30.6.06

La Wallonie, petite terre de népotisme


29.6.06

Le séparatisme vu par la Pravda

La RTPS rediffusait hier soir un reportage de Questions à la Une consacré à la question lancinante du séparatisme.


Ce qui m’a frappé avant tout est que, pas une seule fois, les critiques flamandes contre la politique socialiste de la Wallonie n'ont été prises en compte, voire simplement mentionnées. Certes, la question des transferts bénéficiant au(x pouvoirs publics du) sud du pays (et à leurs clients politiques) a été longuement abordée, mais les économistes bien en cour laissaient entendre que ceux-ci n'avaient rien de problématiques en eux-mêmes. Logique : ils en profitent comme les trois-quarts des intellos de profession.


L’exposé du scénario séparatiste se voulait nettement pessimiste pour la "nation francophone" : en gros, tandis que la Flandre y gagnerait et que Bruxelles resterait dans le statu quo, la Wallonie y perdrait. Telle était donc la version des journaleux aux ordres (et l’on s’étonne que le plutôt anarchisant Jean-Claude Défossé, célèbre pourfendeur des grands travaux inutiles devant l’Eternel se soit prêté à cette comédie PS orchestrée par la Casa Kafka). Car il s'agissait de faire pleurer dans les chaumières socialistes : "Si la solidarité fédérale disparaît, il y aura moins d'hôpitaux et les classes seront surpeuplées". Un médecin de je ne sais plus quel hôpital universitaire wallon expliquait ainsi qu'en cas de séparation, il se tirerait vu qu'il gagnerait probablement moins (i. e. il recevrait moins de la feuille d'impôts d'autrui). Est-il utile de préciser qu’il s’agissait d’un message subliminal servant à instiller dans l’esprit du téléspectateur que soins de santé et enseignement devaient rester dans le giron des politiques. En résumé : il s’agissait de tirer les larmes du spectateur "solidaire" (entendez, celui qui profite de la "solidaritéééï") pour mieux culpabiliser l’ "exploiteur" flamoutche supposé ne pas tirer suffisamment les cordons de la bourse.



Une comparaison à visée prospective fut ensuite établie avec la scission tchécoslovaque. On y apprenait que, comme les Flamîns, les Tchèques étaient dépeints comme plutôt froids et votant à droite; en revanche, les Slovaques et les Wallons, plus chaleureux, votaient à gauche. Ne manquait plus qu’un cours de physiognomonie pour parachever le tableau. Bref, plus c'est gros, plus ça passe ! Ce fut naturellement un grand moment de propagande socialiste, les journalistes n'ayant pas hésité à enfoncer le clou en reprenant visuellement les points de comparaison, au cas où un électeur PS, abruti par ses packs de Jupiler, aurait "chaleureusement" loupé le coche.



Enfin, vint l’interview de Charles Picqué, le truculent bourgmestre "empêché" de Saint-Gilles et re-Ministre-Président de la région bruxelloise. Il revint sur son idée de district bruxellois, géré sans interférence des pouvoirs flamand et wallon. Là, ce fut l’apothéose. Démagogue comme jamais (et forçant son accent brusseleir, pour mieux épater le populo appréciant sa zwanze pourtant fort apprêtée), il a sorti : "Dans ce cas de figure, certains rêveraient d'un nouveau Monaco, un endroit où l'on ne payerait pas d'impôts, une sorte de paradis fiscal. Inutile de vous dire que ce n'est pas ce que je veux. Pour moi, Monaco, c'est l'horreur." Castro fait fusiller et torturer à tour de bras, la Corée du Nord affame sa population ; mais le sommet de l’épouvante politique, c’est bien évidemment un micro-Etat qui ne fait de mal à personne et protège l’épargne des contribuables étrangers. Le sens de l'indignation profiteuse et intéressée caractérise tous les socialistes, même les moins réputés dogmatiques. Ceci dit, son effroi est compréhensible, puisque si Bruxelles devenait un havre de paix fiscale, les politiciens devraient changer de job... ou émigrer en Wallonie. Qui n’aura pas noté, de surcroît, que le débonnaire Charlie raisonnait comme s’il était le légitime propriétaire de l’agglomération bruxelloise ?


L’indépendance bruxelloise selon Picqué, c’est en somme la perpétuation du socialisme de droit divin par d'autres moyens.


La politique, un métier enthousiasmant !


Et qu'est-ce qu'on dit à la dame ?

30 millions d'euros pour le secteur parasitaire: on voit qu'au PS, parti d'Arena et de Lanaan, on sait comment s'attacher l'électorat en ces temps difficiles.

Remarquons par ailleurs une fois de plus l'incroyable servilité de la presse aux ordres, subsides à la presse obligent, qui met délibérément l'accent sur les rares personnes productives qui comptent parmi les heureux élus, soit les infirmières (tout le monde aime les infirmières) et les puéricultrices. On ne s'attarde pas trop sur les hordes d'inutiles encartés qui font du "socio-culturel" ou de "l'aide à la jeunesse" (la plupart de ces pseudo-fonctionnaires sont en effet plutôt jeunes), principaux bénéficiaires des largesses ministérielles. Et qui c'est qui paie ? A votre avis ? Petits veinards va !

Il fut un temps où on appelait une personne qui travaille pour une autre sous la contrainte et sans rien recevoir en retour un "esclave". Aujourd'hui, on préfère dire "contribuable".


Tous à gauche, avec Didier Reynders et le MR !

S'il fallait une preuve de plus que le MR est une machine à maintenir le PS au pouvoir, la voici: Didier Reynders, loin d'attaquer le PS, pourtant affaibli par les multiples affaires, s'escrime au contraire à combattre l'insignifiant Cdh, probablement pas assez gauchiste à son goût (et Dieu sait pourtant qu'ils sont à gauche les bougres) le tout en faisant des mamours aux écolos. La soudaine déprime d'Alain Destexhe devient tout à coup bien plus compréhensible.

Quand y aura-t-il dans ce putain de pays un parti francophone pour lequel on pourra voter sans crainte de renforcer les bandits de grand chemin du Boulevard de l'Empereur ? Je vais finir par croire qu'ils veulent que nous votions pour le FN. Franchement, je ne sais plus à quel Saint me vouer. Il faudra sans doute que je me résigne à voter pour le VLD ou le CD&V, ou alors blanc. Ah que c'est beau la démocratie, que c'est merveilleux le suffrage universel, comme nous pouvons être heu-reux de vivre sur une petite terre de convivialité sous la guidance éclairée de nos maîtres !

En attendant, je vais essayer de zapper Reynders à la télé; c'est l'intégrité physique de la pauvre machine qui est en jeu et après tout, elle n'y peut rien.


28.6.06

Le mythe de l'impôt volontaire

Dans un commentaire au très incisif billet que Climax a consacré aux élucubrations fiscomaniaques de La Serve Belgique, un lecteur conteste mon interprétation du "consentement à l’impôt". Tandis que j’y dénonce une notion hypocrite, lui le perçoit au contraire comme une grande conquête libérale de 1789.
Retournons donc aux sources. L’art. 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dispose que :

"Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ".


Le site du ministère français des Finances croit utile de préciser que, chaque année, la loi de finances est votée par la "représentation nationale" afin de prolonger l’autorisation de percevoir les impôts. Il conclut en ces termes emphatiques autant que fallacieux : "Le consentement à l’impôt permet donc à chaque Français, par l’intermédiaire de ses représentants au Parlement de contrôler les finances de l’État, et donc l’action du gouvernement (...)"


Pur sophisme. Car les citoyens, qu’ils soient français ou belges, par exemple, ne sont évidemment pas consultés sur leur volonté de payer ou non l’impôt : ils sont contraints de verser leur obole au Léviathan, et s’ils s’y refusent, la persécution s’abat sur eux comme la misère sur le monde. C’est pourquoi le terme d’impôt est parfaitement approprié, alors que celui de contribution baigne, lui, dans une ambiguïté vaporeuse, puisqu’il laisse de côté le caractère coercitif de la collecte fiscale. Voici donc pourquoi l’expression "consentement à l’impôt" est un non-sens absolu.


En vérité, les seules voix qui soient entendues avec bienveillance sont celles qui consentent véritablement à l’impôt parce que celui-ci constitue autant de recettes tombant dans leur escarcelle. De là, les propos très rarement taxophobes des fonctionnaires et assimilés, allocataires, retraités, intermittents du spectacle, employés des secteurs subsidiophages (pardon "non-marchand"), associations-festives-et-citoyennes, etc.


Ne se référant même plus à la DDHC, les autorités belges énoncent dans ce document (p. 40) :

"Le principe du consentement à l'impôt par le Parlement constitue l'un des fondements de la démocratie. En acceptant de payer des impôts, le citoyen exprime sa volonté de vivre dans une société solidaire. Le SPF Finances vise à assurer une juste et exacte perception de l'impôt, ce qui signifie faire en sorte que chaque contribuable supporte l'impôt légalement dû par lui. Ni plus, ni moins."


