31.5.06
30.5.06
Sacré lundi de Pentecôte
Afin d'aider mon concitoyen âgé, je m'en vais travailler ce lundi de pentecôte afin de générer assez de valeur ajoutée pour servir aux rénovations de maisons de retraites françaises. Bonheur de se sentir utile et d'ajouter ma pierre dans ce modèle social que beaucoup nous envient.En plus, pour aller travailler lundi, les entreprises et organisations de l'Etat font tout pour me faciliter la vie. Cette vie de maillon social.
Ainsi, les écoles (laïques et républicaines) de mes enfants seront fermées pour participer à une fête non religieuse (car, rappelons-le, le lundi de pentecôte n'a de relation avec la religion que parce qu'il arrive juste après une fête chrétienne).
De même, la SNCF nous apprend ce matin, que les horaires de ce lundi seront ceux des dimanches (l'annonceur a évité d'ajouter "et jours fériés").
Bref, la France à n vitesses frappe encore en demandant une fois de plus aux mêmes d'être solidaires.
Et en plus, cette solidarité se fera malgré les services publics qui feront tout pour empêcher cette solidarité nationale de s'exprimer avec toute la force qui se doit.
Télé Carabosse
Enfin j'ai compris pourquoi j'apprécie le Dalaï Lama ! A l'occasion de sa visite en Belgique, la Retebeuf a estimé opportun, comme à son habitude lorsqu'elle ne peut éviter un sujet religieux, de permettre à Anne Morelli, la Vichinsky de l'athéo-progressisme de combat, d'éclairer les masses encaquées dans la superstition la plus abjecte.Nous apprîmes tout d'abord que, horresco referens, le Dalaï Lama "n'est pas démocrate". Sisi, la preuve, il n'y a pas de partis politiques dans le parlement en exil tibétain ! C'est horrible, n'est-ce pas ? Même pas de parti socialiste pour leur piquer leurs sous, mais comment font-ils pour survivre les pauvres gens ? Heureusement que l'université, en la modeste personne de la Morelli, est là pour épauler le service public dans son entreprise d'éducation de la population. Il serait bien évidemment d'un mauvais goût total de demander comment diable il se fait que je n'ai jamais entendu la Morelli ou la RTPS s'offusquer du manque de démocratie interne des mouvements "révolutionaires" qu'ils aiment tant, genre les zapatistes mexicains. Ou encore de s'interroger sur les motifs qui poussent notre intrépide défenseur des valeurs démocratiques à ne pas profiter de son passage télé pour mettre en accusation la Chine communiste qui occupe le Tibet depuis un demi-siècle et s'y livre à un véritable génocide culturel. Les maîtres du Lao-gai ne sont sans doute pas assez obscurantistes pour mériter les attentions de la Fouquier-Tinville du Solbosch, contrairement à leurs victimes tibétaines qui, après tout, n'avaient qu'à pas être aussi arriérées et peuvent remercier les Chinois de leur avoir apporté les bienfaits de l'athéisme obligatoire.
Nous entendîmes ensuite avec consternation que le Dalaï Lama est "opposé à l'avortement, à l'euthanasie et à l'homosexualité", crime qui lui valut le qualificatif, sévère mais juste, de "réactionnaire". Comment peut-on être aussi imperméable à la "morale sexuelle et affective" prônée par le GOB et désormais ratifiée par la loi belge ? (NDLR : en bonne progressiste, la Morelli exprime son affection et sa morale par la défense du meurtre de personnes sans défense). C'est insoutenable ! Au Centre d'Action Laïque, la secrétaire en fait des cauchemars.
Le coup de grâce n'a pas tardé, et la Morelli l'a administré avec ce petit air consterné qui fait tout son charme: le Dalaï Lama est "aussi réactionnaire que le Pape" Ca, pour ceux qui ne sont pas initiés au mystères de l'avenue Franklin Roosevelt, c'est le summum absolu de l'insulte made in ULB. Enfin bon, moi du coup, le Dalaï Lama, je le trouve bien sympathique. Je me suis même décidé, malgré le fait que je suis un horrible néo-libéral obsédé par l'argent, à faire un don au mouvement national tibétain, tant que le peuple n'aura pas nationalisé mon compte en banque dans un élan de juste fureur. Sang de réac ne saurait mentir.
29.5.06
Le Droit des sans-voix
Quand vous exprimez votre méfiance envers les supposés bienfaits du suffrage universel (i. e. le passe-droit consistant à voter pour savoir quel usage sera fait de l’argent des autres), il vous est souvent rétorqué que, sans cette prodigieuse avancée, les plus favorisés décideraient du sort de ceux qui le sont moins; en un mot, le droit du plus fort l’emporterait. Or, à notre époque de démocratie de masse, c’est pourtant la situation courante.
Car n’est-ce pas décider du sort d’autrui que de voter (comme les députés français le firent en 1974 et leurs collègues belges en 1990) la mise à mort d’embryons - comme si les droits de ceux-ci pouvaient être oblitérés simplement parce que la mère n’en veut pas ? Que penser, dans le même ordre d’idées, du sort létal que certains politiciens "progressistes" et "réformateurs" entendent réserver aux patients tombés dans une profonde inconscience (... en poussant même celle-ci jusqu'à suggérer que la mort soit administrée à des mineurs) ? Quid, enfin, des manigances d’une organisation internationale comme l’OMS qui, au nom de la "santé sexuelle et reproductive" (sic), planifie des programmes autoritaires visant à dépeupler les pays pauvres (au motif de réduire le nombre de miséreux...), lesquels programmes favorisent accidentellement ( ?) l’inoculation du SIDA à leurs habitants.
Tous ces exemples démontrent à quelles monstruosités on peut arriver lorsque l’on s’imagine que seuls ceux qui votent ont des droits. Cette conception, bien ancrée dans l’esprit contemporain, omet tout d’abord que les droits des individus ne dépendent pas d’une reconnaissance politique ou sociale et ensuite que ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas exercés qu’ils sont vidés de leur substance. En d’autres termes, nos démocraties ont délibérément rangé dans le grenier à souvenirs le principe selon lequel chaque homme a des droits naturels et imprescriptibles (pour reprendre la formulation de l’art. 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).
27.5.06
Le confort de la subversion
Ce samedi se tenait un "Salon du Livre alternatif et de l’édition indépendante". Cette manifestation était tellement audacieuse que Télé-Moureaux s’en est fait l’écho avec la neutralité qui caractérise cette chaîne tellement socialiste que les Flamands n’en veulent pas. On y trouvait, en sus de l’un des deux anarchistes officiels du régime (i. e. Noël Godin, l’autre étant le subversif de la subvention, Jan Bucquoy), un représentant de l’association Antipub dont j’ai oublié le nom.
L’engagement militant a d’ailleurs parfois ses raisons que l’idéologie ignore, puisque Antipub a courageusement surmonté sa prévention citoyenne contre toute forme de réclame en annonçant cette journée. Il va sans dire que cette association vomit toute pub à caractère commerciale (horresco referens !) ; elle préfère sans doute celle offerte "gratuitement" sur les ondes subsidiées bruxelloises, comme en témoigne sa présence ce vendredi à TLB.
Se croire subversif en Belgique en fustigeant le libéralisme - car c’est évidemment de cela qu’il s’agit - relève à peu près autant de l’exploit herculéen que de clamer haut et fort que l’on exècre la "lâcheté européenne" devant un parterre de représentants convaincus de l’American Enterprise Institute ou du Hudson Institute.
