent cela sont bien sûr de fieffés menteurs, nous pouvons même dire que ce sont des mythomanes, puisqu'ils répètent, propagent et justifient quotidiennement ce mensonge.

Prenons l'exemple des aides de l'UE aux entreprises. Soyons plus précis: ces aides sont en fait des chèques versés aux entreprises amies (voir par exemple le cas de Alstom en France) par des politiciens cherchant le même type de popularité de Zorro: redresser les torts du marché, comme Zorro redressait l'injustice.
La différence, c'est que Zorro payait son cheval tout seul, et salariait Bernardo sur ses deniers, il ne ponctionnait personne pour cela, il ne prenait d'impôts à personne. Mais passons.

Un article du Financial Times nous apprend que les aides de l'UE sont d'environ 50 milliards d'euros en 2003.
Ces aides, après avoir baissé tout au long des années 1990, passant de 75 à 50 Md€ en 2003, stagnent désormais à ce niveau plancher. Rappelons que l'année 2004 a été riche en distribution d'argent, que ce soit pour Alstom en France, ou les Landesbanken allemandes, nous attendons donc les chiffres de 2004 avec grande impatience.

Vous allez me dire: "mais, Chitah, ces aides baissent, nous nous dirigeons donc bien vers les Ténèbres de l'Ultra-Libéralisme!"; je répondrai "Apprends à lire, mon cher ami, et surtout à chercher l'info par toi-même, car même moi le Grand Chitah, je peux me tromper, ou chercher à te tromper!".

Les infos que l'on trouve sur le site de l'UE
concernant ces aides précisent une chose, que nos amis les journalistes aux ordres se garderont bien de révéler. Ces 50 milliards d'aides ne prennent pas en compte ni les aides à l'agriculture et à la pêche (le plus gros poste de dépense de l'UE), ni les aides aux industries de transport. Certaines autres ne sont pas prises en compte non plus, comme les aides aux entreprises de charbon allemandes, par exemple.

Ainsi, des secteurs entiers de l'économie, qui sont parmi les plus gros que l'on puisse trouver, sous perfusion étatique, sont oubliés dans le décompte. Comme par hasard.

Que ne ferait-on pas pour nous faire croire que les Eurocrates dilapident de moins en moins notre argent. La question est maintenant de savoir si les politiques et les journalistes mentent simplement par bêtise, ou si se cache une intention malicieuse derrière tout ça.


19.4.05

A propos de la disparition de Rover

Lisez bien cet article, qui résume exactement la liste des gagnants et perdants de l'aventure Rover. Où l'on entend aussi reparler de "politique industrielle", qui est un terme qui annonce en général qu'un secteur économique risque d'être anéanti par les méfaits des technocrates d'Etat.
MG Rover et les lois, éternelles, de l'économie

La fin, dramatique, du constructeur automobile britannique MG Rover est, pour « The Economist », une nouvelle illustration de la pertinence des lois de l'économie - des lois du marché, plus exactement. Revenant sur l'histoire de ce groupe qui fut, rappelle l'éditorialiste, « le numéro trois mondial du secteur (ce qui a de quoi inquiéter aujourd'hui General Motors et Ford) », l'hebdomadaire britannique souligne que MG Rover était devenu un groupe trop petit pour pouvoir survivre dans un environnement de géants - qui plus est dans un marché souffrant de surcapacités.