On le voit : le consentement n’est plus qu’une mince vernis dissimulant très mal les griffes étatiques menaçant celui qui ne veut pas cracher au bassinet pour financer la "solidaritéééééé". C’est le parlement qui acquiesce donc directement à l’impôt ; ceux qui se font plumer s’étant volatilisés du discours ou presque. Car, en résumant le paragraphe ci-dessus, on constate que le citoyen est en fait réputé libre d’être obligatoirement le distributeur automatique sur le clavier duquel l’Etat appuie régulièrement pour retirer du blé. Et après, les mêmes accuseront le capitalisme de "réifier" l’humain... Le langage granitique des étatistes n’a décidément rien à envier à celui de l’AngSoc. Une autre pièce à verser au dossier est que le citoyen semble toujours confondu avec l’assemblée parlementaire - c’est le mythe inusable, hélas, de la souveraineté démocratique. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un conte à dormir debout, étant donné que les parlementaires ne votent que ce que leur état-major leur demande d’approuver ou rejeter.
Remémorons-nous cette phrase cinglante de Constant visant la logique prétotalitaire du "doux" Jean-Jacques :

"Le peuple, dit Rousseau, est souverain sous un rapport et sujet sous un autre: mais dans la pratique, ces deux rapports se confondent. Il est facile à l'autorité d'opprimer le peuple comme sujet, pour le forcer à manifester comme souverain la volonté qu'elle lui prescrit."

En bref, je ne vois vraiment pas en quoi le "consentement à l’impôt" représenterait un progrès libéral. Pour ma part, j’y vois plutôt le masque hypocrite de l’oppression qui se veut rassurante. C’est encore plus patent quand on observe l’explosion des dépenses étatiques, au financement desquelles est dévolu un contrôle accru sur la vie des individus, dont aucun monarque absolutiste n’aurait jamais osé rêver.



27.6.06

Politique de proximité


Un grand pas dans l'analyse politique a été franchi hier dans Le Soir. L'ex-ministre du chômage, à présent préposée au rafistolage budgétaire et au protectionnisme pro-consommateur contre les "vils mercantis", Freya Vandenbossche, a en effet développé quelques arguments massues pour contrer le succès du Vlaams Belang (ex-Vlaams Blok).

Voici sa solution-miracle :

"(Il faut) faire de la politique pour les gens. Mon grand exemple,
c'est Frank Beke, le bourgmestre de Gand (NDLR : qui ne se présente plus aux
élections). Tous les samedis, il va, en vélo ou à pied, sonner aux portes des
habitants de Gand. Il vient de fêter son 50 000e coup de sonnette !"


Le coup de sonnette pour assourdir les coups de semonce d'électeurs qui en ont assez de la "solidarité fédérale" et des manigances politiciennes, il fallait y penser ! De même, la belle Freya semble oublier combien, en certaines occasions, les socialistes flamands (Louis Tobback naguère en est une illustration typique) et leurs alliés présents du VLD (cf. un Marino Keulen aujourd'hui, qui siège au gouvernement flamand) ont allègrement surfé sur un nationalisme xénophobe, flattant ainsi les "petits Blancs" du nord du pays. Sans doute au nom de l'éthique "progressiste" dont elle se prévaut...

Et puis, j''imagine déjà la tête des riverains : "Oooh non, encore ce raseur de Frankie qui va jouer au pique-assiette et boire toutes nos bières avant de pisser à côté de la cuvette quand il les aura toutes vidées."


Et FVDB de continuer de plus belle :

"Il est très honnête. Jamais il ne fait de promesses qu'il ne peut pas
tenir. Il entre, il écoute les gens. Il explique que la politique ne peut pas
tout, mais que les effets doivent venir de tous les habitants et qu'ensemble, on
arrive à faire bouger les choses. Lorsqu'il voit des déchets en rue, il les met
lui-même dans les poubelles. (...)"

Edifiant. Au fait, à propos de ramassage des ordures, le brave Frankie fera-t-il un crochet par Charleroi ? De plus, on peut continuer sur la même lancée :


- "Eh Frank, je sais que la politique (sorry, "le" politique !) ne peut pas tout, mais t'as pas envie de récurer mes chiottes, ça fait un mois que ma femme ne les nettoie plus."
- "Eh Frank, ma femme va picoler tous les samedis avec mon voisin d'à côté. Tu pourrais pas envoyer tes poulets, histoire d'intimider ce drôle de paroissien ?"
- "Eh Frank, y a encore de la vaisselle de la semaine dernière à nettoyer. T'as pas envie de la faire, j'ai trop la flemme."

La politique de proximité, c'est le nouveau vocable dans la novlangue politicienne signifiant en réalité "politique de caniveau".


26.6.06

Fiscolâtrie

La Libre Belgique vient de faire encore très fort dans sa sainte quête de l’électorat de gauche en publiant coup sur coup ("coût sur coût" conviendrait mieux) deux articles signés Patrick Van Campenhout (le second étant cosigné par un certain V. R.) constituant autant de vibrants dithyrambes envers l’Etat fiscal actif. Une manière de rappeler chaque Belge à ce prétendu "devoir" que de bons esprits orwelliens ont cru intelligent de nommer le "consentement à l’impôt" (l’un des oxymorons les plus ineptes qui fussent).


Dans le premier papier, sobrement intitulé "Le Belge ne paie pas trop d'impôts", le journaliste essaye de prévenir l’apparition de vilains réflexes poujado-capitalistes chez le cochon de contribuable en lui versant une tisane pleine de miel, afin de lui faire oublier que le fisc sert généralement à faire boire la tasse aux assujettis à l’impôt. Il argue en particulier que pas mal de monde ne paie pas d’impôts, sous-entendant "de quoi faut-il alors se plaindre ?". Or le problème se pose de la manière suivante : étant donné le nombre croissant de fonctionnaires, d’associations lucratives sans but, et d'allocataires divers (i. e. des individus dont la feuille de paie dépend de la "contribution solidaire" d’autrui), de moins en moins de gens paient réellement des impôts, sinon par la grâce d’un artifice comptable. Vu ensuite que les pouvoirs publics et leurs satellites ne cessent de coloniser l’économie du pays, les impôts continuent d'augmenter sous diverses formes (et, à cet égard, la réforme fiscale est l’un des plus beaux exemples d’arnaque de ce début de millénaire) et même d'être créés. Il y a donc de moins en moins de gens qui payent des impôts, mais ceux-ci sont de plus en plus lourds.


Ensuite, évoquant la distribution d’allocations familiales, l’auteur s’exclame triomphalement : "Tiens, voilà déjà un avantage offert par l’Etat !". Merci pour le scoop ! Chacun de nous sait bien que l’organisation étatique octroie des avantages... c’est même pourquoi certains veulent généralement tirer de lui leurs revenus. Seulement, personne n’ignore (hormis notre candide chroniqueur) que ce qu’il donne aux uns, il le prend aux autres. C’est ce que les économistes keynésiens continuent de vanter comme sa supposée mission "redistributrice". Et c’est précisément cet argumentaire que développe le second article de la LB, intitulé "Et on redistribue presque tout ". On y lit par exemple :



"Evidemment, le grand ordonnateur de ces dépenses coûte lui même de l'argent. L'opérateur fiscal, le SPF Finances, compte quelque 30 000 fonctionnaires qui ont tourner la machine pour un budget annuel de 1,5 milliard d'euros. Mais, pour bénéficier d'un environnement social, culturel, sécurisé, correct, il est impensable de songer à fonctionner différemment qu'en société. Et le regroupement des ressources permet à l'ensemble de vivre correctement."


Qu’en déduire ? D’abord, de manière tristement prévisible, le journaliste confond société et Etat. Aucun libéral, fût-il libertarien, ne refuse la vie en société. C’est même l’un des fondements du libéralisme : la coopération entre les individus, couplée à l’égalité de chacun devant la loi. Introduire l’Etat dans ce schéma constitue un non sequitur, puisque ce dernier vient perturber les relations sociales pour y substituer la spoliation et la guerre de tous contre tous, en invoquant comme prétexte sa fonction de commandement - supposée indispensable à toute société ordonnée. L’ordre civilisé se voit dès lors remplacé par l’organisation des privilèges ; la ruse maligne en vient à primer sur l’intelligence mise au service d’autrui ; enfin, la liberté est pulvérisée par la coercition (à ne pas confondre avec la contrainte, inséparable de toute vie normale).



Ensuite, vous aurez relevé que M. Van Campenhout va plus loin dans sa défense du fiscalisme, puisqu’en couvrant d’éloges "le regroupement des ressources" comme nécessaire à une vie correcte, il ne fait rien d’autre que ranimer de vieux fantasmes communistes qui feraient même s’esclaffer d’outre-tombe le réputé désopilant Erich Honecker.



Humour involontaire ou paradoxe orwellien, il nous explique aussi que l’impôt permet à chacun de nous de profiter d’infrastructures gratuites ou peu coûteuses. En gros, l’Etat serait une sorte de pommier tombé du ciel tel le mégalithe de 2001, et dont les fruits sont voués à pousser jusqu'à la fin des temps. Or l’Etat ne crée pas de richesses. Sinon, il n’aurait pas besoin d’administration fiscale. Et si ce service en était vraiment un, il n’aurait pas besoin d’intimider les individus pour remplir ses coffres. Le meilleur contre-argument aux lubies étatistes est à puiser dans ces simples faits.