En relevant le nom des auteurs présents à ce Salon "anticonformiste", je n’ai guère été surpris de voir celui de Jean Bricmont, le renommé adversaire des impostures intellectuelles qui se veut également le défenseur attitré de la qualité des soins à Cuba (doux euphémisme pour l’euthanasie de l’opposant par peloton d’exécution interposé ?), ou Anne Morelli. La Gorgone qui rêve de pétrifier tout catholique sur place par sa laideur légendaire participait, en effet, à un débat sur les "luttes sociales" en compagnie d’un autre universitaire marxiste, J. Gotovitch... Voilà donc le courage intellectuel et politique tant vanté sur les ondes ! On prétend fêter le refus du prêt-à-penser en recyclant quelques vieux bolcheviques en compagnie d’un aréopage de décroissants du bulbe, libertaires marchands de cadenas, et autres gourmands consommateurs d’impôts opposés à la société de consommation.
Tout ce beau monde estime donc que nous vivons dans une société "ultralibérale" et d’exploitation. Sur le premier terme, ils se trompent et/ou nous mentent : comment cette société pourrait-elle être définie comme libérale alors que la part de l’Etat dans le PIB s’accroît d’année en année et dépassé les 50% depuis longtemps. Leur refrain signifie en réalité qu’ils souhaitent une société entièrement contrôlée par le pouvoir étatique - la différence entre les courants résidant dans la dose de participation du citoyen à sa propre servitude et celle de ses voisins. Quand ce sont des prétendus anarchistes qui visent cet objectif, on se dit qu’ils n’ont pas compris tous les tenants et aboutissants de leur théorie et qu’ils feraient mieux de se trouver une autre étiquette. Mais quand ce sont des bolcheviques non repentis, il est clair que la dénonciation de "l’ultralibéralisme" et autres "hypermarchandisations" (l'hyperbole verbale de la gauche radicale étant directement proportionnelle à sa vacuité intellectuelle) sert en réalité à intimider les politiciens de gauche afin qu’ils exécutent au plus vite le contenu de leur agenda liberticide et totalitaire.
Pour le second terme (i. e. l’exploitation) : le cri de guerre d’orazien "faites payer les riches", le culte du Paraclet paganisé qu’est l’impôt, sauveur et rédempteur de l’égoïsme antisocial par voie de "régulation économique et sociale", le refus du libre-échange, la haine écumante de toute idée de doux commerce, tous ces thèmes devraient aisément montrer qui sont les véritables exploiteurs et pillards.
Comme disait le regretté Philippe Muray : "la subversion est au pouvoir et radote dans le subversif".
26.5.06
Les aventures marocaines de Claude Moniquet
Nos lecteurs connaissent sans doute le très médiatique Franco-Belge Claude Moniquet, directeur de l'ESISC (European Strategic Intelligence and Security Center), "fellow" de l'Atlantis Institute et expert auto-proclamé en terrorisme islamiste, tendance "ils sont partout ma bonne dame". Il fut victime il y a quelques mois d'un hilarant "attentat" sur le parking de RTL (un footballiste enragé lui colla quelques beignes) qui révéla à la Belgique incrédule qu'il sort parfois des studios de l'avenue Ariane où on aurait pu croire, vu son ubiquité sur les ondes erretéhelliennes, qu'il avait élu domicile. C'est également lui qui révéla la présence d'"espions" chinois à l'Université de Louvain. Moniquet ne sévit pas qu'en Belgique, il est régulièrement interviewé par des médias étrangers tels CNN - la moindre référence à sa modeste personne est d'ailleurs méticulement archivée sur le site de l'ESISC - et son moment de gloire fut sans doute son audition en tant qu'expert par le Congrès des Etats-Unis d'Amérique.Le personnage ne manque pas d'intérêt: comme tout néo-conservateur qui se respecte, il est issu de l'extrème-gauche communiste, avec cette particularité intéressante qu'il semble avoir été lié à la Rote Armee Fraktion allemande et aux Cellules Communistes Combattantes belges, ce qui explique sans doute son intérêt pour le terrorisme. Selon des rumeurs persistantes relayées par le journal Le Soir, le principal quotidien belge francophone "haut de gamme", il serait de plus agent du Mossad et, pour faire bonne mesure, de la DST et de la DGSE françaises. Moniquet est également l'auteur d'un article qu'on qualifiera charitablement de "douteux" paru dans Ciné-Télé-Revue en 1997 et consacré au rôle de la juge d'instruction Martine Doutrèwe dans l'affaire Dutroux. La juge l'attaqua en diffamation et obtint une condamnation qui, comme le rappelle opportunément Knack cette semaine, fut qualifiée par son avocat de "censure inacceptable".
Il est donc assez ironique qu'aujourd'hui, Claude Moniquet semble s'apprêter à porter le coup de grâce à un des rares médias indépendants du Maroc, "Le Journal Hebdomadaire".
Les faits sont les suivants: en décembre 2005, l'hebdomadaire marocain, que la monarchie chérifienne tente de déstabiliser depuis sa création, publie quelques articles consacrés au Sahara Occidental, une ex-colonie espagnole que le Maroc occupe depuis 1975 et au Front Polisario, le principal mouvement de résistance anti-marocain. Un des articles s'intitule "un rapport sur commande". Ce rapport est l'oeuvre de l'ESISC et "Le Journal Hebdomadaire" lui reproche une méthodologie défaillante ("les sources d'information sont acquises au Maroc") des citations sélectives ("même pour les instances les plus crédibles citées par le rapport, comme Human Rights Watch ou encore le State Department, les analystes de l'ESISC se contenteront de n'en retenir que des passages bien ciblés") ou encore de ne s'intéresser aux communiqués du Front Polisario que lorsqu'ils confirment sa thèse anti-Polisario. Le rapport de l'ESISC se termine par une série de recommandations (à quel titre, on peut se le demander) qui concernent tant le futur du Sahara Occidental que le Front Polisario et qui, curieusement, valident la position du gouvernement marocain. Le magazine relève par ailleurs l'absence de rapports entre les "craintes" exprimées par l'ESISC afin de motiver son rejet de l'indépendance du Sahara Occidental et la réalité sur le terrain ("...un argumentaire d'un Front (Polisario) en décomposition qui risque les dérives islamistes, terroristes et même une gangrène du crime organisé. Un argumentaire simpliste car se basant sur les frayeurs du monde d'aujourd'hui."). Il conclut en se demandant si ce document un peu trop complaisant envers les thèses marocaines n'aurait pas été commandé par le Maroc, puisque le site de l'ESISC précise qu'il se finance "sur la base de contrats de recherche et de missions ainsi que de donations".
On le voit, pas de quoi fouetter un chat. C'était compter sans le sens de l'honneur sourcilleux de Moniquet qui estime avoir été diffamé. Il intente donc un action en justice, non pas en France où est édité "Le Journal Hebdomadaire" et où on peut raisonnablement douter qu'il eût obtenu gain de cause, mais au Maroc. Claude Moniquet exige pas moins de cinq millions de Dirhams (près de 500.000 €) à titre d'indemnité. Lors du procès, Le Journal Hebdomadaire n'a pu faire comparaître de témoins à décharge et les plaidoiries de l'avocat de Moniquet, Me Mohammed Ziane, par ailleurs président du "Parti Marocain Libéral", ont à peine abordé les soi-disant atteintes à l'honneur de Moniquet, pour se concentrer sur le crime autrement plus grave de déni de "marocanité" du Sahara Occidental dont se seraient rendus coupables les rédacteurs du Journal Hebdomadaire. Le jugement est tombé: le tribunal de Rabat condamne le journal au paiement de trois millions de Dirhams, soit près de 300.000 €, du jamais vu dans un pays où l'indemnité moyenne lorsqu'il y a mort d'homme accidentelle s'élève à environ 3.000 €. On sait que la justice marocaine ne brille pas par son indépendance; l'occasion était sans doute trop belle pour que les autorités de Rabat la laissent passer. On observera que la technique du procès en diffamation contre un organe de presse trop indépendant est monnaie courante à Singapour, un des grands modèles des néo-conservateurs.