Alors que l'industrie mondiale pourrait produire 80 millions de voitures, elle ne trouve des débouchés que pour 60 millions à peine. Dans une telle situation, « une entreprise de taille moyenne comme MG Rover qui n'a ni les volumes d'un géant, ni les marges d'un groupe bénéficiant d'une niche », n'avait aucune chance de survivre. Rien là que de bien banal : les lois de l'économie, explique « The Economist ». Ce qui a cependant contribué à tuer définitivement MG Rover, c'est la politique industrielle de l'Etat britannique, c'est l'intrusion du politique dans l'économie. MG Rover a été « une victime classique » de la politique industrielle. Le magazine rappelle en effet que lorsqu'en 1994, BMW, alors propriétaire du groupe, avait décidé de le remettre sur le marché, deux solutions avaient été proposées. L'une aurait permis de sauver 20 % des emplois seulement, l'autre se voulait plus généreuse. Malgré la préférence de BMW pour la première, sous la pression de la rue et du gouvernement de Londres, le groupe allemand a dû choisir la seconde. Davantage d'emplois ont peut-être été sauvés dans une première étape : ils seront tous, ou presque, supprimés aujourd'hui. Finalement, les seuls bénéficiaires de l'intervention de l'Etat, en 1994, auront été les investisseurs privés qui ont participé au « sauvetage » de MG Rover - avant de s'en débarrasser - et les Chinois qui ont acheté quelques restes de l'entreprise.
Une grande réussite de l'Etat britannique, à n'en pas douter. Je compatis sincèrement aux malheurs des salariés de Rover, dont la vie professionnelle a été détruite impunément par quelques fonctionnnaires sans scrupules, aidés des politiques.

Lisez donc le billet suivant, consacré à Guillaume Sarkozy et Francis Mer, où nous décrivons l'outrecuidance de ce dernier à qualifier l'aventure Rover d'excès du libéralisme.


L'entreprise contre l'homme, contre l'entrepreunariat

Le Ministère du Patronat, communément appelé MEDEF, que l'on sait être très opposé au Ministère des Travailleurs (la CGT), va bientôt changer de chef. L'illustre héritier le Baron Ernest-Antoine Seillière va bientôt partir pour le niveau de pouvoir du dessus, il sera patron des patrons européens. C'est un peu comme le MEDEF, un lobby de très grosses entreprises, mais au niveau européen.

Deux Iznogoud ont décidé de s'allier pour prendre la place du Baron, il s'agit de Guillaume Sarkozy, et de Francis Mer.
Ces deux personnes ont jadis grenouillé dans les milieurs politico-patronaux, notamment Mer qui était ministre jusqu'à une date récente.

Ce "ticket", comme on l'appele, s'est déjà lancé dans la camapagne pour gagner la présidence du MEDEF. Au détour d'une interview des Echos, quelle ne fut ma surprise de lire:
F. M: l'entreprise est l'acteur économique de base. Le MEDEF doit donc lui apporter son appui dans ce domaine
G. S: Nous devons revenir aux fondamentaux, donc aussi à l'économie. Le grand enjeu des années à venir est de réconcilier l'entreprise et le citoyen. C'est notre projet. Notre pays saura s'adapter à la mondialisation si les Français s'approprient les réalités de l'économie, les valeurs de l'entreprise et comprennent son rôle fondamental dans leur vie.
Francis Mer commet l'erreur fondamentale du technocrate constructiviste, du socialiste de base: Francis, cher Francis, c'est l'homme qui est l'acteur économique de base, pas l'entreprise. Ce sont les hommes qui créent la valeur, pas des coquilles d'organisation juridique.

Et ce pauvre Guillaume, c'est encore pire: réconcilier les citoyens avec les entreprises, c'est ni plus ni moins que de leur présenter le salariat comme seule possibilité de vie, c'est-à-dire d'effacer de leur cerveau l'option consistant à s'établir à son compte, tout simplement.

Francis n'est pas à une idiotie près, il nous rappele, l'air grave, que les Barbares sont aux Portes de la Cité:
Le système dans lequel nous vivons suppose le respect de certaines valeurs. C'est ce qui arrive actuellement aux salariés de Rover, qui illustre les excès du libéralisme.
Ah, le libéralisme. On l'avait oublié celui-là. Désormais en France, cogner sur les libéraux, inexistants en France et en Europe, est un passage obligé lors d'élections, quelles qu'elles soient?


16.4.05

Le mot manquant

Un article fascinant du Monde, à propos de discussion actuelles sur des procès qui pourraient avoir lieu au Cambodge, pour comprendre ce qui s'est passé durant les trente dernières années, et punir les coupables. Une sorte de Nuremberg extrême-oriental.
On peut aussi trouver une chronologie de l'histoire de ce pays.

J'ai constaté avec stupéfaction que pas une seule fois n'apparaît le terme "communiste".