Bref, l’impôt semble posséder ce pouvoir magique de faire disparaître tout sens des réalités, par exemple de comptabilité, chez ses thuriféraires. Pour prendre un exemple, vanter la quasi-gratuité de l’enseignement montre à quel point nous vivons dans une société où la morale se réduit comme peau de chagrin, car cela revient à faire entrer dans le crâne des parents que la formation de leurs enfants ne vaut que dalle. Quant aux bienfaits des politiques dites de "redistribution", mon ami Constantin a magnifiquement démontré l’inanité de cet argument dans un récent post sur les pensions.

En guise d'apothéose, voici ce que nous sert le journaliste :

"Evidemment, le système n'est pas parfait, et il subit chaque année les pressions liées à l'équilibrage du budget de l'Etat. Il faut économiser d'un côté, offrir plus de l'autre, céder une partie des biens de l'Etat, répondre aux critères du Traité de Maastricht. Pas facile. Un coup d'oeil sur la loi budgétaire disponible sur le site du Budget (http://www.begroting.be/) en dit long sur la qualité du travail de nos représentants à ce niveau."

Alors que quasiment aucun de nos mandataires n'est capable de lire un bilan, les mêmes seraient, comme par miracle, ultracompétents pour voter le budget, qui est un document illisible !


Pour conclure, si quelqu’un vous reparle un jour du "consentement à l’impôt", répondez-lui que, comme la presse subventionnée, il consent sans doute à recevoir l’argent confisqué à des individus innocents et pacifiques.


24.6.06

Pour guérir de l'hypocrisie socialiste

... Je vous recommande l'hilarant blog français "j'aime pas les riches". A quand une version belge ?


Big Banker ?

Les hommes de l’Etat aiment à poser des verrous pour dissimuler des informations qui les desserviraient (la trop fameuse raison d’Etat), mais ils n’hésitent jamais à se faire serruriers pour leur propre profit quand il s’agit de pénétrer dans la vie privée des individus. Les révélations sur la surveillance des flux bancaires viennent encore de le confirmer, à défaut de nous surprendre. Pris la main dans le sac, le gouvernement US et ses complices invoquent la nécessité de la "lutte anti-terroriste". Car, bien entendu, pour combattre une poignée d’illuminés, un tel dispositif d’espionnage est présenté comme absolument inévitable et même payant. C’est bien connu : les terroristes islamistes - qui se comptent évidemment par millions, c’est notoire - font massivement transiter l’argent vers la Ben Laden Inc., en inscrivant en guise de communication "Allah Akbar !". Cerise sur le gâteau, remettre en cause ou simplement douter de l’efficacité de ces méthodes dignes de régimes totalitaires vous désigne à la vindicte populaire comme un potentiel ennemi du monde libre...


J’ai écrit "Le gouvernement US et ses complices". En effet, outre la SWIFT (Society of Worldwide Interbank Financial Telecommunication), dont le siège est à Bruxelles et qui a livré des informations aux autorités américaines, la Banque nationale belge a reconnu avoir été informée de la transmission de ces données, avant d’en faire part au ministère des Finances. Mais elle aurait transmis ce renseignement de "manière informelle", l’administration précisant même : "Formellement, nous ne sommes pas au courant". De son côté, Verhofstadt, le Premier ministre belge, déclare qu’il l’a seulement appris en lisant la presse américaine de ce vendredi - alors qu’en plus du sinistre des Finances Reynders, Onkelinx (sinistrose de la Justice) admet avoir été avertie. Bel exercice de funambulisme hypocrite ! À tout le moins, le lecteur aura noté l’absence de communication au sein de l’exécutif belge, d’habitude si prompt à tout miser sur celle-ci. Le mythe onirique des gouvernants ayant pour vocation à l'omniscience en prend un sérieux coup - et ce n’est pas plus mal !


Pour revenir au sujet proprement dit, chacun de nous aura probablement fait l’expérience du caractère de plus en plus tatillon des agences bancaires pour la moindre opération exécutée au guichet : photocopie obligatoire de la carte d’identité (loi votée en Belgique le 10 août 1998, donc bien avant les attentats du 11/9) et autres présentations de documents officiels lorsqu’il faut verser un simple chèque. Tout ceci, bien sûr, afin de veiller à la sécurité des transactions... La confidentialité des données étant, de surcroît, garantie la main sur le cœur. Sans compter aussi que l’arrivée de la carte d’identité électronique risque de nous diriger davantage encore vers un monde à côté duquel l’univers de "Brazil" ou de "SOS Bonheur" ressemblerait à une comédie musicale avec Fred Astaire ou Gene Kelly. Nul doute que la transparence de l’information profitera là aussi aux hommes de l’Etat, en dépit de leurs dénégations.


L’argument selon lequel de telles mesures permettraient d’arrêter les malfaiteurs les plus dangereux ne tient pas la route. Car, à côté de l’arrestation de quelques seconds couteaux du crime organisé ou du terrorisme, la plupart des personnes soumises aux tracas réglementaires et aux investigations sur leur vie privée sont des individus inoffensifs et innocents. La plupart des gouvernements occidentaux ont ainsi décidé que tout dépôt supérieur à un certain volume d’argent, variable selon les pays, devait être automatiquement signalé aux autorités. Ce ne sont évidemment pas Gros Tony ni le mollah Omar (Simpson) qui vont se risquer à déposer une telle somme ; ils sont suffisamment au fait de la loi pour arriver à la contourner. En revanche, quelqu’un débarquant d’un pays où l’on a encore l’habitude de verser en liquide des montants élevés auprès d’une banque sera fort probablement soupçonné de financer le cartel de Medellin ou le Djihad islamique. Comme toujours, les statolâtres vous répliqueront alors que le peu de portée de leurs initiatives résulte d’un manque de moyens législatifs et financiers. Et le bon peuple d’acquiescer ovinement en commentant : "Dans le fond, c’est pour notre bien." Hé oui, c’est tout bêtement comme cela que l’engrenage de la tyrannie poursuit sa lente évolution sans craindre la rouille.


Un autre élément que l’on oublie parfois est que la possession de ces données par des organismes privés ou publics peut très aisément être partagée contre monnaie sonnante et trébuchante. Dans un excellent article sur la surveillance bancaire, Brad Jensen relate ainsi le cas d’un employé californien, préposé à la collecte des données, qui les avait grassement vendues à des escrocs en quête d’usurpations d’identité. L’auteur précise que la moitié des vols de données confidentielles ne proviennent pas de pirates informatiques, mais de bureaucrates ayant directement accès aux informations confidentielles.


Enfin, d’un point de vue moral, la pression faite sur les organismes bancaires pour se livrer à la délation de faits que le Prince aura décrétés suspects aboutit à une perte de confiance chez les clients. L’État demande aux banques de fliquer leur clientèle (comme si c’était le boulot d’une entreprise), puis se réserve le beau rôle en légiférant pour censément combattre des dérives dont il est lui-même l’auteur. L’ironie du sort étant que les clients placeront leurs billes ailleurs, en particulier dans les quelques "paradis fiscaux" subsistants que nos adeptes du fisc-fucking n’ont de cesse de diaboliser et auxquels ils veulent faire rendre gorge.


Car, ne l’oublions pas, parmi les raisons de ces contrôles de plus en plus féroces figure la rage des politiciens et de leurs affidés de savoir qu’il reste encore du pognon qu’ils n’ont pas encore captés en vue de le "redistribuer" à leurs clients et de garnir au passage leurs comptes connus... voire, parfois, cachés ! L’État poussera-t-il un jour la lutte contre le crime organisé jusqu'à se traquer lui-même ? La réponse est dans la question...


23.6.06

Surréalisme à la belge

Un ami taquin me signale l'existence d'un site dénommé "Avanti camarades !". On présume que la direction dans laquelle il s'agit d'avancer est celle de la prison la plus proche, vu les moeurs du "parti aux service des valeurs universelles" et plus précisément son incapacité congénitale à distinguer le tien du mien.

Je vous livre cette petite perle, qui m'a fait bien rire:

L'égalité, la tolérance, la solidarité, la redistribution des richesses... sont les moteurs de notre travail.


Orwell était décidément un visionnaire.


Communautarisme

Mehmet Koksal, un esprit indépendant comme on les aime, relate sur humeur allochtone les déclarations de Laurette Onkelinx au sujet du génocide arménien. La plupart des cyber-commentateurs libéraux, tels mes amis Climax ou encore Lucilio dans les commentaires de plusieurs blogs, se focalisent sur l'insupportable cynisme des socialistes en matière de liberté d'expression, qu'ils attaquent ou défendent en fonction de leurs seuls intérêts partisans. C'est évidemment une préoccupation tout à fait légitime, mais il y a un aspect des choses parfaitement déplaisant qu'on n'aborde pas suffisamment, et qui est la stratégie socialiste de clientélisme communautaire, reprise dans une moindre mesure par d'autres partis.