Claude Moniquet avait d'abord promis de ne pas exécuter le jugement, ce qui provoquerait à coup sûr la fermeture d'un des rares journaux indépendants du monde arabe, mais affirme avoir changé d'avis suite aux "mensonges" que le Journal Hebdomadaire aurait propagé sur son compte, ce par quoi il faut comprendre la reproduction de l'article du "Soir" dont il a été question plus haut. D'après Moniquet, dont on ignorait les talents d'humoriste, les révélations au sujet de son appartenance - contestée - au Mossad mettraient à mal sa position dans le monde arabe où il doit désormais "craindre pour sa vie". Venant d'un homme qui s'est illustré par un soutien bruyant et sans faille aux thèses nationalistes israéliennes, ça ne manque pas de sel. Il faut par ailleurs noter que "Le Journal Hebdomadaire" a proposé deux pages à Moniquet pour réagir à l'article du Soir (contre lequel il ne semble pas avoir agi en Belgique...)mais qu'il en exigeait pas moins de six !
Moniquet a fait savoir qu'il était prêt à revoir sa position si le journal lui présentait des "excuses", tout en précisant que sa fermeture ne lui faisait ni chaud, ni froid.
Nous avons l'insigne honneur d'être lus par des amis de Claude Moniquet. Qu'ils sachent que cette illustration de la manière dont les néo-conservateurs entendent "démocratiser" le monde musulman nous a beaucoup amusée. Il serait peut-être opportun qu'ils invitent leur "camarade" à ne pas exécuter les basses oeuvres du régime de Rabat, dont nous tenons d'ailleurs à préciser que nous sommes les derniers à nier les récents progrès. Simple question de cohérence et de dignité...
24.5.06
Chèque-Shop
Dans sa Cour politique des Miracles (et des mirages), le plat pays ne compte pas seulement des bataillons de tchékistes arrogants ; les chéquards y ont aussi leur place. Chaque parti s'apprête à sortir ou a déjà sorti de son chapeau un beau carnet de chèques. On ne compte plus les chèques-emploi, chèques-logement, chèques-vacances, chèques-maternité, chèques-voiture, etc. À quand les chèques-chaussures, les chèques-hôpital, les chèques-château de la Loire, et autres chèques-your Booty ? Ou, tiens, pourquoi pas : les chèques-shop ?
Eh bien, le gouvernement bruxellois vient de lancer cette brillante idée, sous le nom - puissamment original - de "chèques-shopping". Cette initiative, prise en collaboration avec la Chambre de commerce de Bruxelles, prétend censément rapprocher les salariés et les commerçants du cœur de la ville-région (la convivialité se doit d’être subventionnée pour être authentique, aux yeux de nos gouvernants) en distribuant "gratuitement" des avantages divers aux premiers, destinés à leur faire davantage lécher les vitrines des seconds. Offre alléchante, assurément... mais certainement pas pour le gosier du contribuable qui va se retrouver un peu plus sec qu’hier !
Car, une fois encore, l’ineptie politicienne consiste à offrir un service "gratuit", qui va coûter un pont d’or : 148.000 euros, une bagatelle... En la personne de son ministre de l’Economie Benoît Cerexhe, le gouvernement bruxellois va ici encore creuser un puits sans fond en asséchant la source de moins en moins vive - et pour cause - qui irrigue (irriguait ?) Bruxelles.
Au train où vont les choses, un nouveau terme fera florès pour exprimer que l’on s’est fait gruger : "se faire enchéquer".
23.5.06
Contre Ayaan Hirsi Ali
Les réactions à l'affaire Hirsi Ali dévoilent, si besoin en était encore, à quel point les milieux libéraux et conservateurs sont infectés par la vulgate "progressiste".Suis-je le seul à m'étonner qu'une femme qui a obtenu l'asile politique et ensuite la nationalité hollandaise en mentant au sujet de son identité, de sa date de naissance, des circonstances dans lesquelles elle a quitté son pays d'origine, qui a prétendu faussement qu'elle allait être mariée de force, bref, dont la demande d'asile et le parcours sont l'exemple-type de ces abus que certains passent leur temps à dénoncer à coups de grands pamphlets rageurs, fasse soudainement l'objet de toutes les sollicitudes ? D'habitude, ce type de candidat-réfugié est expulsé en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Semira Adamu". Le comble, soit dit en passant, c'est qu'il se trouve des gens pour suggérer que la Belgique lui accorde l'asile politique, sans doute pour cause de persécutions aux Pays-Bas.
Ces "libéraux", ces "conservateurs" se mobilisent au bénéfice d'une femme qui a compris tout le bénéfice qu'elle pouvait tirer de l'idéologie officielle "progressiste" des états occidentaux et qui en a habilement tiré parti. On refuse l'asile politique à de véritables opposants, qu'on expulse sans ménagements et de préférence en communiquant leur identité aux autorités de leur pays, histoire j'imagine d'être certain de ne plus les voir débarquer sur nos rivages. On refuse d'autoriser l'immigration de personnes qui veulent venir travailler chez nous afin d'assurer une vie meilleure à leur famille. Pourtant, à une époque pas si lointaine, "travail" et "famille" étaient des valeurs libérales et conservatrices. On accorde par contre l'asile politique à une personne qui vient, en substance, se plaindre de vivre dans une société patriarcale. Comme le démontre l'affaire Hirsi Ali, dès que cette corde sensible est touchée, il serait d'un total mauvais goût et, osons le mot, réactionnaire, d'examiner si la personne concernée a eu le moins du monde à souffrir de la barbarie supposée de sa culture d'origine. D'accord, Hirsi Ali a été excisée; mais pourquoi n'accorde-t-on pas alors l'asile à tous les amputés et handicapés du tiers-monde, dont la vie quotidienne est autrement plus difficile, d'autant qu'ils sont souvent considérés comme étant à peine humains ? Il vaut mille fois mieux être une femme excisée au Kenya qu'hémiplégique au Congo, n'en déplaise aux harpies féministes et leurs collaborateurs mâles.
On remarquera par ailleurs que ces mêmes "conservateurs" et "libéraux" interdisent aux candidats-réfugiés d'assurer leur subsistance en travaillant et les obligent donc ipso facto à vivre aux crochets de la société. Le parasitisme social est, de fait, devenu le grand signe d'intégration dans nos sociétés. Des "libéraux" hollandais et flamands imposent par ailleurs aux immigrés des cours d'intégration où on explique aux gens que c'est très vilain de ne pas accepter ces moeurs sexuelles "libérées" dont nous sommes si fiers - eh oui, l'endoctrinement politique est devenu une valeur "libérale" - et où on leur indique, tant qu'à faire, à quel guichet ils peuvent aller toucher telle ou telle aide ou allocation. En d'autres termes, on refuse d'honorer les obligations auxquelles on a librement souscrit - la Convention de Genève - et de donner refuge à ceux qui combattent pour la liberté au danger de leur vie. En d'autres termes, on sélectionne "ses" immigrés, non pas en fonction de leur volonté de contribuer à notre société par leur travail - ceux-là, ce sont des salopards de "réfugiés économiques", tout juste bons à se noyer en Méditerranée, quand il ne se font pas carrément tirer dessus - mais en fonction de leur niveau d'adhésion à l'évangile soixante-huitard.