Wikipedia nous renseigne sur ce point:
Les Khmers Rouges (en khmer : Khmaey Krahom), dont le nom officiel fut successivement Parti Communiste du Cambodge et Parti du Kampuchea Démocratique (Autres noms : Parti Communiste du Kampuchéa, PCK, Parti Communiste Khmer, Armée Nationale du Kampuchéa Démocratique, PDK), étaient une fraction communiste qui dirigea le Cambodge de 1975 à 1979.
[..]
En 1975, Phnom Penh fut vidée et sa population envoyée dans les coopératives pour travailler et être surveillée afin d'éviter une contre-révolution. En 1976-1977, l'alimentation en commun fut définitivement mise en place pour assurer l'égalité des rations - chose qui ne fut généralement pas respectée. Ce type d'organisation ne fut pas répudié lors des rectifications ultimes de l'année 1978. Le « Kampuchéa nouveau à tous les égards » chercha à rééduquer l'ensemble de la population pour détruire l'idée de propriété privée.

J'attends avec impatience, dans les mois qui viennent, les éléments qui permettront à la presse française d'exagérer le rôle des Etats-Unis, de Kissinger notamment (vous savez, Kissinger, Wolfowitz, Condoleeza Rice, les américains, quoi!) pour minimiser l'apport de nos amis les cocos, qu'ils soient de Chine, du Viet-Nam ou du Cambodge même.

Tiens, à cette occasion, on reparlera peut-être du français Georges Boudarel, commissaire politique du camp 113, totalement acquitté et blanchi par la justice française, grâce aux appuis illimités dont disposent les criminels, notamment socialistes, dans l'appareil d'Etat.

Si tu ne sais pas qui est Boudarel, lecteur, c'est le moment d'y remédier.


14.4.05

Un instant de vérité

Allez jeter un oeil au site cité précédemment, Non au libéralisme, proposant en téléchargement le numéro du 25 mars 2003 de l'émission d'Yves Calvi, C'est dans l'air diffusée sur France 5.

J'ai eu une assez bonne surprise lorsque Dominique Reynié, directeur de l'OIP, a dit texto, en parlant aux partisans du NON:
Jamais vraisemblablement...enfin jamais jusqu'à aujourd'hui en tout cas et et je pense pas avant longtemps, un texte européen n'aura été aussi près de leur donner satisfaction, pas complètement, mais par rapport à la situation que l'on peut envisager en l'absence de la Constitution ce que les NON demandent se retrouve beaucoup plus dans une Europe qui vote OUI
Yves Calvi demande alors un exemple, puisque d'après lui, de nombreux telespectateurs pensent que l'on construit l'Europe ultralibérale.
Dominique Reynié dégaine sa Constitution, et pointe un article sur la protection sociale, qui en subtance maintient le statu quo socialiste en cours en Europe, et spécialement en France avec notre Titanic national, la Sécu (que certains commencent à quitter en catimini). Il termine par cette phrase:
C'est une des raisons pour lesquelles les vrais libéraux n'ont pas intérêt à ce que ce texte soit ratifié, et il y a une sorte d'alliance tacite entre les libéraux et les partisans du NON qui ont mal lu le texte.
Ouf.

Au moins, on aura entendu ça à la TV une fois, sur France5 d'accord, mais au moins, ça aura été dit une fois.

Cette Constitution n'est pas libérale, c'est la plus importante information de l'émission. Le reste peut être amusant à regarder si, comme moi, on aime bien observer le panier de crabes qu'est le milieu politique.

Demain, la suite.......


12.4.05

Halte au libéralisme!

Ce qui réunit à coup sûr les politiciens français et leurs suiveurs, c'est la haine du libéralisme.

Parlons un peu de la Constitution et du referendum en France en mai prochain. Les partisans du OUI, sans exception aucune, clament que ce traité nous protégera des ténébres du Libéralisme. Les partisans du NON, sans exception aucune, clament que ce traité nous rapprochera des ténébres du Libéralisme.
Cela leur fait au moins un point d'accord: tous se lèvent pour dénoncer cette peste qui s'abat sur notre continent.