Les panachages sur les listes du PS sont subtils : quelques Maghrébins aussitôt saupoudrés de Juifs "progressistes", histoire sans doute de rassurer ceux qui craignent l'émergence d'un "islamosocialisme" à la Moureaux, les inévitables Turcs, des homosexuels, des frères trois-points et autres représentants de la galaxie laïco-ulbiste dont ils forment l'épicentre, l'un ou l'autre "chrétien de gauche", bref, on râtisse large et en jouant à fond, non pas la carte des idées, mais celle de l'appartenance communautaire. Et le pire, c'est que ça marche. Si soudainement le MR tient tant à punir la négation du génocidé arménien, ce n'est pas parce qu'il veut se tailler à peu de frais un costume de rectitude morale; il a vu tout le profit que le PS a su tirer de son électorat turc et voudrait l'utiliser pour lui compliquer la vie. Personne ne me fera croire en effet que l'électorat d'un Emir Kir, un des champions bruxellois des voix de préférence, a voté pour lui pour des motifs autres qu'ethniques, hors évidemment quelques couillons autochtones pur fruit-pur sucre (dont j'avoue avec honte avoir fait partie dans ma prime jeunesse) qui votent systématiquement pour les candidats basanés de leur liste préférée pour se prouver qu'ils sont vraiment trop tolérants et méga-cools.

Tout cela risque évidemment de se payer, et d'ailleurs, on le paie déjà, puisque toutes les lois qui réduisent la liberté d'expression ont été votées afin d'acheter, à notre détriment à tous, la loyauté des minorités ethniques et des "holebis". Je ne tiens pas ici un plaidoyer pour un modèle "républicain" à la française qu'au contraire je méprise cordialement, mais il y a un juste milieu entre le respect de l'identité des gens et son exacerbation à des fins clientélistes, généralement d'ailleurs en jouant sur ses aspects les plus vils. Le "débat" sur le génocide arménien en offre un excellent exemple; soudainement on a l'impression que ce qui déterminerait l'identité turque, c'est la négation ou la bagatellisation de crimes horribles et indiscutables. Il y a certains démons qu'il est dangereux de taquiner de manière trop systématique.

Il me semble pour ma part que les Turcs de Belgique, et tout particulièrement ceux qui se baladent avec une carte d'identité belge en poche, feraient mieux d'un peu moins s'occuper de la "pensée" Atatürk (un genre de fascisme athéisant particulièrement peu ragoûtant) ou encore de débats oiseux et d'une rare malhonnêteté intellectuelle au sujet des vicissitudes de l'histoire de la mère patrie. Après tout, à défaut de pouvoir changer l'histoire, leur suffrage pèsera sur notre sort à tous, d'origine turque ou non. Et nous les gars, ce qui nous intéresse lors des élections communales, ce sont les taxes que nous payons, la propreté de nos rues, l'état de la voirie, la mobilité, l'organisation de la fête du mouton (à qui "on" a bien "fait sa fête" cette année, vous avez remarqué ?) bref, toute une série de sujets que la pensée Atatürk n'a pas abordés et que sa connaissance approfondie n'aidera pas à gérer, ainsi que l'ont prouvé les aventures d'Emir Kir, une nullité comme on en a rarement vu, même en politique.

Donc, amis "turcs", "marocains", homos, et tous les autres soyez sympas, votez pour ceux qui défendent la vision que vous avez de la société dans laquelle vous vivez, celle que nous formons ensemble, et non pour le premier imbécile venu sous prétexte que ses parents viennent du même bled que les votres (fût-ce même Schaerbeek) ou partage vos préférences sexuelles. D'ailleurs, le simple fait qu'on puisse vous croire assez stupides pour jouer dans ce jeu devrait vous pousser en octobre à botter le cul de ces manipulateurs à la petite semaine. D'avance merci !


22.6.06

Conflits d'intérêts à gogo !

Chaque semaine apporte son lot de nouvelles combines politicardes : après le cas du député-bourgmestre MR Robert Denis, c'est au tour du chef de cabinet du Conducator Di Rupo, Nicolas Martin, qui préside le CA de l'hôpital Ambroise Paré (sis à Mons... fief du président du PS).



Le Soir, qui a méritoirement divulgué l'information, précise également que, sur 98 millions de subsides accordés aux hôpitaux wallons, 87 avaient été attribués à des hôpitaux socialistes (cet adjectif incongru donne tout à coup à ce genre d'affaire un petit parfum brejnévien). Rien d'étonnant à cela, hélas : la Belgique a développé depuis longtemps un système de piliers (socialiste, social-chrétien, "libéral"), qui permet en particulier de distribuer des fromages pourvu que l'on ait la bonne carte à tel endroit et à tel instant. Tout cela se décide entre chefs de partis (et au sein des sections locales) autour d'une bonne bière et d'une pizza aux anchois, non à la suite d'élections qui ne servent qu'à désigner des presse-boutons aux ordres de la nomenklatura.



Ces arrangements entre potentats expliquent pourquoi le MR reste muré dans le silence alors qu'à Namur, par exemple, de nouvelles carambouilles ont été révélées voici plusieurs semaines. Quelques strapontins dans une majorité communale promise à la reconduction suffisent évidemment à faire taire toute velléité critique.



Quand cesseront donc ces manigances ourdies au vu et au su de tous ? Aux citoyens naïfs (ou qui feignent de l'être) s'imaginant que ces problèmes se règleront par davantage de représentation dans les intercommunales et autres organismes publics ou d'économie mixte, je réponds que la solution n'est pas d'augmenter la représentation politique dans de telles structures, mais bien plutôt d'extraire celles-ci des griffes des politiciens et de leurs serviles porte-serviettes et copains encartés.


16.6.06

La mixité sociale, version socialiste


Le Monde et les libéraux

Excellent billet de Taranne au sujet d'un article du Monde consacré aux "deux Frances", soit la France collectiviste majoritaire dont Le Monde est le représentant attitré et les quelques naïfs qui s'imaginent pouvoir soustraire leurs compatriotes à la séduction de la vie en troupeau.


15.6.06

La mobilité selon Pascal Smet

J'ai beau être un piéton enthousiaste et un usager (nettement moins enthousiaste) des transports en commun, l'hystérie anti-voitures de certains me court quand même sérieusement sur le haricot.

Un de ses principaux thuriféraires bruxellois - où à Bruxelles plutôt, puisqu'il s'agit d'un "allochtone primo-arrivant" - est le ministre régional Pascal Smet, qui depuis son arrivée à Bruxelles s'est fait remarquer principalement par une capacité peu commune à occuper le devant de la scène médiatique avec des interventions et propositions que même ses amis politiques qualifient d' "originales", telle la construction d'une piscine en plein air à Bruxelles par exemple, en prévision du réchauffement climatique j'imagine.

La dernière en date desdites interventions concerne l'aménagement de "zones confort" au centre-ville, ce par quoi il faut entendre des zones d'inconfort pour les catégories d'usagers de la route que réprouve la morale écolo-gauchiste. Mais ce n'est pas suffisant pour Pascal Smet, qui désire "piétonniser" plus encore (on remarquera à la comparaison de la version néerlandaise et de la version française de son article que le logiciel de traduction du ministre n'est pas tout à fait au point).
"Pascal Smet choisit d'agrandir radicalement la zone piétonne et de l'élargir par la suite à d'autres quartiers. Tout d'abord, il faut créer des zones piétonnes autour de la Grand-Place, de Saint Géry, du Vieux Marché aux Grains, de Sainte Catherine, de Fontainas et autour de la cathédrale Saints Michel et Gudule. Ensuite ce sera le tour du quartier du Beguinage, de la place du Jardin aux fleurs et du quartier Alhambra. Il demande encore que le stationnement dans les zones 30 soit limité à un seul côté de la chaussée et que l'on ajoute des plantations."

Pascal Smet voudrait-il interdire de facto la circulation à l'intérieur de la petite ceinture, puisque c'est non seulement le boulevard Anspach, mais également le Boulevard de l'Impératrice, soit deux des principaux axes d'accès au centre-ville qui seraient bloqués si on devait relier ces différentes zones piétonnières, comme le suggère le site de son parti ? D'après TV Brussel, l'idée est bien d'étendre à terme cette interdiction de circuler à l'ensemble du pentagone. Le pentagone n'est d'ailleurs pas le seul visé, Smet veut également "piétonniser" le goulet de l'avenue Louise. Mais, demandent les esprits chagrins, quid des habitants, des visiteurs étrangers à la ville, des handicapés (les ministres par exemple, on sait qu'ils sont bien trop impotents pour se déplacer autrement qu'en voiture avec chauffeur) ou tout simplement de gens qui vont faire leurs courses ? Pascal a réponse à tout:
"Chaque riverain, taxi et fournisseur a accès au centre historique et on peut faire une distinction pour certaines rues entre le jour et la nuit. Pascal Smet entend garder une très bonne accessibilité du centre de la ville via les grands axes le long desquels les visiteurs sont dirigés vers les parkings publics. Les places de parking en voirie sont uniquement réservées aux riverains et les visiteurs doivent se garer dans les parkings publics. Les parkings sont à quelques dizaines de mètres du centre ou proches de stations de transport public. Il est aussi important de limiter le nombre de terrasses de manière à garantir la viabilité du piétonnier."