Et quelles contributions grandioses Ayaan Hirsi Ali a-t-elle faites au libéralisme des polders ? Notons tout d'abord que son premier réflexe a été de s'affilier au parti socialiste local, le PVDA, dont elle a fini par se faire virer parce que les mesures anti-musulmanes qu'elle défend portaient préjudice aux stratégies électorales dudit parti. Au VVD, s'est-elle signalée par le rejet de sa foi socialiste, par sa conversion au valeurs libérales de tolérance, de liberté religieuse et politique, de liberté d'expression et de liberté d'entreprendre, par exemple en ouvrant une école ? Si on considère, de manière toute orwellienne, que demander l'interdiction de l'enseignement confessionnel s'inscrit dans ce cadre, sans doute. Et il ne s'agissait pas seulement d'interdire l'enseignement confessionnel musulman, ah non, ça, ce serait de la "discrimination", chose que tout socialiste digne de ce nom déteste plus que tout. On remarquera au passage la profonde compréhension qu'a Hirsi Ali de sa société d'accueil, elle qui propose de manière arrogante et ignorante de bazarder la liberté d'enseignement et plus généralement de religion qui est une des valeurs fondatrices des Pays-Bas modernes. A-t-elle participé au moins alors à une meilleure intégration des immigrés ? Si pour une fois on se donne la peine d'écouter lesdits immigrés, la réponse est sans équivoque: c'est tout le contraire qu'elle a fait. Ayaan Hirsi Ali a par ailleurs permis une radicalisation importante du discours islamophobe, en se laissant, bien qu'apostate et athée, désigner comme une "musulmane modérée". A cette aune, Anne Morelli est une "catholique modérée". Le glissement sémantique n'est évidemment pas innocent; puisqu'une athée est une "musulmane modérée", un musulman croyant est bien entendu un extrémiste avec qui tout dialogue est impossible. Voilà l'héritage d'Hirsi Ali; un grand bond en avant vers la mise hors la loi d'une religion, dans la droite lignée de la révolution française guillotinomane et du totalitarisme communiste.
Aujourd'hui plus que jamais, et l'épisode Hirsi Ali en fournit une cruelle illustration, il faut guérir le libéralisme et le conservatisme de la contamination gauchiste. Cela passera notamment par un désaveu de tous ces "libéraux", de tous ces "néo-conservateurs" venus de la gauche la plus dure avec armes et bagages idéologiques qui distillent leur venin en toute tranquillité depuis des années. Quant à la triste protagoniste de cette histoire, on ne peut qu'espérer qu'elle ne fera pas autant de dégâts aux Etats-Unis qu'elle en a fait en Europe.
20.5.06
Le Jugement des deniers
Alors que l’on parle de plus en plus de supprimer sa dotation au Vlaams Belang (ex-Vlaams Blok), il semble qu’un parti gouvernant depuis quelque vingt ans la Wallonie et siégeant depuis autant d’années au gouvernement fédéral, continue de bénéficier de la clause du parti le plus privilégié : je veux parler du PS.
D’un côté, on impute au VB et à ses électeurs la responsabilité du double crime (dont un d'origine raciste) perpétré par une jeune crapule il y a une semaine à Anvers, mais de l’autre les médias et le monde politique exonèrent le parti socialiste et ses clients politiques du désastre causé par les politiques dirigistes, dispendieuses, et autres carambouilles dans lesquelles se vautrent les caciques socialistes. Chaque jour ou presque nous apporte un nouveau scandale impliquant le PS, mais rien n’y fait : "Ce sont des cas individuels, des comportements personnels" entonne Di Rupo, suivi en choeur par la classe politique et la presse aux ordres.
Le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, déclare ainsi : "On ne peut pas voter impunément pour le Vlaams Belang". Mais il se tait dans toutes les langues sur le vote d’un tiers des Wallons pour le parti-Etat qui appauvrit depuis des lustres le sud du pays, tout en pillant le nord ! Pourquoi les politiciens flamands se sentent-ils obligés, au-delà de leur rhétorique musclée, de faire des oeillades aux socialistes francophones ? Pourquoi ne les sanctionnent-ils pas en laissant croupir les socialeux dans l’opposition ? Et je ne parle pas de l’attitude veule des partis francophones, qui n’osent même pas envisager de se passer des socialistes - hormis peut-être Ecolo, qui ne manque pas de lucidité ni de fermeté quand il s’agit de dénoncer la magouillocratie.
Retirer sa dotation publique à un parti soulage les électeurs qui ne veulent pas de celui-ci. C’est vrai dans le cas du VB, qui ne gouverne pas. Ce l’est au moins autant pour le PS, qui est au pouvoir de manière ininterrompue depuis la fin des années 80, avec les résultats que l’on connaît. Si le caractère antilibéral de l’ex-Blok ne fait guère de doute (en dépit de son récent lifting qui ne trompe que les naïfs), celui du PS est aussi évident pour quiconque d’un peu sensé. Le PS s’oppose à la liberté d’expression (criminalisation de la pensée avec la loi Moureaux et la volonté plus récente de L. Onkelinx de poursuivre les idées "extrémistes"), au droit de propriété (quotidiennement enfreint avec la rage taxatoire), à la liberté économique (cf. les innombrables réglementations protectionnistes et corporatistes), à l’égalité devant la loi (principe du "faites ce que je dis, pas ce que je fais", discriminations politiques, manipulation de la loi à des fins personnelles), au droit à la vie (légalisation de l’avortement). De plus, ses membres tiennent sans vergogne des propos haineux envers les "riches", les "capitalistes", les "ultralibéraux", propos mis en application par une propagande antilibérale continuelle. D’ailleurs, c’est bien connu, les socialistes détestent l’accumulation de la richesse, ils préfèrent seulement le cumul des mandats (exercés, on s’en doute, à titre bénévole...) On n’aime pas les riches au PS; on préfère les parvenus.
Dès lors, l’extrémisme socialiste n’a que trop duré. Lui retirer sa dotation procéderait donc d’une mesure de salut public. Si un parti aux idées exécrables et nauséabondes, mais actuellement sans fonction exécutive, peut être privé de son financement public, il serait parfaitement logique de faire de même avec un parti aux affaires, lui, dont les pratiques politiques et la manière de gouverner ont prouvé méthodiquement le caractère liberticide.
19.5.06
A quoi la Commission dépense-t-elle votre argent ?
Facile ! Elle produit des myriades de réglements grotesques et tâtillons. Ainsi, par exemple, un texte de sept pages sur les normes de qualité auxquelles doivent satisfaire les concombres. Si si si !Extraits choisis :
Dans toutes les catégories, compte tenu des dispositions particulières
prévues
pour chaque catégorie et des tolérances admises, les concombres
doivent être:
− entiers,
− sains; sont exclus les produits atteints de
pourriture ou d'altérations telles
qu'elles les rendraient impropres à la
consommation,
− d'aspect frais,
− fermes,
− propres, pratiquement
exempts de matière étrangère visible,
− pratiquement exempts de
parasites,
− pratiquement exempts d'attaques de parasites,
− sans goût
amer (sous réserve des dispositions particulières admises pour la
catégorie
II au chapitre IV («Tolérances»),
− exempts d'humidité extérieure
anormale,
− exempts d'odeur et/ou de saveur étrangère.
Heureusement qu'elle est là, la Commission. Sans elles, les consommateurs sans défense achèteraient des concombres mous, sales, pleins de terre, bourrés de parasites, amers comme un contribuable le jour où il reçoit sa feuille d'impôts, et qui puent la merde.