La vérité, c'est que cette constitution n'est pas libérale du tout. Vous pouvez trouver sur internet des explications sur ce qu'est le libéralisme, notamment ici, ce qui devrait vous convaincre que cette Constitution n'a qu'un très lointain rapport avec ce courant de pensée.

A propos de suiveurs d'hommes politiques, un exemple éloquent: j'ai découvert ce site Non au libéralisme. En le lisant, je me suis rendu compte que le tenancier se croit vraisemblablement assiégé et minoritaire en France du point de vue politique, alors que ses opinions appartiennent largement au mainstream politique, artistique, médiatique. Qui, concrètement en France, s'oppose aux altermondialistes? Personne. Qui, en France, clame qu'il est libéral et fier de l'être? Une infime minorité.

Toujours est-il que si je parle de ce site, c'est parce qu'il propose de nombreuses vidéos d'émission que je vais regarder, et qu'il a rajouté un lien vers un site s'intitulant les mensonges du libéralisme.

Je poste les critiques (à peu près toutes risibles et fausses) en question sur le forum de la communauté libérale francophone, où mes camarades vont se faire une joie de répondre et surtout de déconstruire ce texte. Voir la discussion sur le forum.

Je parlerai plus tard du contenu des émissions, lorsque je les aurais vues.


7.4.05

Eviction du cinéma à la TV

Depuis quelques années, la télé-réalité est arrivée en France.

Evidemment, les partis de droite comme de gauche ont tous, ou presque, dénoncé cette nouvelle forme de télé avilissante, abêtissante, aliénante, etc... Par exemple lisez cet article de Politis dénonçant la cruaté de la télé-réalité ou encore ceci sur le cas spécifique de La Ferme des Célébrités.

Un article de ce jour du quotidien Les Echos nous en apprend un peu plus sur l'économie de la télévision. Le graphique ci-dessous, notamment, est tout à fait intéressant.




La question qui se pose est: comment se fait-il que les chaînes se soient engouffrées comme cela dans la brèche des émissions de télé-réalité en prime time, au détriment des oeuvres cinématographiques? A cause d'une volonté manifeste du capitalisme de dévorer les cerveaux des citoyens, peut-être? Pour abêtir la population, je ne sais pas.

Le coupable est en fait l'Etat, comme toujours dans ce genre de cas:
les chaînes n'ont droit qu'à une seule coupure publicitaire pour les films, les émissions de divertissement peuvent aller jusqu'à trois.
En cherchant un peu, on trouve sur le site de TF1 un résumé de l'état de la règlementation en matière de publicité, assez intéressant pour se rendre compte du contrôle total qu'exerce le Bureau de Vérification des Publicités, et le CSA.

Si il y a trop d'émissions de divertissement à la télévision (télé-réalité en tête), c'est à cause d'un règlement étatique qui rend leur diffusion beaucoup plus rentables pour les chaînes que tout autre type de programme.


6.4.05

Le filet de sécurité

Certains d'entre vous ont peut-être entendu parler de la bataille boursière qu'a livré Oracle, géant du logiciel, à ses compétiteurs PeopleSoft et JDEdwards.

Sans revenir à l'historique complet de cette affaire, rappelons que Oracle avait déposé une Offre Publique d'Achat, sur la totalité du capital de PeopleSoft; cette offre dût à plusieurs reprises être réevaluées pour convaincre les actionnaires de la société cible. En effet, la direction de PeopleSoft a fait preuve d'une résistance féroce pour empêcher Oracle de prendre son contrôle.

Malheureusement, la direction de PeopleSoft a perdu, les actionnaires ayant décidé d'apporter leurs titres à l'offre d'Oracle. Le PDG et fondateur, Dave Duffield, considéra qu'il portait la responsabilité de cet échec, son entreprise n'était plus indépendante, et les licenciements allaient vite arriver compte tenu de ce qu'Oracle avait annoncé précedemment. Il sentait qu'il avait une certaine responsabilité envers ses employés.