Voilà, j'espère que vous êtes rassurés. Et si vous n'êtes pas contents, vous pourrez toujours vous consoler en pensant à la chance que vous avez de pouvoir compter sur l'intelligence suprême de Pascal Smet qui prend pour vous les bonnes décisions que vous seriez bien incapables de vouloir spontanément, bande de petits ingrats ! Et ce qui est super-chouette, c'est que c'est vous qui les payerez ! Elle est pas belle, la vie ?


PS : ne pas rater le billet de Climax consacré aux efforts de Pascal Smet pour éviter que sa future société sans voiture soit une société duale, ce qui serait bien dommage.


"La maison Saint-Cyr n'appartient plus à Bruxelles"

Excellent billet sur BMV: Thierry analyse l'insidieuse propagande gauchiste que nous dispensent quotidiennement les journalistes aux ordres.

Toujours au sujet de La Libre Belgique, Alain Destexhe feint de s'étonner de ce que les forums de notre Léopoldine rose bonbon n'accueillent aucune discussion sur le sujet politique du moment, les affaires qui secouent le PS.


Le totalitarisme en images

Un web designer russe, Artemy Lebedev, a rapporté de son voyage en Corée du Nord des photos implacables, montrant à quoi ressemble l’un des derniers bastions communistes du monde. Misère noire, surveillance policière et militaire, villes en ruine, paysages désolés, monuments mégalomaniaques d’une laideur toute socialiste et qui feraient passer l'université du travail carolo pour du Gothique flamboyant. Et ce ne sont que des images de ce qui est visible dans cet antre de la folie marxiste... Le régime cache évidemment ses geôles et ses charniers.


Les commentaires ont été traduits en anglais ici.


NB : liens trouvés grâce au blog Mises.


Et pendant ce temps

A Liège...


Le système socialiste de la santé

... est dangereux pour la vie des individus. Lucilio développe un excellent post sur l’arbitraire des bureaucrates sanitaires sévissant au sein du NHS (National Health Service), organisme mortifère hérité du collectivisme qui avait ravagé l'empire britannique à partir des années 40.


14.6.06

Tout fout le camp

La presse nous a récemment appris que la Villa Lorraine, restaurant chic bruxellois en perte de vitesse, a refoulé le ministre de l'intérieur Patrick Dewael qui prétendait y pénétrer sans cravate. Suite aux protestations de Dewael, qui en bon politicien ne parvient pas à s'imaginer qu'il pourrait être tenu de respecter les mêmes règles que tout le monde, la Villa Lorraine a annoncé penaudement qu'elle renonçait à encore exiger que ses clients masculins portent la cravate. Vous imaginez un type réellement important, je ne sais pas moi, Lakshmi Mittal par exemple, faire un scandale parce qu'on refuse de le laisser entrer sans cravate ? Moi pas. (En admettant évidemment que Lakshmi Mittal ait le mauvais goût de se présenter sans cravate dans un restaurant renommé dont le dress-code est connu de tous, chose que je n'imagine pas, mais bon, vous voyez où je veux en venir)

Sachez donc que désormais, on risque même d'être assis à côté d'un ministre à la Villa Lorraine. On a beau avoir la fibre démocratique, il est parfaitement déplaisant d'être ainsi forcé à supporter la présence de personnages peu ragoûtants pendant un repas qu'on paie par ailleurs fort cher. A la friterie du coin, lorsqu'on veut s'encanailler incognito, je ne dis pas, mais dans un restaurant étoilé où on espère être en bonne compagnie, alors ça non ! La Villa Lorraine est désormais hors limites pour les gens de bien, qu'on se le dise. Ses propriétaires pourront toujours louer les services de Steph' de Monac' pour appâter leur nouvelle clientèle, elle viendra sans doute à poil.


13.6.06

Les mandats sont les mandats

Nos Louis XIV sociaux-démocrates, qui votent leurs propres rémunérations au détriment du contribuable, bénéficient d’un autre privilège attesté noir sur blanc : alors que le commun des mortels devra remettre sa déclaration d’impôts avant le 19 juillet prochain, eux verront le délai reculé jusqu’au 31 octobre. Faut-il s’en étonner au vu du nombre souvent astronomique de leurs mandats ?


Rien que pour la bonne bouche, voici la liste des mandats exercés en 2004 par le Lider Marxismo wallon, Elio Di Rupo :



- Chambre, Représentant - Rémunéré
- Mons (ville de) - Bourgmestre (titulaire ou ff) - Rémunéré
- IDEA - Administrateur
- Faculté Polytechnique de Mons - Administrateur
- Université de Mons-Hainaut - Administrateur
- Université de Mons-Hainaut - Chargé de cours
- FONSOC - Président
- Institut Emile Vandervelde - Administrateur
- Parti socialiste - Président - Rémunéré
- Présence et Action Culturelles - Administrateur
- Dexia Banque - Administrateur - Rémunéré
- Dexia Groupe - Administrateur - Rémunéré
- Centre culturel de la Région de Mons - Administrateur
- Communauté urbaine de Mons - Administrateur
- Festival international du Film d’Amour - Président
- Gestion Centre Ville Mons - Administrateur
- Mons Métropole - Président
- Mons-Expo SA - Président
- Télévision locale Mons-Borinage - Administrateur
- Fondation Louis De Brouckère - Président
- MAC’S - Administrateur 1/01/2004 - 30/06/2004
- Centre de diffusion cinématographique ASBL - Président
- Les amis des aveugles - Administrateur
- Mons-Appui - Président
- Mons-rénovation - Président
- Mons-revitalisation - Président
- RAEC Mons (football) - Administrateur 1/01/2004 - 30/06/2004
- Saint-Georges de Mons - Président



Vous aurez noté que le bel Elio est administrateur d’une association dénommée "les amis des aveugles". Cela ne s’invente pas !



Passons au Robespierre de Molenbeek, j’ai nommé : Philippe Moureaux



- Sénat - Sénateur élu direct - Rémunéré
- Sénat - Vice-Président de commission(s)
- Molenbeek-Saint-Jean (commune de) - Bourgmestre (titulaire ou ff) - Rémunéré
- ERIP - Administrateur
- ULB - Professeur extraordinaire - Rémunéré
- Institut Emile Vandervelde - Administrateur
- PS - Vice-Président et Président fédéral
- Solidarité socialiste - Président du conseil d’administration
- Centre d’entreprises de Molenbeek SC - Président du conseil d’administration
- Lutte contre l’Exclusion sociale à Molenbeek - Président du conseil d’administration
- Molenbeek Sport - Administrateur
- Revitaliser le Quartier Commerçant Molenbeek Center-Shopping - Administrateur
- Transit - Administrateur
- Gefebru ASBL - Président du conseil d’administration
- ERAP - Administrateur
- Amis 101 ASBL - Président du Conseil d’Administration
- Centre de guidance de Molenbeek-Saint-Jean ASBL - Administrateur
- Institut Decroly ASBL - Administrateur
- Molenbeek formation ASBL - Président du Conseil d’Administration
- Quartier Karreveld ASBL - Administrateur

Remarquons le nombre d’associations diverses, évidemment indépendantes politiquement, dans lesquelles siègent à titre bénévole ces personnalités, bien entendu, désintéressées.



Laissons le mot de la fin à deux des protagonistes de ce film-culte qu’est L’Aventure, c’est l’aventure :
- Lino : "C'est quand même pas mal, la politique, hein ?"
- Jacques : "Oui. Je me demandais toujours pourquoi tellement de gens en faisaient, tu vois... Je commence à comprendre."



Nous souhaitons donc bonne chance à nos chers élus dans la rude et fastidieuse tâche qui les attend !


Ils ne veulent pas comprendre

Une seule solution, en octobre :



12.6.06

Et pour les Flamands, la même chose !


Olivier Chastel, la honte de la jungle

Olivier Chastel est-il totalement dénué d'humour ou essaie-t-il d'entrer dans les bonnes grâces du PS par tous les moyens, élections approchant ? En tout cas, il n'a pas aimé le texte satirique que voici:

Le député et conseiller communal (MR) de Charleroi, Olivier Chastel
surnommé Zorro vient de poser à son tour un geste fort ! Il rejoint
volontairement la prison de Jamioulx quartier QHS ( quartier de haute
sécurité).

Olivier Chastel à peur ! Il craint pour son intégrité physique.
Depuis qu'il a été le premier à révéler les dysfonctionnements au
sein de la société de logements sociaux La Carolorégienne, il a
l'image d'une "balance pestiférée" aux yeux des mandataires
socialistes ! Les conséquences risquent d'être dangereuses, on ne
s'attaque pas sans risque à la famille Cosa Nostra Charleroi !

Estimant que sa sécurité n'est plus garantie par la police de
Charleroi, Zorro a demandé de pouvoir bénéficier du programme "VIP
Jamioulx QHS". Il s'agit d'une mise au secret dans une section très
spéciale de la prison, exclusivement réservée aux balances
importantes devant être hyper protégées !
Trois cellules 5 étoiles de 80 m2 chacune (très haut standing,
living, 2 chambres, bureau,tv plasma, internet, douche Arena, fine
cuisine, caviar et champagne J lang...).