Les concombres légèrement recourbés peuvent avoir une hauteur
maximale de l'arc de 20 millimètres pour 10 centimètres de longueur du
concombre.
Tremblez, fourbes agriculteurs capitalistes, la Commission veille : le concombre incurvé ne passera pas !
Les concombres doivent être conditionnés de façon à assurer une protection
convenable du produit.Les concombres doivent être suffisamment serrés dans l'emballage de manière à éviter tout dommage durant le transport.
Ah là là, ce qu'il faut les surveiller, ces salauds de producteurs. Si la Commission n'était pas là, ils emballeraient leurs concombres n'importe comment. Ah, nous avons un appel d'un auditeur :
"Allo, oui, ici c'est Gérard, épicier à Perpète-les-Oies. C'est quoi ces conneries ? Moi, si mon fournisseur m'envoie des concombres dégueus, je m'assieds sur la facture et je vais voir ailleurs, pas besoin de la Commission pour ça.".
Je ne vous le fais pas dire, mon bon Gérard.
Les matériaux utilisés à l'intérieur du colis doivent être neufs, propres et de
matière telle qu'ils ne puissent causer aux produits des altérations externes ou
internes.
Vous vous rendez compte ? Sans la Commission, si ça tombe, ces salauds de paysans emballeraient leurs concombres dans le chiffon qui leur sert à graisser les roues de leur tracteur. Salauds de producteurs, va ! Heureusement, la Commission veille.
Voilà, chers lecteurs, si vous vous demandiez à quoi sert la Commission Européenne, vous voilà fixés. C'est un coup à devenir eurosceptique, non ?
18.5.06
Le communisme : l'horreur euphémisée
Il a été question cette semaine du 40e anniversaire de la "Révolution culturelle" maoïste, mais la manière dont cet épisode sanglant du communisme a été traitée démontre que les médias se refusent à saisir la vraie nature de cette idéologie. Ainsi, cet article de la Libre Belgique, qui pointe d’abord du doigt le présumé "hypercapitalisme" de la Chine actuelle ("l’hypercapitalisme", sans doute est-ce le frère jumeau de ce non-concept qu’est l’"ultralibéralisme"...), évoque ensuite les "excès révolutionnaires" des Gardes rouges. Cette expression, d’apparence anodine, devrait pourtant susciter l’étonnement. Car, enfin, le totalitarisme n’est-il pas la barbarie même ? Remplacez "révolutionnaires" par "nazis", et vous comprendrez ma perplexité (pour ne pas dire plus). Cette expression est donc, au mieux, redondante. Au pire, elle reflète ce refus de comprendre la nature du communisme.
Dans la même veine, le journaliste parle des erreurs de Mao... n’est-ce pas plutôt le terme "assassinats" qui conviendrait ? Substituer l’erreur à l’horreur, c’est absoudre les crimes communistes pour en faire de simples négligences, une somme de moments d’égarement regrettables, mais excusables. C’est, d’ailleurs, ce qui ressortait de propos tenus hier, dans l’émission "Cultures & Dépendances", par le philosophe social-démocrate Marcel Gauchet et le prix Nobel Elie Wiesel, qui nous ont chanté l’inaltérable ritournelle des "bonnes intentions communistes qui ont mal tourné". L’hommage final à Jean-François Revel - pourfendeur inlassable de l’amnésie procommuniste - sonnait, dès lors, un peu faux.
Enfin, les médias - et l’article mentionné ici n’y fait pas exception - insistent lourdement sur ce qu’ils croient être la vraie tragédie communiste : les purges internes. C’est un peu le syndrome de "L’Aveu" : les crimes communistes ne paraissent jamais aussi affreux et abjects que lorsqu’ils frappent les membres du parti, sous-entendant que les "bourgeois" n’avaient que ce qu’ils méritaient et qu’il n’était donc que justice qu’ils fussent éliminés !
Les mêmes restent beaucoup plus discrets sur la réalité du "Grand bond en avant" chinois (qui précède de quelques années la "Révolution culturelle"), ce remake de la famine organisée en 1933 par Staline en Ukraine, qui inspira aussi celle que fomenta la régime de Mengistu en Ethiopie voici à peine vingt ans. Le "Grand Bond" en question fut, en réalité, non celui de l’agriculture chinoise, mais de la mortalité, consécutive à la collectivisation des terres. Le Livre noir du communisme nous livre ces chiffres terrifiants dans l’article que Jean-Louis Margolin consacre à ce qu’il appelle très justement "la longue marche dans la nuit" de la Chine :
Dans l’ensemble du pays, la mortalité bondit de 11% en 1957 à 15% en 1959 et 1961, et surtout à 29% en 1960. La natalité baisse de 33% en 1957 à 18% en 1961. Sans tenir compte du déficit des naissances (peut-être 33 millions, mais certaines sont simplement retardées), les pertes liées à la surmortalité de famine peuvent être évaluées, de 1959 à 1961 entre 20 (chiffres quasi officiel en Chine depuis 1988) et 43 millions de personnes. On a là, vraisemblablement, la famine la plus grave (au moins en chiffres absolus) de toute l’histoire de la Chine (la seconde serait celle de 1877-1878 au nord du pays, qui fit entre 9 et 13 millions de victimes) et sans doute aussi de l’histoire du monde.
Alors que l’ignominie du communisme est connue et chiffrée depuis belle lurette, continuer de la nier relève soit de la bêtise soit de la haine envers toute idée de civilisation et d’humanité.
17.5.06
Double vitrage
"France-Europe Express" consacrait son émission d’hier soir - ô surprise - à l’actuelle crise que traverse l’État français. L’astre politique autour duquel gravitaient d’autres politiciens (dont l’ex-star des seventies Marie-France Garaud, sans son pompidolien acolyte Pierre Juillet) et journalistes n’était autre que ce dangereux révolutionnaire de François Bayrou. Ce dernier, qui venait de faire son coup d’éclat à l’Assemblée nationale, essaya d’employer le langage gaullien de la rupture, mais rien n’y fit : la sémantique restait centriste. Sans doute, le bon François oubliait-il que le 13 mai était passé depuis quelques jours...
Peu avant la conclusion de l’émission de Christine Ockrent, le leader de l’UDF apostropha ses collègues politiciens de l’UMP et du PS en déplorant le goût de l’ombre cultivé par la classe politique et l’éloignement du pouvoir à l’égard du peuple. Pour ma part, je trouve que le pouvoir est généralement un peu trop près des citoyens, tant pour assouvir leur soif d’immédiateté que pour les surveiller ; mais soit, passons. Il évoqua ainsi les voitures ministérielles aux vitres teintées. Selon lui, elles rappelaient l’opacité du totalitarisme soviétique. Mais ce qui m’a frappé, c’est qu’il prononça ces mots : "Combien coûtent ces vitres fumées, on s’en fiche ; ce n’est pas très important. Ce qui importe, c’est le signe d’éloignement qu’elles représentent." Qu’un député dont le rôle, en principe, est de contrôler les dépenses de l’Etat, et donc de vérifier l’usage qui est fait de l’argent extorqué au contribuable, se moque délibérément de cette tâche, en dit long sur son éthique politique. C’est dans ce genre de remarque que réside le véritable éloignement du monde politique, qui s’imagine tout permis avec l’argent confisqué aux victimes de la rage taxatoire.
Voilà déjà un candidat aux élections présidentielles qui annonce clairement son peu d’estime envers les citoyens tondus par le fisc français. Voilà, par conséquent, un candidat pour lequel les libéraux français ne devront pas voter.
Preuve a donc été apportée que la fin politique justifie décidément tous les moyens rhétoriques.