Dave Duffield créé The Safety Net
Qu'a donc fait Dave Duffield, après l'OPA, pour réparer ce qu'il considère être son tort?
Un article du East Bay Business Times nous apprend l'existence du fond The Safety Net.
Laid-off PeopleSoft Inc. workers facing financial troubles can apply for up to $10,000 in assistance from The Safety Net Fund, created by PeopleSoft founder and ex-CEO, Dave Duffield.
[..]

To be eligible for assistance a person must have: been a full-time employee at PeopleSoft as of Dec. 13, 2004, when the merger agreement was signed; been laid-off as a result of the merger; had a salary of less than $150,000 a year, and, been unsuccessful at finding comparable work three months after his firing.
The fund, the latest paternalistic gesture from co-founder Duffield, appears to be the first of its kind in the country.
Dave Duffield a donc monté un fond d'aide pour ses employés! Rappelons que ce n'est pas la première initiative de ce genre, outre-atlantique:
Charles Schwab set up a $10 million fund in March 2001 after the San Francisco stock brokerage bearing his name laid off 3,400 employees. The fund paid laid-off workers stipends of up to $20,000 over two years for college classes and other retraining efforts.
Les analystes de la Silicon Valley n'analysent pas cette initiative comme un acte de charité, mais comme le reflet de la culture d'entreprise de PeopleSoft, notamment portée par le fondateur David Duelfer:
Bruce Richardson, an AMR analyst, comments on the strong loyalty between Duffield and former employees: One of the intangibles lost in the merger was the strong PeopleSoft culture. Should Mr. Duffield decide he has one more start-up in him, he will have ...
En clair: ces employés virés, qui faisaient la valeur de PeopleSoft, ont une relation très spéciale avec leur ancien PDG: il est tout à fait clair que si ce dernier monte une entreprise dans quelques mois, tous les anciens employés voudront faire partie de l'aventure.

Le magazine 01 Informatique a decerné le mois dernier le titre d'entreprise la plus conviviale à la fililale française de PeopleSoft. Notamment, le comité d'entreprise dispose de 1.8% du chiffre d'affaires, les lois françaises imposant seulement 1% de la masse salariale (ce qui reviendrait à quelquechose comme 0.8% du chiffre d'affaires pour PeopleSoft).

Et si PeopleSoft était française?
La réponse est très très simple, le Dave Duffield français aurait:
- Appelé à une "solution franco-française" pour empêcher les actionnaires de vendre à Oracle, même si ils pensent que l'offre est plus intéressante que l'offre de l'Etat français. A ce titre, rappelons-nous de la fusion Sanofi-Aventis, où une entreprise Suisse a été écartée sur des motifs quasi-racistes
- Demandé à l'Etat de créer un "fond de solidarité spéciale pour les victimes de l'OPA", avec un Observatoire de la Distribution de Thune, le tout bien sûr financé par les impôts du peuple français (voir notamment les cas de Metaleurop, etc...)
- Exigé de rester à son poste de PDG, même après un échec personnel, en se chopant un gros paquet de stocks-options.

C'est le capitalisme d'Etat en France qui est sauvage et injuste, pas le capitalisme entrepreunarial de gens comme M.Duffield.


3.4.05

Jean-Paul II: la foi de la liberté

Qu'ajouter qui n'ait été déjà écrit au sujet de cet homme de bien qui nous a quittés ? Pourquoi chercher l'originalité, d'ailleurs ? Récapitulons les faits d'armes de cet amoureux de la paix et de la liberté: par sa force morale, il a réussi à décrédibiliser les mensonges totalitaires et à faire tomber le masque à leurs partisans; il a systématiquement placé le respect des droits de l'homme au coeur de ses discours et actes; il a reconnu les fautes de l'Eglise catholique et oeuvré en faveur d'un rapprochement entre chrétiens, juifs et musulmans. En outre, il a refusé d'approuver des guerres hors-la-loi. Surtout, la logique de sa pensée résidait dans la conviction que la vie humaine méritait mieux que la "culture de la mort" approuvée par les cortèges anti-humanistes de tout poil.