Zorro a exigé et obtenu ce privilège...on n'est pas MR pour rien,
confort et ultra luxe c'est l'abc ! C'est Magda Chaudasse gardienne
chef du QHS qui sera chargée de sa sécurité rapprochée...on n'est
jamais assez prudent ...même à Jamioulx !

Et vous chers lecteurs...que pensez-vous de ce geste fort ?


Gargamelo le sorcier wallon


Il l'a même tellement peu aimé qu'il a menacé "Open Blog" l'hébergeur du blog de Gargamelo, qui a aussitôt fermé ledit blog (voir notre blogroll). L'hébergeur n'a pas même eu l'élégance de fournir quelque explication que ce soit à Gargamelo. On notera au passage que ce texte vise bien plus le PS carolo que Chastel lui-même, et que sa suppression ne peut donc s'interpréter de trente-six mille manières différentes.

Seuls ceux qui ne connaissent pas Olivier Chastel s'étonneront de le voir user des mêmes méthodes que celles dont ses petits camarades socialistes font usage contre lui. Il faut croire que c'est une tradition à Charleroi. Quant à Open Blog, seule mon incommensurable charité m'empêche d'écrire en toutes lettres ce que je pense de leur politique.

Enfin, sachant depuis les aventures francorchampignaciennes du Grand Satrape de la Morne Plaine que les MRdistes wallons sont brouillés avec l'anglais, je me demande comment Chastel va faire pour obtenir que ce texte disparaisse également de notre blog, hébergé par une société américaine. Une suggestion, Môssieur le député : Babelfish.


11.6.06

Non puissance 6

Encore une fois Jean-David Chamboredon frappe fort avec Université Tristesse, son dernier post consacré à l'écroulement en cours du système universitaire français, en s'appuyant sur la sortie du livre du président de la Sorbonne "Jeunes, on vous ment", le bouillonant Jean-Robert Pitte


Jouer avec le budget de l'Etat (2)

Annoncé ici-même il y a quelques temps, on peut désormais trouver sur le site Performance Publique (sic) mis en ligne par le Ministère du Budget le jeu Cyber Budget; celui-ci nous permet de nous mettre dans la peau du ministre et de construire un budget.


10.6.06

François la racaille

François est une énorme racaille : à la télévision, il avait mis une taloche (qui aurait pu être suivie d'un enchaînement manchette-balayette) à un jeune qui lui faisait apparemment les poches. Sa campagne pour la présidence de la République en avait d'ailleurs été relancée.

La preuve en vidéo :


Le plongeon dans la délinquance se poursuit pour François la racaille, désormais il se permet d'user de gros mots dans ses discours, il a déclaré, au Conseil National de son posse l'UDF selon TF1:
François Bayrou a promis samedi d'en finir avec la "connerie de l'apartheid" droite-gauche s'il était élu président de la République,[..] le président de l'UDF a affirmé sa volonté de "donner un coup de pied au cul du système", renvoyant dos à dos l'UMP et le PS qu'il a sévèrement critiqués tour à tour.
Un bien triste exemple pour nos enfants et pour la République.

Quelle sera sa prochaine idée? Aller emmerder les videurs d'une boîte de nuit, aller tagguer des "N.... la police" sur les rames de métro?

Post scriptum : il a également parler de "décoloniser l'Etat", c'est surprenant, François Bayrou serait-il un lecteur de Chacun pour Soi?


8.6.06

Justice à plusieurs vitesse

Une histoire tout à fait intéressante, contée par Maître Eolas sur son blog, concernant Brahim Déby, fils de Idriss Déby, président de l'Etat tchadien.


Jdanovisme new look

Yves Roucaute, dont il fut déjà question sur ce blog ici et ici nous revient en très grande forme avec un papier au goût pravdaoïde délicieusement suranné, consacré à la sacralisation de Guantanamo, qu’il veut dépeindre avec le même accent débonnaire que Joe Dassin interprétant la chanson "Guantanamera".


Tout d’abord, Roucaute déplore que les regards se tournent vers le célèbre camp de prisonniers au lieu de s’intéresser aux geôles castristes. Outre que l’amnésie procommuniste n’est pas neuve, le problème posé ici est que ce n’est pas parce que il y a pire ailleurs (voire pas très loin) qu’il faut s’abstenir de porter un jugement lucide sur le comportement de pays démocratiques. Le relativisme consiste précisément à absoudre ces derniers de leurs fautes en invoquant leur supériorité politique. C’est le même système de défense qu’employaient, du reste, les sympathisants bolcheviques, auxquels appartint dans sa jeunesse l’auteur de La Puissance de la liberté.


Ensuite, comme aux plus grandes heures de Radio-Moscou, l’ancien président de l’institut Antonio Gramsci monte d’un cran dans l’indignation vociférante :

"La propagande y dénonce l'isolement et le secret, réclame l'intervention des tribunaux américains, invente des prisonniers détenus sans raison, imagine tortures et viol des droits individuels."

Tout y est : l’accusation de propagande décochée aux "droits-de-l’hommistes", le refus méprisant autant que méprisable de voir s’appliquer des règles de droit, la négation des crimes du régime dont le polémiste se fait l’avocat. Notons aussi que, pour Roucaute, il ne fait pas l’ombre d’un doute que tous les prisonniers sont des terroristes avérés, car tous seraient selon lui islamistes. Outre qu’il y a une marge entre professer un radicalisme religieux et se faire sauter dans un bus, le philosophe considère comme acquis que tous les prisonniers étaient membres de réseaux proches d’Al-Qaïda. C’est un peu court comme raisonnement. D’autant plus qu’une majorité de prisonniers libérés ont été lavés de tout soupçon. Mais, pour Roucaute, la raison est autre : c’est parce que les détenus ont cessé d’être utiles au renseignement US... sans que, bien sûr, ils aient eu à subir de tortures, vous pensez bien !


Venons-en justement aux méthodes d’interrogatoire utilisées par les services américains : tortures physiques à base d'injections chimiques, techniques de déstabilisation mentale (par la privation de sommeil, par exemple), etc. Procédés aussi cruels qu'inefficaces puisque les suspects finissent par craquer en sortant n'importe quoi pourvu que la séance inquisitoriale s'arrête. De surcroît, ces méthodes sont directement inspirées de celles de l’Armée rouge, laquelle n'était guère réputée pour sa tendresse. Nous restons donc en pays de connaissance...


Roucaute, tout à sa logorrhée guerrière et paranoïaque, passe rapidement sur l’illégalité de la situation. Le droit n’a jamais intéressé les idéologues de cour. On reconnaît là une caractéristique de la falsification juridique propre aux totalitaires de tout poil.


Enfin, dans un dernier élan lyrique, Roucaute nous démontre, à nous pauvres dhimmis aliénés, en quoi "le néoconservatisme est un humanisme" en lâchant :

"Si la vraie force des républiques réside dans la vertu, comme le montra Montesquieu, la vertu se mesure au courage de se battre pour elles. Guantanamo, c'est ce courage."

C’est beau comme du Jean Ferrat chantant Aragon !


7.6.06

Publications récentes.



Toujours fidèle au poste, le n°13 du « Cri du contribuable » vient de paraître. Parmi les textes intéressants, on lira un résumé d’une intervention de Pascal Salin aux assises régionales de Nice des « Contribuables associés » consacrée à l’esclavage fiscal, un rappel que la réintroduction d’ours slovènes dans les Pyrénées se traduit par une facture d’environ 2,2 millions d’euros et une présentation des derniers délires de Jack Lang concernant la lutte contre le chômage qui consistent en une aggravation systématique de ce qui se fait en France depuis trente ans avec l’efficacité que le monde entier nous envie...

Plus problématique, le « Cri... » donne la parole à des élus choqués par les chiffres publiés dans la monographie « Ce que nous coûtent vraiment nos élus ». Si les chiffres ne sont pas contestés, les élus en question montrent qu’ils sont prêts à défendre bec et ongles leurs privilèges alors qu’ils tiennent à côté de ça des discours moralisateurs et qu’ils n’hésitent pas à se poser en modèle. L’idée que la politique est profondément immorale ne peut les effleurer mais ils n’oublient pas de défendre d’abord leurs intérêts.

Un autre sujet qui fâche est la question de l’immigration qui est revenu sur le devant de la scène avec les nouvelles lois proposées par Nicolas Sarkozy. Le « Cri... » s’inquiète de ce que va coûter l’apprentissage obligatoire du français aux étrangers qui désirent s’installer en France. Cette inquiétude est légitime mais les immigrés ne sont pas responsables de cette nouvelle dépense publique. Les hommes politiques qui mettent en place cette nouvelle mesure sont les vrais responsables et ce sont eux qui doivent être critiqués. Mais comme à côté de ça, les immigrés, surtout musulmans, sont perçus comme étant une menace, la position du « Cri... » est ambiguë. Il serait plus cohérent de se rallier à la position libérale et libertarienne correcte : liberté d’immigration (le droit de se déplacer librement à la surface de la planète est un droit de l’Homme essentiel) mais fin des subventions publiques à l’immigration et respect scrupuleux des droits de propriété.