13.5.06
Petite purge entre amis
En Wallonie, et à Charleroi en particulier, le nettoyage des écuries d’Augias ressemble plutôt à la malédiction du rocher de Sisyphe. Ou à l’éternel retour du même. Une preuve supplémentaire en a été apportée par l’affaire Cariat. Après la Carolo, chacun avait juré ses grands dieux que la Wallonie avait adopté une nouvelle culture politique. Eh bien, le traitement des immondices laisse pourtant sérieusement à désirer.
Comme il semble impossible à la presse - subventionnée par la Communauté française (vive la liberté de la presse !) - de reconnaître dans ce parfum de scandale les miasmes pestilentiels du socialisme en action, elle préfère fustiger dans l’apparatchik PS une nouvelle incarnation du " diable ultralibéral " ! La ficelle est un peu grosse !
Mais, justement, plus le mensonge est gros, plus aisément il passe. Ainsi, lors de l’inauguration d’une énième succursale du PS carolo, le bourgmestre Van Gompel a benoîtement développé, devant les caméras de RTL-TVi, un argument d'une rare puissance intellectuelle : "La Carolo et l’ICDI sont deux affaires distinctes. C’est la Région wallonne qui va faire la lumière à ce sujet." Autrement dit : le PS (qui s’identifie totalement et officiellement avec le pouvoir wallon depuis que le chef des socialos est à la tête du gouvernement régional).
On pourrait croire qu’à la faveur de ces multiples révélations, les socialistes wallons risquent d’en pâtir politiquement. Or, hélas, il semble qu’il n’en soit rien ! La raison me paraît simple : quand Di Rupo prétend "en avoir marre des parvenus", il entend simplement se débarrasser de vieilles casserolle maculées par la mauvaise graisse, pour y substituer le socialisme à micro-ondes (... hertziennes, donc : un socialisme terriblement médiatique !). Comme au temps de l’URSS, les particrates trouvent une parade en expliquant que ce n’est pas la conséquence de leurs idées qu’il faut déplorer, mais la mauvaise application d’icelles.
Après ces désormais rituels règlements de compte, la Ripoublique des Camarades continuera donc encore longtemps d’afficher le sourire pétrifiant et putréfié de la camarde. C’est pourquoi lorsque certains parlent sans rire du redressement wallon, je ne peux m’empêcher de me dire que, si redressement il y a, il ressemble plutôt à l’érection d’un malheureux qui serait suicidé par pendaison.
La nationalisation, c'est le vol !
Lucilio a mis en ligne une remarquable mise au point sur ce qui se passe actuellement en Bolivie. À lire ICI.Sylvain
Vient de paraître : "Le Cri du contribuable" n°12.
Au sommaire du dernier numéro du mensuel de l'association "Contribuables associés" un dossier sur le nouveau "Conseil des prélèvements obligatoires" qui remplace le "Conseil des impôts" et dont les associations indépendantes de contribuables sont bien entendu exclues ; un article sur les privilèges - le mot n'est malheureusement pas trop fort - des contrôleurs aériens français et un débat sur les hausses qui apparaissent actuellement inéluctables de la fiscalité locale.
Le Cri du Contribuable" n°12, toujours 2,50€ chez votre marchand de journaux.
Sylvain
Forts avec les faibles et faibles avec les forts
1° D'abord, les hommes de l'Etat sont forts avec les faibles et faibles avec les forts - comme le relève Christophe en déplorant la démission scandaleuse des responsables publics quand il eût été nécessaire de débloquer les établissements scolaires et universitaires. La conception qu'ont nos maîtres des troubles de l'ordre public me paraît décidément ubuesque.
2° Ensuite, la privatisation de la police existe déjà... mais elle est mise au service des décideurs politiques- qui agissent évidemment en totale irresponsabilité et de manière hautement discrétionnaire - preuve que l'absolutisme se combine à merveille avec la démocratie. L'affaire Clearstream en témoigne aussi, et de manière encore plus inquiétante puisque ce sont les services secrets qui sont mouillés. Loin de moi l'intention de médire ! Je sais pertinemment bien qu'ils sont un excellent instrument pour aider les gouvernants à se mettre à l'écoute du peuple, et pas qu'en Europe !
12.5.06
Les Lumières de la Ville
Epluchant mes journaux de la semaine dernière, je tombe aujourd'hui sur un extrait du quotidien Le Soir du 3 mai (article non disponible en ligne), où est évoqué l’Observatoire international de la nuit... création de l’échevin bruxellois de l’Urbonanisme & de la Cuculture l’écologiste Henri Simons - AKA " le Vert dans le fruit ". Vous noterez d’abord qu’il n’y a pas qu’en France - patrie des Lumières où chaque faction politique prétend renvoyer dans les ténèbres ses concurrentes - que l’on prend sa vessie pour une lanterne. Les politiciens belges, et bruxellois en l’occurrence, ne se lassent jamais d’imiter les tics (pour "Troubles interventionnistes compulsifs") et manies de leurs homologues français. Du reste, une association hexagonale, la Maison du Temps et de la Mobilité (!!) parraine cette initiative audacieuse.
En m’aventurant sur le site de cet Observatoire, j’ai noté que le vernis culturel de cette association craquait assez vite. En effet, citant Nietzsche, les responsables du site ont omis le Z de son nom. Sans doute ont-ils préféré tenter l’expérience hautement excitante d’écrire dans la plus complète obscurité, histoire de valoriser l’objet de leur préoccupation. L’obscurité entretenue politique prédispose-t-elle donc à l’obscurantisme ? Comment une telle pensée malveillante me viendrait-elle à l’esprit ?!
Tout ceci pour dire que des questions d’une rare gravité étaient posées dans "Le Soir" à l’un des responsables de ce bidule carnavalesque. Ainsi : "N’y a-t-il pas un danger de la privatisation de la nuit ?" Qu’est-ce à dire ? Non, rassure-toi, ami lecteur, il ne s’agissait pas dans l'esprit du journaliste d’obliger les personnes voulant dormir dans les bras de Morphée ou de leur dulcinée à demander une autorisation en trois exemplaires auprès de leur administration communale. Non (du moins pas encore); le souhait de l’association est plus modestement d’animer la ville. Notamment à grands coups de symposiums. Voir ce discours d’Evelyne Huytebroeck, ministre bruxellois, prononcé - cela ne s’invente pas - un 1er avril... Une des manifestations de la politisation de la vie nocturne n’est autre que la Nuit blanche, autre brillante idée venue de JackLandie - devenue la seconde fête officielle bruxelloise, après la Zinneke Parade - orchestres rouges, jongleurs de l'anticapitalisme, funambules de la subvention, théâtreux opposés à "la société du spectacle", cracheurs de feu à la gueule du contribuable, politiciens rubiconds en rollers, tous se donnent le mot chaque année pour empêcher les grincheux de dormir peinards, ulcérés que sont ces derniers de voir l’usage qui est fait de leurs impôts. Vive donc l’égalité entre le jour et la nuit, et tant pis pour les exploiteurs en bonnet de nuit !
Il semble que cette égalisation autoritaire des mouvements de notre horloge biologique ait échappé au journaliste vespéral qui demande avec angoisse : "N’y a-t-il pas aussi un risque, en développant l’activité la nuit, d’augmenter encore les inégalités ? On aura ceux qui vont s’amuser et les autres qui vont travailler." Hé oui, c’est ainsi : même si l’on veut boboïser la nuit-qui-n’est-pas-une-marchandise, il faudra bien que des gens bossent pour que les noctambules aient l’impression de ne pas avoir pris froid pour rien ! Ça c’est du scoop, coco ! Le socialisme découvrant sous les paillettes festives les lois de l’économie, alors qu’il pensait les mettre sous l’éteignoir de l'altermondanité, cela vous a toujours quelque chose de jouissif.