Comme le prouve cet extrait de Centesimus Annus (encyclique dans laquelle il rappelait que la principale source de l'échec du socialisme était sa faille anthropologique), Jean-Paul II avait également compris les risques que l'Etat providence faisait peser sur la liberté individuelle et le progrès humain: "En intervenant directement dans et en privant la société de ses responsabilités, l'Etat providence provoque la déperdition des force humaines, l'hypertrophie des appareils publics, animés par une logique bureaucratique plus que la préoccupation d'être au service des usagers, avec une croissance énorme des dépenses. En effet, il semble que les besoins soient mieux connus par ceux qui en sont plus proches ou qui savent s'en rapprocher, et que ceux-ci soient plus à même d'y répondre. (...)"

Des accents que, toutes choses égales par ailleurs, un Ludwig von Mises n'aurait pas reniés. Du reste, le Souverain Pontife avait rédigé une thèse de doctorat: The Acting Person, dont le titre et la thématique rappellent le magnum opus de l'économiste autrichien. Divin hasard ?


Deux questions sur la Constitution Européenne

En ce qui concerne le Traité Constitutionnel Européenn, plusieurs sujets de discussion n'ont pas encore été traités, que ce soit dans la presse officielle ou dans la blogosphère, en tout cas à ma connaissance: quel est le niveau de propagande de l'appareil d'Etat pour forcer le peuple français à voter oui, et existe-t-il des interprétations différentes de certains articles entre les différents pays.

L'intelligentsia, globalement "pour" le TCE, cherche-t-elle à user de propagande pour faire pencher la balance? OUI!
La réponse est bien évidemment oui, encore faut-il trouver les preuves. Le Canard Enchaîné, cité par VousNousIls et l'Humanité nous en apprend de belles:
En novembre dernier, la rédaction de Textes et documents pour la classe contacte [NdCPS: revue mensuelle de contenus pédagogiques] Florence Deloche-Gaudez et Dominique Rousseau, dans la perspective d’intégrer au numéro spécial consacré à la constitution européenne un débat pluraliste et contradictoire. Quelques temps auparavant, Dominique Rousseau avait clairement exprimé, dans une tribune parue dans Libération, son hostilité à ce projet de constitution. Florence Deloche- Gaudez, elle non plus, ne fait pas mystère des positions qui sont les siennes. D’ailleurs, le contrat est clair : il s’agit de permettre l’expression, à égalité, des arguments d’un partisan du « oui » et d’un partisan du « non ». Le principe et les noms des débatteurs sont validés par le cabinet du ministre. L’entretien croisé est réalisé en janvier, il est retranscrit, mis en page.[..]
C’est à ce moment-là que le cabinet du ministre, sans doute conscient de la progression du « non », met son veto. Fin février, Dominique Rousseau reçoit un courriel lui signifiant que l’entretien n’est pas validé. Quelques jours plus tard, on lui propose de renoncer à certains de ses arguments, et de remanier le texte, afin qu’il se termine sur une réponse de Florence Deloche-Gaudez. Il refuse, et prévient qu’il s’exprimera publiquement en cas de censure. À Florence Deloche-Gaudez, on explique que le choix se porte finalement sur une explication « pédagogique » de quelques articles clés du projet de constitution.
Ainsi donc, on apprend que les contenus pédagogiques mis à la disposition des professeurs sont validés au plus haut niveau, et que ceux-ci peuvent être adaptés aux opinions du ministre, sans que cela ne choque personne notamment dans la presse!


La compréhension et l'interprétation du TCE est-elle semblable d'un pays à l'autre? Apparemment NON!
C'est toujours grâce au Canard Enchaîné que je peux parler de l'article I-36, relatif aux "règlements européens délégués".
D'un côté, les Allemands et les Français pensent que pour adopter un RED, l'approbation d'une seule institution parmi le Parlement Européen et le Conseil de l'Europe suffit.
De l'autre, les Espagnols et les Britanniques, interprètent ce même article différemment, en expliquant que si l'une des deux institutions ci-dessus refuse le RED, alors le texte n'entrera pas en vigueur.
Or, ce n'est pas du tout la même interprétation! Des querelles juridiques en perspective....