« Le Cri du contribuable » n°13, juin 2006, 2,50€ chez votre marchand de journaux.

Par ailleurs, l'association « Contribuables associés » vient également de sortir sa sixième monographie dont le titre est « L'endettement de l'État : stratégie de croissance ou myopie insouciante ? ». A lire ICI pour comprendre pourquoi le modèle de l'État dit « Providence » finira par s'autodétruire.


Les manoeuvres de Van Caurleone

Via le toujours excellent Prométhée.


"Charleroi attend seulement qu'on la libère du joug socialo-totalitaire dans lequel elle se meurt"


6.6.06

Les Pouvoiristes

Tandis que de nouveaux scandales incriminent un peu plus chaque jour la gabegie et l’irresponsabilité socialistes, cf. à présent une affaire de trafic d’amiante, les voix des membres des autres partis se font entendre. Et qu’entend-on distinctement ? "Il faut partager le pouvoir à Charleroi". Autrement dit, les socialistes doivent cesser de bâfrer le fromage tout seuls, il doivent le partager avec les autres formations.


Et la justification aussi ultime qu’unanime, et censée être irréfutable, consiste à invoquer Montesquieu : "le pouvoir arrête le pouvoir". C’est en cela que l’on voit combien nous vivons en démocratie, et si peu en état de Droit. Car, pour que règne celui-ci, ce n’est pas le pouvoir qui doit servir de barrage à lui-même, mais la rule of law. Celle-ci suppose en particulier que les citoyens soient égaux devant la loi, non que les gouvernants - en l’occurrence, les partis - se partagent prébendes et sinécures. Le pouvoir n’arrête pas le pouvoir ; il l’augmente. Tout particulièrement, quand les hommes de l’Etat sont oints par le suffrage universel.


C’est pourquoi j’étais particulièrement scié d’entendre, au cours de l’émission Controverses, un politologue de l’université de Liège, Pierre Verjans nous sortir que nous ne vivions pas en république bananière... au motif que l’électeur aurait exprimé clairement ce choix pour le clientélisme ! Certes, préciserait mon ami Constantin, nous vivons plutôt dans un royaume fritier. Mais, sur le fond, depuis quand démocratie et arbitraire sont-ils opposés ? Et si un tiers (un tiers !) des électeurs wallons optent pour le socialisme, cela justifie-t-il une collectivisation de la société ? Surtout, à partir du moment où la politique se résume à des marchandages, quelle est la légitimité d’un système se fondant sur de tels comportements ? Au nom de la sacro-sainte démocratie, sommes-nous donc condamnés à endurer éternellement tant d’infamie et de vilenies ?


5.6.06

Open source everywhere

Petit distraction :
"Open Source Everywhere" est le titre d'un article déjà ancien de Wired.
Je suis tombé dessus par hasard aujourd'hui, en cherchant pour le compte d'un ami quelques articles sur l'open source et l'engouement populaire sur cette forme de développement de logiciels.
Une surprise m'attendait : les religions "open source" existent, il s'agit de projet visant à établir les principes d'une religion sur un mode collaboratif.
Plus d'infos ici sur Wikipedia, avec une liste d'une douzaine de telles religions.


La maladie de Sachs

« La Maladie de Sachs » raconte le quotidien d'un médecin de campagne confronté à la souffrance, à l'angoisse, à la violence des rapports humains, à tout ce qui rend malade. La perméabilité à cette souffrance, qu'on pourrait appeler la compassion, la révolte contre l'arrogance du savoir médical, le sentiment de son insuffisance rendent secrètement le docteur Sachs malade de lui-même. C'est la maladie de Sachs. Par petites touches, par petites phrases, les patients font le portrait du médecin. Le docteur Sachs existe d'abord par le regard d'autrui, le docteur Sachs n'affirme rien. Le docteur Sachs écoute. Et par un effet de miroir, la multitude des voix forme la trame du récit. Une mosaïque d'éclats de vie s'organise autour du cabinet médical. Le docteur Sachs écrit. L'écriture est une thérapie, en tout cas un analgésique. Le docteur Sachs rencontre Pauline. Le docteur Sachs apprend à ne plus avoir peur de la souffrance, car elle est inévitable, ni du bonheur, car il est possible.
Ce n'est pas du livre de Martin Winckler dont je vais parler, ni de son adaptation sur grand écran par Michel Deville, mais plutôt d'une chronique de Jeffrey D. Sachs dans Les Echos. On va finir par croire que je ne lis que ce journal ou que je suis actionnaire du groupe Les Echos vu le nombre de citations que j'en fais.

L'économiste Sachs (plutôt étatiste, vous allez le découvrir, et pas du tout effrayé par la propre arrogance de son savoir comme l'était le personnage du Dr Sachs cité plus haut) est l'auteur d'une tribune ce jour intitulée "Les vrais leçons de l'Europe du Nord", qui loue la réussite des économies nordiques :
Bien qu'aucune expérience régionale ne soit directement transférable, les pays nordiques ont réussi à associer le bien-être social à de hauts niveaux de revenus, à une croissance économique solide et à une stabilité macroéconomique. Ces pays sont également dotés d'administrations publiques d'excellente qualité.
Bien sûr, il existe aussi des différences parmi les pays nordiques, les dépenses sociales étant plus élevées au Danemark, aux Pays-Bas, en Norvège et en Suède qu'en Finlande et en Islande. Toutefois, alors que les impôts nationaux aux Etats-Unis équivalent à 20 % du PNB, le ratio est de plus de 30 % dans les pays nordiques.[..]
Il y a cinquante ans, Friedrich von Hayek, le théoricien de l'économie de marché, estimait qu'un secteur public puissant serait une menace pour la démocratie même, plaçant les pays européens sur « La route de la servitude » [titre du best-seller publié par Hayek en 1944, NDLR]. Or les pays nordiques ont profité, et non souffert, d'un Etat providence fort, d'une corruption plus faible du secteur public et de niveaux de participation électorale plus élevés qu'aux Etats-Unis. Selon Transparency International, les pays nordiques possèdent les systèmes politiques les moins corrompus du monde, Islande et Finlande en tête, alors que les Etats-Unis, avec son système politique où l'argent coule à flots, figurent loin au bas de la liste.
Je suis à la recherche de textes ou études qui démontent ces affirmations; elles sont d'ores et déjà présentes dans le débat français, Ségolène Royal affirmant par exemple vouloir s'inspirer des expériences scandinaves en matière de droit du travail.
Quelqu'un peut m'indiquer des sources?


4.6.06

Pôles de compétitivité et privatisations du 3ème type

Coup sur coup, en quelques jours, Les Echos nous gratifie de deux excellentes chroniques , l'une de Pascal Salin sur les privatisations du 3ème type, l'autre de Paul Fabra sur les pôles de "compétitivité".

Cette seconde chronique analyse ce que l'on appele les "pôles de compétitivité", instaurés par Raffarin au lendemain de sa cuisante défaite aux régionales de 2004. Paul Fabra explique à quel point les objectifs affichés (développement technologique, innovation) et les moyens déployés (mobilisation des sociétés du CAC 40 et de la bureaucratie française) sont en contradiction.

L'analyse de Salin, elle, s'emploie à démontrer l'inexorable défaite intellectuelle des partisans du tout-Etat, toujours prêts à sortir tel ou tel argument bidon pour éviter la perte d'un monopole d'Etat. Ces arguments tombent les uns après les autres :
Dans le processus de privatisation qui a commencé en 1986 en France, on constate en effet une évolution majeure. La doctrine initiale consistait à dire que seules les entreprises publiques du secteur concurrentiel devaient être privatisées ou voir leur capital ouvert à des intérêts privés. Dans une deuxième phase, on a découvert que les activités de réseau - souvent appelées « services publics » - pouvaient aussi être privatisées et que le consommateur bénéficiait ainsi de prix plus bas et de services meilleurs. On le constate aujourd'hui aussi bien dans les services de télécommunication que dans l'énergie ou le transport aérien.
Peut-on alors considérer que l'ouverture de capital d'Aéroports de Paris inaugure une troisième étape, celle de la privatisation d'activités censées constituer un « monopole naturel » ? Cette caractéristique est à la base de l'objection essentielle soulevée à l'encontre de cette opération. On fait valoir qu'il n'y a pas de place pour un nouvel aéroport dans la région parisienne, de telle sorte que les voyageurs qui désirent venir à Paris ou en partir sont obligés de passer par les conditions imposées par ADP sans que cette dernière soit freinée par la crainte de la concurrence.
Malheureusement, je ne partage pas cette vision optimiste : si ADP a été privatisé, soyons réaliste, ce n'est pas grâce à une prise de conscience des Hommes de l'Etat de leurs erreurs, ça n'est pas dû à un examen rigoureux de leurs arguments idiots qui leur a fait se dire "nous sommes dans l'erreur, il faut continuer dans cette direction et libéraliser, désetatiser".
Si les Hommes de l'Etat privatisent, c'est avant tout par besoin d'argent : d'habitude, une introduction en Bourse sert avant tout à lever de l'argent frais, par une augmentation de capital. Ici, sur les 1,217 Md€ levés, 617 millions iront dans les caisses de l'Etat, et 600 seulement dans les caisses d'ADP pour son développement.
Cela servira à renflouer le budget 2006, et présenter un déficit ric-rac en dessous des critères de Maastricht. Ca ne peut pas faire de mal juste avant des élections majeures, d'autant que ces manoeuvres à la petite semaine sont après tout très courantes, comme l'a fort justement noté la Cour des Comptes, lisez aussi cet article de Libération : va-et-vient comptable entre différents organismes d'Etat, exigence de versement anticipé de l'impôt sur les sociétés en décembre, en catastrophe, pour boucler un budget, demande de versement d'une soulte par EDF, que cette société paiera sur 25 ans mais qui sera comptée en une seule fois (sic) sur le budget 2005, etc...etc...etc....