11.5.06
Les malheurs de l'ultra-libéralisme
La Poste est un des plus grands exploiteurs de main d'oeuvre précaire de France, ci-dessous l'extrait sidérant d'une dépêche de l'AFP, je me demanderai presque si il n'y a pas une erreur typographique tellement les chiffres sont élevés!Nouveau rebondissement, je crois qu'il ne s'agit pas de la même affaire, le record du nombre de CDD a été complètement explosé, on en est maintenant à 574 (cinq cent septante quatre).
345 contrats à durée déterminée en sept ans
La Poste vient d'être condamnée par les prud'hommes à verser 60 000 euros à une plaignante qui, en sept ans, avait signé 345 contrats à durée déterminée (CDD) avec l'entreprise. Michelle Rabier, âgée de 55 ans, avait effectué 345 CDD entre 1995 et 2002, pour des fonctions diverses (guichetière, préposée au courrier, femme de ménage) dans plusieurs bureaux de poste de la périphérie de Châteauroux (Indre).
La direction départementale de La Poste, contactée par l'AFP, a tenu à préciser qu'elle "propose des emplois permanents en contrat à durée indéterminée. Un CDI a d'ailleurs été proposé à Mme Rabier, proposition qu'elle a déclinée". "Le nombre peut paraître énorme, mais ce sont des CDD parfois d'une journée, d'une matinée, voire de quelques heures, en fonction du travail, de la nécessité de faire face aux absences imprévues, des saisons. Et ce afin d'assurer notre mission de service public", a conclu La Poste.
Avis aux lecteurs : avez-vous eu vent d'affaires similaires impliquant d'autres types d'entreprises, publiques, privée, etc...204.000 euros d'indemnités réclamés pour 574 CDD Une salariée de La Poste, qui a accumulé 574 contrats à durée déterminée (CDD) en 19 ans, a réclamé 204.000 euros de dommages et intérêts, mercredi, lors d'une audience au tribunal des prud'hommes d'Albi (Tarn). Le président de ce tribunal a décidé de fixer au 27 septembre le prononcé du jugement.
10.5.06
La prospérité Potemkine
Hier, la commune de Molenbeek s’est éveillée dans l'allégresse. Aaah, quelle joie les habitants ont dû éprouver en lisant dans La Libre Belgique cette annonce porteuse d’immenses espoirs : "89 emplois au Centre d’entreprises" ! L’hydre du chômage est près d’être définitivement vaincue, qu’on se le dise et qu’on le claironne sans délai par monts et par vaux !
C’est avec une fierté non dépourvue d’émotion que le directeur du Centre s'est empressé de déclarer : "Ces 89 emplois représentent davantage que ce qu'ont apporté les nouvelles implantations bruxelloises d'Ikea et de Decathlon." Quelle magnifique leçon d’économie administrée par l’ancien porteur de valises du PS, le char Dassault jettois, j’ai nommé : Merry Hermanus. Saluons la fulgurante réinsertion sociale de ce fidèle soldat de la cause prolétarienne, puisqu’en sus de diriger ledit Centre, le repris de justesse conseille également le Ministre-Président de la Région bruxelloise (qui semblait initialement peu friand de s'encombrer de ce personnage sulfureux) ... sur ces mêmes questions. Evidemment, cet heureux bénéficiaire de la politique d’emploi et de réinsertion estampillée socialiste doit sa promotion fulgurante à son indéfectible dévouement au redouté Lider Marxismo molenbeekois.
Certes, ce pédigrée est moins prestigieux qu’un troisième cycle d’économie du sous-développement à l’Université Lénine d’Oulan-Bator. Néanmoins, on reconnaît dans les déclarations citées plus haut toute la finesse d’analyse et l’honnêteté intellectuelle qui caractérisent les caciques du PS. Car invoquer l’argument selon lequel l’action publique développerait plus de prospérité que des entreprises privées, au motif que des organismes dépendant du pouvoir politique créeraient des emplois en nombre supérieur à celles-ci, c’est délibérément omettre le coût de ces emplois pour le contribuable ; c’est ainsi omettre qu’en plus des 75000 euros annuels versés par le gouvernement régional, chaque centre d’entreprises perçoit d’autres subventions - via le programme des fonds structurels européens Objectif 2. C’est surtout être curieusement frappé d’amnésie devant l’origine politique de l’appauvrissement bruxellois ! Taxes (dont le tristement célèbre impôt sur la mort), interventionnisme compulsif, vampirisation belalugosienne du patrimoine privé des individus de toutes conditions (notamment, avec le totalitaire Code du logement), etc.
De surcroît, le planisme à l'œuvre, créant des entreprises Potemkine par dizaines, permet de laisser croire à une dynamisation de l’économie bruxelloise et crée de nouvelles clientèles électorales (oui, les socialistes aiment le marché... politique !), à défaut de satisfaire les clients du marché classique. Ces nouveaux obligés devant manifester leur contentement en soutenant en rang d’oignons les listes "progressistes". Et ce sera reparti pour un tour : nominations politiques, plans quinquennaux et autres décisions dirigistes, chômage en croissance, déferlante de subventions, chômage en croissance, projets d'ajustements myopes, élections, nominations politiques, etc. Si bien que lorqu’un socialiste nous parle de "progrès pour Bruxelles", il ne faut jamais oublier de faire rimer cette promesse avec "regrets éternels". La couronne mortuaire de Bruxelles étant sans doute payée par la Flandre ou le FMI, à voir !
Surtout, ne cessons de garder à l’esprit que pillage rime avec gaspillage. Et sans doute bientôt avec naufrage.
9.5.06
Dirigisme rétro
L’émission "Mots croisés" consacrait hier soir un débat à la présumée apocalypse pétrolière à venir. Rien de bien neuf, chaque participant venant y apporter sa petite dose d’étatisme en guise de camomille à faire avaler au spectateur vespéral. Je pense notamment aux aimables invitations écologogolistes à nous passer de l'énergie pétrolière au profit d’autres techniques, décrétées plus saines et moins périssables. En réalité, la seule pénurie qui me parut indiscutable fut celle d’arguments probants.
Mais l’intérêt de ce débat, aussi décroissant que les malthusiens ainsi qualifiés, remonta subitement quand l’animateur, Yves Calvi, diffusa une séquence consacrée aux réactions politiques à la crise pétrolière de 1973. À l’image, nulles rouflaquettes, ni pattes d’eph’, pas plus que de chemins à Katmandou ; mais plutôt la figure boursouflée de matou matois caractéristique du Georges Pompidou dernière manière. Le président annonçait de sa voix de graillon à ses compatriotes qu’il allait falloir se résigner à des sacrifices douloureux. Je dois avouer que le lyrisme pompidolien ressemblait davantage à un discours d’après-boire clôturant une fête de sous-préfecture qu’à la mélopée que l’on eût pu attendre de celui qui fut aussi l’auteur d’une célèbre anthologie de la poésie française.
Apparut ensuite à l’écran un saisissant sosie de Jean Gabin, la corpulence et la gouaille en moins : le Premier ministre millésime ’73, Pierre Messmer. D’un ton de sous-officier affrontant la dure adversité d’un mess dépourvu de desserts, le brave homme lançait un appel solennel aux Français pour combattre la crise énergétique avant de détailler la liste des mesures de restriction : limitation drastique de la vitesse automobile en ville et sur les autoroutes, diminution de la production - publique - d’électricité, couvre-feu télévisuel à 23 heures, etc. De retour en 2006, que vis-je alors ? Ce spectacle ahurissant : les catastrophistes d’aujourd’hui, l’air goguenard, riaient bruyamment des Cassandre dirigistes d’hier... avant de reprendre leurs jérémiades post-industrielles. Ces messieurs ont donc la mémoire courte, tant est inextinguible leur ardeur à gouverner nos vies.
Comme disait Bossuet : "Le Ciel se rit des prières qu’on lui fait pour détourner de soi des maux dont on persiste à vouloir les causes".
8.5.06
Les néomillénaristes
"Il faut cesser d’opposer prévention et répression", telle est la scie à la mode, chantée sur tous les tons par les "modérés" de la fausse audace anti-idéologique, qui s’imaginent battre ainsi en brèche la bien-pensance de gauche prévalant dans les débats sur la sécurité. Cette bien-pensance se caractérise donc par l’insistance mise quasi exclusivement sur la "prévention". En d’autres termes, il s’agit pour les politiciens "progressistes" et leurs agents électoraux - journalistes, psychologues, pédagogues, sociologues, assistants sociaux, etc. - d’empêcher que le Mal se produise.
Et le Mal est partout, mesdames et messieurs : il ne s’agit plus seulement des crimes et délits communément définis, mais aussi et surtout des choix que chacun de nous opère quotidiennement. Boire ("Attention, citoyen ! boire nuit à ta santé, or le tonneau des Danaïdes de la sécu est percé et se vide d’hectolitres de solidarité chaque année !"), manger ("Attention, citoyen ! manger gras te conduira tôt ou tard à bouffer les pissenlits par la racine ! Qui c’est qui va payer tes impôts si tu t’en vas trop tôt ? Sale égoïste, va "), fumer ("Attention, citoyen ! fumer constitue un désagrément enfreignant la morale citoyenne d’Hygiène de Vie - pour ta peine, nous allons taxer un peu plus ton paquet de cibiches, mauvais sujet !"), prendre sa voiture ("Attention, rouler en voiture exprime ta volonté antisociale de rouler sur le dos de tes congénères !"), faire l’amour ("Attention, citoyen ! faire l’amour peut conduire à procréer ! Un nouveau-né coûtera cher à la collectivité, donc n’oublie pas de mettre ton bonnet en plastique avant de faire trempette !") Et ainsi de suite. La conclusion logique à ces calembredaines consisterait à enfermer chacun de nous dans un CDP - centre de désintoxication préventive - et à transformer chaque logement en cellule d'une vaste colonie pénitentiaire créée "pour notre bien".
Bref, l’idéologie de la prévention appliquée à tous les champs de l’action humaine est le stade suprême du totalitarisme hypocrite. Le terme "totalitarisme" n’est d’ailleurs pas trop fort, puisque cette démence repeinte aux couleurs de la rationalité vise à dénaturer l’être humain, à extirper de son âme le goût du risque ainsi que de le priver de sa responsabilité ; l’individu devient un automate aux mains des puritains de gauche, qui sont autant de Dr. Frankenstein de la Néo-Morale citoyenne. Ce phénomène est en vérité un lointain héritage du millénarisme révolutionnaire, si bien décrit par Norman Cohn dans son classique The Pursuit of Millenium. Ancêtres des communistes et des nazis, les Frères du Libre Esprit, Thomas Müntzer, ou encore les anabaptistes de Jan Bockelson, voulaient instituer le "Royaume des Cieux" sur Terre. En tentant de détruire la nature de l’homme, ils ont utilisé tous les moyens de coercition - expropriations, pillages, massacres, collectivisation des moyens de production et de reproduction - et donné un avant-goût de l’Enfer à leurs victimes et boucs émissaires. Ces messies autoproclamés se croyaient au-dessus des lois, comme nos maîtres actuels, et pensaient pouvoir commettre impunément leurs forfaits au nom du Bien.
En vérité, le Mal ultime, c’est refuser à l’homme sa nature faillible et lui dénier le droit de mener sa vie en liberté et, partant, comme être responsable de ses actes. C’est pourquoi, en toute rigueur, j’oppose prévention et répression. Dans toute société civilisée, la répression sanctionne les auteurs de vrais délits et non les "crimes" sans victime. La prévention, en revanche, n’est que le masque faussement avenant de l’oppression. Rompons par conséquent avec la novlangue en vigueur et n’appelons plus la prévention que par son nom véritable : l’oppression.
7.5.06
La vérité sur la social-démocratie
La marche utopique de l'Histoire, but des sociaux-démocrates, est similaire, mais pas tout à fait identique, à celui des communistes. Pour ceux-ci, l'objectif était la nationalisation des moyens de production, l'éradication de la classe capitaliste, et l'arrivée au pouvoir du prolétariat. Les sociaux-démocrates savent qu'il est de loin préférable pour l'Etat socialiste de conserver les capitalistes et une économie de marché tronquée, afin qu'ils soient réglementés, confinés, contrôlés, et soumis aux commandements de l'Etat. Le but des sociaux-démocrates n'est pas la "lutte des classes", mais une sorte d'"harmonie de classes", dans laquelle les capitalistes et le marché sont contraints de travailler et réduits en esclavage pour le bien de la "société" et de l'appareil d'Etat. Les communistes veulent une dictature de parti unique, où tous les dissidents sont écrasés ou envoyés au Goulag. Les sociaux-démocrates préfèrent de loin une dictature "douce", ce que Marcuse appelait - dans un autre contexte - "la tolérance répressive", constituée d'un système où deux partis s'entendent sur les points fondamentaux et débattent poliment sur les problèmes mineurs ("devrions-nous augmenter les impôts de cinq ou sept pour cent cette année ?"). La liberté d'expression et la liberté de la presse seront tolérées par les sociaux-démocrates, mais encore une fois dans des limites étroites et insignifiantes. Les sociaux-démocrates tremblaient devant la brutalité nue du Goulag; ce qu'ils préfèrent, c'est faire subir aux dissidents une "douce" et "thérapeutique" dictature du "dressage sensitif" et les "éduquer à la dignité des modes de vie marginaux". En d'autres termes, Le Meilleur des mondes au lieu de 1984. L'"inévitable marche vers la démocratie" plutôt que la "dictature du prolétariat".
SOS Schaerbeek
Voilà, la liste socialiste à Schaerbeek est désormais connue. On notera d'abord que - comme prévu - la ministre de la Justice sociale-de-classe, prompte à traquer les "extrémisses" (i. e. quiconque ne goûte guère le PS), a réussi à rallier l'ex-supporter de Roger Nols (lui-même grand fan du borgne de St-Cloud), Jean-Pierre Van Gorp.On trouve également sur cette liste Eddy Courthéoux, le directeur général de l'Orbem (Organisme régional bruxellois de l'emploi), qui fera sans conteste merveille comme Planificateur en chef du chômage schaerbeekois.
Surtout, on y découvre Catherine Moureaux, la fille du Jdanov molenbeekois et chef de la fraction moustachiste du PS. Le népotisme rouge a encore frappé un grand coup ! Notons que la fille de Flupke a naguère exercé comme secrétaire général de la Fédération des Etudiants francophones, notoire nid à cabinettards et politiciens aux dents aussi longues que solidaires. Pour vous en faire une opinion équitable, je vous conseille de lire ce sien article, paru dans Politique, la revue des intellectuels bien en cour.
Si cette équipe parvient à s'emparer de Schaerbeek, je crains que ce ne soit une étape de plus en direction de la mutation durable de Bruxelles en clone triste de Charleroi, Mons ou Liège.