En droit, cela s'appele de la manipulation comptable.


Liberté détournée et libéralisme limité

Le Libéralisme américain, dernier ouvrage d’Alain Laurent, poursuit l’œuvre de dénigrement antilibertarien entreprise dans son précédent essai La Philosophie libérale. Certes, l’objet premier, en tout cas avoué, de son livre est tout à fait louable, puisqu’il vise à dissiper la confusion persistante entre la pensée libérale et le rapt lexical opéré par la gauche anglo-saxonne qui, par l’emploi du terme liberalism, a voulu substituer le "laissez faire l’Etat" au "laissez-faire" de Bastiat ou Cobden. La dénonciation documentée du gauchissement de ce concept mérite donc d’être saluée.


Mais il me semble que le véritable objectif du bouquin est autre : la création d’une union sacrée entre libéraux (moins les libertariens, rejetés dans les ténèbres comme on le verra par la suite) et néoconservateurs contre le "relativisme" et le "multiculturalisme". Entendez par là : le manque d’enthousiasme pour les théories justifiant les guerres impériales et, en particulier, la "War on islam", laquelle religion est assimilée à un nouveau totalitarisme...


Voulant inclure à tout prix l’école néoconservatrice dans la famille libérale, il consacre plusieurs pages à des auteurs comme... James Burnham, célèbre pionnier de la sociologie des organisations, mais surtout ex-trotskiste toujours resté favorable à un gouvernement omnipotent (mais Laurent, curieusement, n’en dit mot) : en l’occurrence les USA - qu’il encourageait à déclencher des guerres préventives (en l’espèce, contre l’URSS) et suspendre les libertés au motif de faciliter le triomphe du "monde libre" ! Le dernier chapitre de son livre nous parle du virage "modérément libéral" des premiers néocons... mais se conclut avec enthousiasme sur un éloge à peine voilé des croisés de la démocratie planétaire, à propos desquels Laurent écrit le plus sérieusement du monde :


"La nouvelle génération de néoconservateurs qui s’est imposée à la fin
du XXe siècle et au début du XXIe siècle a fait sienne la plupart des
fondamentaux du nouveau libéralisme classique (...)"

Quel est, au demeurant, ce "nouveau libéralisme classique" ? Autorise-t-il la suspension des libertés civiles, l’usage de la torture, l’absolutisation du pouvoir gouvernemental ? Dans sa conférence intitulée "Le libéralisme, une exigence éthique", l’auteur se fait fort d’insister sur le goût des libéraux pour l’adjectif "limité" en insérant à la suite des notions classiques d’ "Etat limité" et de "démocratie limitée"... le concept plus inattendu, à tout le moins, de "tolérance limitée" - on notera que Laurent cite à l’appui de sa thèse des auteurs aussi notoirement libéraux que Slama ou Finkielkraut.... A quand, dans cette logique, le libre-échange limité et la liberté de conscience limitée, avec Ignacio Ramonet en guise de témoin de moralité ?


Sachant que les libertariens sont viscéralement opposés aux politiques bellicistes et autres opération d’édification des masses au moyen de tapis de bombes, A. Laurent ne craint pas de ressortir les vieilles fables selon lesquelles Rothbard servait la propagande communiste - le philosophe français n’ayant déjà pas craint le ridicule en écrivant naguère que l’économiste anarcho-capitaliste pensait plus de bien de Staline que de l’Alliance atlantique ! Faisant feu de tout bois, Laurent n’hésite pas à employer la rhétorique de cette gauche qu’il affirme détester en pérorant sur l’ "hyperlibéralisme" des libertariens... alors qu’il raille en conclusion de son essai "ceux qui se posent en sauveurs d’un libéralisme qui serait dénaturé par de prétendues dérives ultra"... Il avait déjà fait le même coup dans La Philosophie libérale en s’inquiétant de "l’hypermarchéisme" anarcho-capitaliste, faisant totalement l’impasse sur le caractère juridique, en plus d’être économique, de cette branche du libéralisme.


Reprochant (à la suite d’Ayn Rand) à Rothbard son alliance avec la New Left dans les années 60, il oublie que celle-ci était circonstancielle et limitée à la défense de la paix - valeur libérale des plus éminentes, car constitutive de cette pensée - contre l’influence des planificateurs de conflits. En revanche, A. Laurent ne tarit pas d’éloges sur des intellectuels proches du parti démocrate quand ceux-ci entonnent des hymnes à la conflagration mondiale (en l’occurrence, Paul Berman). Le lecteur jugera quelle alliance est la plus respectueuse de la tradition libérale.


En réalité, il me semble clair que notre auteur - quoi qu’il écrive - est fortement imprégné du virus constructiviste caractérisant toute idéologie socialiste ou, plus généralement, "progressiste". Nombre de libéraux sont atteints de ce que j’appellerais le "syndrome John Stuart Mill" et s’imaginent avoir tout dit en opposant "individulisme" et "groupisme", en confondant notamment observance de traditions séculaires, voire millénaires, et coercition violente. Cette inclination se retrouve dans la méfiance affichée par Laurent envers les religions, qu’il suspecte de défendre des intérêts "collectivistes" et de vouloir éroder la liberté... comme si ce n’était pas les Etats fauteurs de troubles qui constituaient la vraie menace !


Pour conclure, je me contenterai de reprendre l’une des dernières phrases de son livre :

"Introduire un peu de rigueur et d’honnêteté intellectuelle
(...) dans ces débats d’histoire des idées, est-ce vraiment trop
demander ?"



Lamassoure versus The Rest of The World

Jusqu'à il y a peu, personne ou presque ne savait qui est Alain Lamassoure et a priori tout le monde s'en foutait, le caractère laconique de sa description sur Wikipedia en témoigne.
Sa proposition de taxation des mails et autres échanges numériques, depuis, l'a propulsé dans la catégorie des stars quasi-mondiales, l'obligeant à quelques mises au point par-ci par-là.
Si je cherchais à m'interroger sur le fond de cettte histoire, je parlerai d'abord de son côté ridicule, sur la faisabilité technique d'une telle mesure et surtout son intérêt tant les idées fusent pour contourner une telle taxation.
Ou bien, je m'interrogerai sur la raison sous-jacente de cette proposition, qui est, conformément à la vieille technique politicienne, qu'il faut aller taper du pognon là où il y en a :
Chaque époque a besoin de son système fiscal. Au Moyen Age, on taxait le commerce du sel. Avec l'émergence de l'Etat providence, nous avons vu apparaître l'impôt sur le revenu. Le XXI e siècle s'annonce comme le siècle des échanges et de la communication. Il nous faut donc utiliser ce supplément de richesse pour créer des modes de financement les plus indolores possibles, c'est-à-dire qui n'aient pas d'impact négatif, ni sur l'emploi ni sur l'investissement.
Mais tout ça n'est finalement ni nouveau ni forcément intéressant. Deux choses m'ont intéressé dans cette affaire :
1 - La vitesse de réaction de la blogosphère à toute proposition politique débile est extrêmement élevée, voir notamment le graphique ci-dessous, qui compare le nombre de billets écrits sur Lamassoure et sur l'affaire Clearstream (qui a fait beaucoup de bruit dans la presse) dans les dernières semaines (données issues de Technorati). On s'aperçoit que ces centaines d'articles ont été écrits, et ce en très peu de temps.
2 - Le forum mis à disposition sur le site d'Alain Lamassoure nous permet de voir que les réactions des internautes sont plutôt importantes. Certains posts sont même écrits par des italiens, des anglais, etc... Pas une personne pour soutenir son idée. Au contraire, tous les arguments contre cette idée pleuvent sur la tête de ce pauvre Lamassoure. Et le mécontentement de dizaines si ce n'est de centaines de personnes, absolument stupéfaites de la bêtise de cette proposition s'exprime.
Un post a quand même réussi à me faire rire : son titre "Je suis d'accord avec vous" m'a intrigué, j'ai donc cliqué dessus pour lire cet avis pour le moins iconoclaste, et qui était en réalité : "Nan j'déconne".
Lamassoure a tout de même répondu une ou deux fois sur ce forum, mais a très vite lâché l'affaire.

Contester une idée sur internet plutôt que dans la rue, voilà une idée qui mériterait d'être creusée, même si cela risque de mettre quelques vendeurs de merguez sur la paille.